Pollution : pourquoi l’air est de mauvaise qualité lorsqu’il fait chaud

Pollution : pourquoi l’air est de mauvaise qualité lorsqu’il fait chaud

La chaleur est souvent synonyme de beau temps, mais saviez-vous que cette combinaison est également responsable de la pollution de l’air ? En effet, derrière l’épisode de pollution auquel l’Île-de-France fait face depuis plusieurs jours se cache l’ozone de basse altitude, un gaz polluant à effet de serre. Antoine Trouche, ingénieur chez Airparif, explique ce phénomène au Point.

Pourquoi y a-t-il plus de pics de pollution de l’air lorsqu’il fait beau ?

L’ozone de basse altitude est responsable des pics de pollution que nous connaissons actuellement en Île-de-France. Contrairement à la couche d’ozone qui nous protège des rayons ultraviolets, ce gaz est nocif pour notre santé. En réalité, l’ozone se forme par une série de réactions chimiques impliquant des précurseurs tels que des composés organiques volatils, du monoxyde de carbone et des oxydes d’azote émis par diverses activités industrielles et le trafic routier. Pour que ces réactions puissent se produire, une météo particulière est nécessaire : le temps chaud et ensoleillé facilite la transformation de ces polluants en ozone. De plus, l’absence de vent et de pluie contribue à concentrer les polluants dans l’air, créant ainsi des pics de pollution. C’est pourquoi ces épisodes se produisent principalement en été.

S’agit-il d’un phénomène urbain ?

Bien que les villes émettent une grande quantité d’oxyde d’azote et de composés organiques volatils, responsables de la pollution à l’ozone de basse altitude, ce phénomène n’est pas limité uniquement aux zones urbaines. En effet, l’ozone a le temps de se déplacer dans l’atmosphère avant de se dissiper, ce qui entraîne sa présence à proximité des villes ainsi que plus loin. En Île-de-France, l’ozone affecte les rendements agricoles, notamment ceux des cultures de céréales, de blé et de pommes de terre, en perturbant leur processus de photosynthèse. Dans les rapports du Giec, l’ozone est également pris en compte dans les conséquences du réchauffement climatique sur la santé et les rendements agricoles. Malheureusement, les niveaux d’ozone continueront d’augmenter, ce qui aggraver la baisse des rendements agricoles.

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Quels impacts ce gaz a-t-il sur la santé ?

L’ozone a des effets néfastes sur les poumons et le système respiratoire en général. Il provoque une inflammation pulmonaire, aggrave les crises d’asthme, altère la fonction pulmonaire et augmente le risque d’infections respiratoires. De plus, il est responsable de l’aggravation de la bronchopneumopathie chronique obstructive, une maladie respiratoire invalidante. Les personnes les plus vulnérables sont celles qui souffrent déjà de problèmes respiratoires, les enfants et les personnes atteintes de problèmes cardiovasculaires. Selon l’ORS Île-de-France, l’ozone de basse altitude est responsable d’environ 1 700 décès prématurés chaque année en Île-de-France.

Depuis quand vit-on ce type de pics de pollution ? Sont-ils plus fréquents ?

Depuis les années 2000, les politiques visant à réduire les émissions de polluants ont légèrement diminué la fréquence des pics de pollution à l’ozone. Cependant, la quantité de gaz présente en continu dans l’air reste élevée et ne diminue pas significativement. Même en dehors des épisodes de pollution, le niveau de pollution est suffisamment élevé pour avoir des effets sur notre santé à long terme.

Que faut-il faire pour se protéger ?

L’Agence régionale de santé recommande de limiter les activités sportives en plein air lors des épisodes de pollution et d’être attentif aux symptômes tels que l’essoufflement, le sifflement ou les palpitations anormales. En cas de doute, il est important de consulter un médecin. Les personnes fragiles doivent également contacter leur médecin traitant pour adapter leurs traitements médicaux. Respecter les mesures mises en place pour réduire la circulation automobile contribue également à réduire les émissions d’oxyde d’azote et donc la production d’ozone. Cependant, ces mesures ne constituent qu’une réponse d’urgence. Pour résoudre le problème de la pollution de l’air, il est nécessaire de mettre en place des politiques publiques à long terme visant à réduire encore davantage les émissions de polluants dans l’atmosphère.

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