Le PIB est un indicateur utilisé pour évaluer la “croissance économique” d’un pays. Cependant, son utilisation est parfois remise en question.
Les différentes méthodes de calcul du PIB
Le calcul du PIB repose sur la somme des valeurs ajoutées du secteur public et privé, ainsi que la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et les taxes spécifiques sur des produits tels que les produits pétroliers, le tabac, l’alcool et les produits importés. Les subventions versées par l’État sont déduites de ces taxes.
Le PIB peut être décomposé en différentes composantes pour analyser le fonctionnement de l’économie. On parle d’approche du PIB par la production, par les revenus ou par la demande. En effet, la richesse créée par un pays est une richesse produite qui génère des revenus pour alimenter la demande.
Approche par la production
L’approche par la production permet de comprendre l’origine de la richesse créée, notamment les contributions par secteur d’activité (construction, industrie…) ou par type d’acteurs économiques (privés, publics, associatifs). Selon cette méthode, le PIB est calculé en additionnant les valeurs ajoutées des agents économiques publics et privés.
Approche par les revenus
L’approche par les revenus met en évidence la répartition de la richesse créée entre les salariés, l’État et les entreprises. Le PIB correspond ainsi à la rémunération des salariés, aux impôts perçus par l’État sur la production et les importations (corrigés des subventions reversées) et aux excédents d’exploitation dégagés par les entreprises.
Approche par la demande
L’approche par la demande met en évidence la manière dont la richesse produite est utilisée : consommation, investissement, constitution de stocks ou monétisation à l’étranger (solde des échanges extérieurs). Cette approche permet souvent de modéliser et piloter les politiques économiques conjoncturelles, telles que la relance par la demande des ménages, le soutien à l’investissement, la dévaluation ou la revalorisation de la devise nationale.
Les composantes du PIB dans son approche par la demande
Les dépenses de consommation finale : dépenses réalisées par les ménages, les administrations publiques et les institutions sans but lucratif pour l’acquisition de biens et de services destinés à satisfaire leurs besoins.
La formation brute de capital fixe (investissement) : différence entre les acquisitions et les cessions d’actifs fixes réalisées par les producteurs résidents. Pour une entreprise, cela comprend les biens utilisés pendant au moins un an dans la production. L’acquisition d’un logement par un ménage est également considérée comme un investissement.
La variation des stocks : différence de valeur entre les entrées et les sorties de biens. Une variation de stock positive contribue à augmenter le PIB, tandis qu’une variation de stock négative a pour effet de le diminuer.
Le solde des échanges extérieurs : différence entre les importations et les exportations. Un solde négatif diminue le PIB, tandis qu’un solde positif l’augmente.
Le PIB en valeur et ses composantes dans l’approche par la demande en 2022 (en milliards d’euros) :
Dépenses de consommation finale : 2 043 milliards d’euros, dont 1 352 milliards d’euros pour les ménages, 634 milliards d’euros pour les administrations publiques et 57 milliards d’euros pour les institutions sans but lucratif.
Investissement (Formation Brute de Capital Fixe) : 665 milliards d’euros.
Variation de stocks : 32,3 milliards d’euros.
Solde des échanges extérieurs : -102,3 milliards d’euros, dont 915,4 milliards d’euros pour les exportations et 1017,7 milliards d’euros pour les importations.
Total : 2 639 milliards d’euros.
(Source : Insee)
PIB en volume ou en valeur ?
Le PIB peut être mesuré en volume ou en valeur. Le PIB nominal représente sa valeur brute, non corrigée de l’inflation. Pour évaluer la croissance, il est nécessaire d’éliminer l’impact de l’inflation et de calculer le PIB en volume (ou PIB réel). Il est donc logique que le taux de croissance en valeur soit généralement supérieur au taux de croissance en volume pour la France, étant donné qu’il y a toujours eu de l’inflation. Par exemple, le Japon a connu une période déflationniste dans les années 1990.
Le PIB permet de comparer les performances économiques des différents pays.
Le PIB reste l’indicateur le plus utilisé pour illustrer la croissance économique et peut être utile pour comparer les performances économiques des différents pays.
Les États-Unis sont de loin le pays générant le plus de richesses au monde, suivis par la Chine. La France occupe la 7e place dans le classement des puissances économiques mondiales. En se regroupant, les pays de l’Union Européenne cumulent un PIB de 16 641 milliards de dollars, les plaçant ainsi au troisième rang mondial.
Cependant, le PIB ne reflète pas nécessairement la richesse des habitants. En rapportant le PIB d’un pays à sa population, on obtient une autre vision de la répartition de la richesse mondiale, plus proche de la réalité.
Cependant, le PIB par habitant est imparfait car il ne tient pas compte du “coût de la vie”. De plus, la comparaison des valeurs dans une même monnaie peut être biaisée par les fluctuations des taux de change. Les économistes ont donc introduit la notion de Parité du Pouvoir d’Achat (PPA).
La PPA mesure le pouvoir d’achat d’une monnaie pour un consommateur afin d’acheter le même panier de biens et de services qu’un autre consommateur dans un autre pays. Contrairement au taux de change, la PPA tient compte du “coût de la vie” et se rapproche ainsi de la richesse réelle par habitant.
Pourquoi le PIB est-il un indicateur contesté ?
Le PIB est l’indicateur le plus utilisé pour mesurer la croissance économique et effectuer des comparaisons internationales. Il joue également un rôle important dans la mesure des déficits et des dettes publiques des États, ce qui a des implications directes sur les politiques économiques des gouvernements et les décisions des Banques Centrales. C’est notamment le cas dans la zone euro et dans les politiques de redressement imposées par le Fonds Monétaire International (FMI) lorsqu’un pays en difficulté fait appel à son aide.
Le PIB au cœur des politiques européennes
Dans la zone euro, le Pacte de Stabilité et de Croissance adopté en 1997 à Amsterdam vise à coordonner les politiques budgétaires. Il repose sur des indicateurs clés, dont le déficit public ne doit pas dépasser 3 % du PIB et la dette publique ne doit pas dépasser 60 % du PIB. Suite à la crise économique mondiale de 2008, un nouveau traité est entré en vigueur en 2013, connu sous le nom de Pacte Budgétaire Européen. Ce traité maintient les critères de convergence tout en adoptant une approche plus dynamique de leur respect. Ainsi, si la tendance est positive, l’État concerné peut échapper à des sanctions.
L’IDH en remplacement du PIB ?
Cependant, cet indicateur est souvent remis en question. On lui reproche notamment de ne pas prendre en compte toute l’activité économique, d’exclure le travail bénévole réalisé au sein du secteur associatif ainsi que le travail personnel, comme les tâches ménagères et le bricolage. De plus, il n’intègre pas les données sociales, environnementales et le bien-être des individus. C’est pourquoi d’autres indicateurs, tels que l’Indice de Développement Humain (IDH), ont été développés pour évaluer le bien-être collectif d’un pays en prenant en compte des paramètres tels que l’espérance de vie, le niveau d’éducation et le PIB par habitant.