Chaque année, des milliers de personnes en France sont touchées par la phlébite, une pathologie qui affecte la circulation sanguine et peut avoir de graves conséquences si elle n’est pas traitée à temps. Dans cet article, nous allons vous expliquer en détails tout ce que vous devez savoir sur la phlébite.
Qu’est-ce qu’une phlébite ?
La phlébite, également connue sous le nom de thrombose veineuse, est provoquée par la formation d’un caillot (ou thrombus) qui bloque la circulation sanguine. Ce caillot se forme généralement dans une veine, principalement au niveau des jambes.
On distingue deux types de phlébites : la thrombose veineuse superficielle et la thrombose veineuse profonde. Le risque majeur de la phlébite est que le caillot migre vers les artères pulmonaires, ce qui peut entraîner une embolie pulmonaire dangereuse.
Les symptômes de la phlébite
L’obstruction de la veine provoquée par le caillot entraîne une inflammation de la zone touchée. Les symptômes qui en découlent sont une douleur et une rougeur localisée au niveau de la zone concernée.
Dans le cas d’une phlébite superficielle, on peut observer une induration et une chaleur au niveau d’une varice rouge. Si le caillot n’obstrue que partiellement la veine, les symptômes peuvent passer inaperçus.
Lorsque le caillot se forme dans une veine profonde, le mollet devient douloureux et la douleur se propage à toute la jambe. De plus, le mollet peut être gonflé et dur au toucher, et la peau du membre touché peut prendre une teinte bleutée ou violacée.
Les causes de la phlébite
Le principal facteur favorisant de la phlébite superficielle est l’insuffisance veineuse chronique, qui altère le retour veineux au niveau des membres inférieurs. Les varices peuvent également être le siège d’une thrombose veineuse.
La stagnation du sang au niveau des jambes favorise la formation d’un caillot et augmente donc le risque de phlébite. Ainsi, toutes les situations de mobilité réduite augmentent le risque de développer une phlébite.
Les facteurs de risque
Les thromboses veineuses profondes sont généralement précédées par des situations à risque qui favorisent la stagnation du sang dans les veines. Par exemple, l’immobilité prolongée due à un alitement, à un long voyage en avion ou en voiture, au port d’un plâtre, etc., peut augmenter le risque de phlébite. Ces immobilisations prolongées peuvent provoquer des escarres et entraîner des lésions cutanées graves.
D’autres facteurs de risque de phlébite existent également, tels que la déshydratation, certains cancers, des troubles de la coagulation, le tabac, la grossesse, et l’utilisation de certaines pilules contraceptives.
Prévention de la phlébite
Pour réduire le risque de formation de caillot, il est nécessaire de favoriser le retour veineux en adoptant une hygiène de vie saine, comprenant une alimentation équilibrée et une activité physique régulière.
Si vous prévoyez un voyage en avion de plus de 6 heures, il est recommandé de consulter votre médecin généraliste. Il vous donnera des consignes de prévention à suivre pendant votre vol.
En cas de facteur de risque médical, votre médecin pourra vous prescrire des bas ou des bandes de contention, à porter en permanence ou lors de situations à risque (comme une grossesse ou un long voyage).
Dans certains cas, votre médecin ou votre chirurgien pourra également vous prescrire un traitement anticoagulant injectable, notamment après une intervention chirurgicale orthopédique. Dans tous les cas, il est recommandé de se lever précocement autant que possible afin de réduire la durée de l’alitement.
Diagnostic de la phlébite profonde ou superficielle
En cas de suspicion de thrombose veineuse superficielle, un écho-doppler veineux est généralement pratiqué. Cet examen d’imagerie médicale permet d’observer les veines des membres inférieurs et d’évaluer le flux sanguin à l’aide d’ultrasons. Il permettra d’écarter la présence d’une phlébite profonde associée à la paraphlébite.
Pour diagnostiquer une thrombose veineuse profonde, un examen sanguin appelé dosage des D-dimères et un écho-doppler veineux sont nécessaires. Si le dosage des D-dimères est négatif, le diagnostic de phlébite est écarté. Cependant, s’il est positif, le diagnostic devra être confirmé par écho-doppler.
En cas de phlébite profonde, des examens complémentaires seront réalisés pour déterminer la cause de la phlébite.
Traitement de la phlébite : Hospitalisation et soins à domicile
Dans un premier temps, le traitement vise à stopper l’évolution du caillot et à limiter le risque qu’il se propage vers les poumons.
Ensuite, le traitement sera adapté pour réduire le risque de récidive et pour éviter que la phlébite n’entraîne des conséquences durables sur les veines, ce qu’on appelle le syndrome post-thrombotique.
Les anticoagulants : traitement de premier choix
Une hospitalisation est généralement nécessaire pour débuter le traitement et réaliser les différents examens diagnostiques. Les anticoagulants sont administrés dès le diagnostic de thrombose veineuse établi. En premier lieu, des injections d’héparines ou de leurs dérivés (fondaparinux) sont utilisées pour traiter la phlébite.
En parallèle, des analyses sanguines régulières sont effectuées pour surveiller le taux de plaquettes sanguines (risque de diminution suite au traitement).
La durée de l’hospitalisation peut varier de 3 jours à plusieurs semaines, en fonction du type de thrombose, de la réponse au traitement et du risque d’embolie pulmonaire.
À long terme : les anti-vitamines K
Après les injections d’anticoagulants, le traitement se poursuit avec des anti-vitamines K ou des anticoagulants administrés par voie orale. Cela permet au patient de rentrer à domicile. Les doses de médicaments sont adaptées en fonction du profil de chaque patient.
Il est essentiel de respecter scrupuleusement la prescription médicale lors de la prise de ces comprimés, car une mauvaise observance peut entraîner des risques hémorragiques. Pendant les 6 premiers mois du traitement, des effets indésirables d’ordre immunoallergique peuvent apparaître, tels que des difficultés respiratoires, de la fièvre ou des anomalies cutanées. Il est important de ne pas arrêter le traitement sans avis médical.
La prise d’anti-vitamines K nécessite un suivi médical régulier et le respect d’une hygiène de vie stricte, comprenant une alimentation équilibrée et une consommation d’alcool limitée.
Dans tous les cas, le port de contention (bas, bandes, collants) est recommandé pendant au minimum 3 mois pour faciliter le retour veineux et réduire le risque de récidive.
Prise en charge à domicile par une infirmière libérale
Les protocoles hospitaliers évoluent pour favoriser les soins à domicile dans le cadre de la prise en charge des phlébites. L’objectif est de réduire au maximum la durée de l’hospitalisation afin que le patient puisse être pris en charge à son domicile avec un suivi médical et paramédical organisé avant sa sortie.
Les infirmiers à domicile sont habitués à réaliser des injections, des prises de sang et la pose de bandes de contention, entre autres. L’équipe médicale prend en compte différents critères pour autoriser la prise en charge à domicile, tels que le degré de gravité de la thrombose veineuse, l’état de santé général du patient, les conditions de vie et son autonomie.
L’infirmière à domicile pourra donc réaliser tous les soins prescrits par le médecin hospitalier et communiquer avec l’équipe médicale si nécessaire.
