La circulation des voitures de collection à La Rochelle sera-t-elle toujours autorisée ? C’est la question qui anime les passionnés de ces véhicules de plus de trente ans, arborant une plaque d’immatriculation noire et enregistrés auprès de la Fédération Française des véhicules d’époque (FFVE).
Vignettes Crit’Air obligatoires
Cette inquiétude est née suite à la publication d’un décret au Journal Officiel, le 17 septembre dernier, relatif au non-respect régulier des normes de qualité de l’air et à la mise en place de zones à faibles émissions (ZFE). Cela se traduira par une multiplication des vignettes Crit’Air obligatoires pour circuler et stationner dans ces zones. Pour le moment, une dérogation a été obtenue pour la circulation des véhicules avec une carte grise “collection” à Paris, mais une révision est prévue en juin 2021. D’autres villes, métropoles et collectivités pourraient suivre l’exemple de la capitale, notamment La Rochelle.
Une transition en douceur
Selon Bertrand Ayral, vice-président de la communauté d’agglomération de La Rochelle en charge des transports et de la mobilité, la transition devrait se faire en douceur, avec un accompagnement. Elle concernerait principalement les livraisons en centre-ville à partir de 2025. Il insiste sur le fait que La Rochelle n’est pas aussi dense qu’une métropole et parle d’un “changement de comportement plutôt que de frustration”. En ce qui concerne la circulation des véhicules immatriculés en carte grise “collection”, l’enjeu principal est le partage de la voie et une discussion est nécessaire à ce sujet.
“Zéro carbone, c’est une bêtise”
Selon Francis Etienne, délégué régional de la FFVE, la volonté de devenir un territoire “zéro carbone” en 2040 est une absurdité. Il estime que les voitures anciennes ne sont qu’une infime partie du problème des émissions de CO2 et pointe du doigt les transports routiers, aériens et maritimes. Il exprime son inquiétude envers une époque où les compétences ne sont plus écoutées et où les politiques n’attaquent pas les véritables causes, telles que la déforestation et l’essor des transports massifs, notamment aériens.
Inquiétudes et désinformation
Les propriétaires de voitures anciennes s’inquiètent de ces évolutions. Patrick Gaillard, propriétaire d’une Ford Mustang de 1968, souligne que les véhicules anciens ne sont pas présents en grand nombre dans le centre-ville de La Rochelle en semaine, mais seulement quelques-uns le week-end. Il remet en question cette volonté de punition écologique. Corinne Chauveau, présidente de l’Amicale Rochelaise des véhicules anciens, ajoute que les réseaux sociaux véhiculent beaucoup de désinformation et que sa seule source fiable est la FFVE, qu’elle partage ensuite avec les membres de l’association. Malgré les propos rassurants de Bertrand Ayral, elle envisage de modifier l’itinéraire de la prochaine Traversée de La Rochelle afin d’éviter le centre-ville.
Les voitures de collection représentent moins de 1% du parc automobile français, mais sont largement oubliées dans les débats sur la pollution. Il est donc important de trouver un équilibre entre préservation de l’environnement et préservation du patrimoine automobile.
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