La pollution numérique désigne l’impact environnemental causé par l’utilisation des technologies numériques. Que ce soit la recherche sur Internet, le stockage de fichiers dans le cloud ou l’envoi d’e-mails, toutes ces tâches consomment de l’énergie, synonyme de pollution. En réalité, la pollution numérique représente 5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Pour bien comprendre ce concept, il est important de prendre en compte trois niveaux : la fabrication des appareils technologiques, l’utilisation quotidienne du numérique (serveurs, consommation énergétique) et la destruction des équipements avec des enjeux liés au traitement des déchets. L’association Digital For The Planet explique très bien cette notion.
Les chiffres sont assez parlants et alertent sur l’impact croissant du numérique sur la pollution mondiale. Par exemple, Internet émet 1,5 fois plus de gaz à effet de serre que le trafic aérien mondial. De plus, 90 % des données mondiales ont été produites au cours des deux dernières années, et la consommation mondiale d’électricité liée au numérique a doublé entre 2019 et 2020.
Les entreprises les plus actives dans la lutte contre la pollution numérique sont celles liées à la dématérialisation, notamment les secteurs de la banque/assurance et de l’énergie. Pourquoi ? Parce qu’elles sont déjà sensibilisées à cette problématique et que leurs employés commencent à être formés sur ces questions. Les entreprises doivent donc s’adapter à ces nouvelles préoccupations.
Qui sont les acteurs responsables de la pollution numérique ?
Plusieurs acteurs sont responsables de la pollution numérique, notamment les fabricants de matériels électroniques, la destruction de ces équipements, les data centers et les logiciels et applications énergivores. Les fabricants nécessitent de nombreux matériaux pour fabriquer des ordinateurs, des smartphones et des objets connectés, ce qui entraîne une exploitation des ressources naturelles et une pollution lors de l’extraction, de la transformation et du transport de ces matériaux. La question du traitement des déchets électroniques est également cruciale.
Les data centers stockent et traitent d’énormes quantités de données, ce qui entraîne une consommation importante d’électricité. En France, les data centers consomment 10 % de l’électricité totale consommée par l’informatique. Les logiciels et applications sont également très énergivores. Leur utilisation contribue à la pollution numérique. Certains éditeurs de logiciels cherchent à développer des programmes moins énergivores.
Comment lutter contre cette pollution ?
La responsabilité environnementale des entreprises est de plus en plus prise en compte. Elles prennent des mesures pour agir en sensibilisant leurs employés et en adaptant leurs pratiques. En France, moins de 30 % des Français sont conscients de l’impact écologique du numérique. Il est donc important de sensibiliser les individus et de mettre en place des dispositifs RSE au sein des entreprises.
La création d’outils de mesure précis pour évaluer la pollution numérique de chaque usage est essentielle. Ces outils permettent de prendre conscience de l’impact de nos activités numériques. Par exemple, il est intéressant de comparer la pollution générée par l’envoi d’un e-mail à celle d’un appel téléphonique ou de savoir qu’un e-mail stocké pendant un an génère 10 g de CO2.
Enfin, il existe des gestes simples pour réduire notre empreinte numérique. Tri des e-mails, utilisation d’encres végétales lors des impressions, signatures de mails légères, utilisation de clés USB pour le transfert de fichiers, stockage local plutôt que sur le cloud, enregistrement des sites en favoris, extinction des box et boîtiers TV, préférence pour la TNT plutôt que l’ADSL pour regarder des émissions. Toutes ces actions permettent de réduire notre pollution numérique.
Il est temps de devenir des internautes responsables et de prendre conscience de notre empreinte numérique. En adoptant ces gestes écoresponsables, nous pouvons contribuer à la lutte contre la pollution numérique et protéger notre planète.