Porsche a récemment fait des vagues en vantant les mérites de la conduite en roue libre, suscitant des débats dans le monde de l’automobile électrique. Bien que certains journalistes aient mal interprété le communiqué de presse de Porsche, il est important de comprendre les subtilités des propos de l’ingénieur Martin Reichenecker pour saisir la position de la marque.
Tous les VÉ régénèrent !
Dans une voiture électrique, lorsque l’on freine, ce n’est pas le système de freinage traditionnel qui entre en jeu, mais plutôt le système de régénération. Les moteurs électriques freinent la voiture en générant de l’électricité, ce qui permet de réduire l’usure des freins et de recharger la batterie. C’est le cas aussi bien pour une Chevrolet Bolt que pour une Volkswagen ID.4 ou une Porsche Taycan.
La régénération est un système fantastique qui permet de récupérer de l’énergie au lieu de la perdre. Tous les constructeurs automobiles l’utilisent et Porsche ne remet pas en cause cette technologie. En fait, 90% du freinage de la Taycan est assuré par les moteurs électriques. Les véritables freins ne sont utilisés que lorsque la vitesse est très basse. Même lorsqu’on freine brusquement avec une Taycan, la régénération électrique entre en jeu, sauf si l’on appuie très fort sur les freins. La Taycan Turbo S peut générer jusqu’à 290 kW de puissance électrique pendant le freinage, ce qui équivaut à une autonomie supplémentaire de près d’un kilomètre en seulement 3 secondes !
La conduite à une pédale
La controverse réside dans la manière dont les voitures électriques se comportent lorsque l’accélérateur est relâché et aucune pédale n’est enclenchée. Porsche affirme ne pas être fan de la conduite à une pédale. Contrairement à d’autres voitures électriques, la Taycan ne dispose pas d’un bouton pour activer la conduite à une pédale. Lorsque l’on relâche l’accélérateur, la voiture passe en roue libre ou enclenche deux niveaux de régénération légère. Le débat se situe donc ici et uniquement ici.
Les préférences des conducteurs
Actuellement, les constructeurs automobiles offrent diverses options en termes de régénération. Certains encouragent la conduite à une pédale (comme Nissan), tandis que d’autres recommandent la conduite en roue libre (comme Volkswagen). Le choix de la régénération revient au constructeur, contrairement aux voitures à essence où c’est la mécanique qui décide.
Il revient donc aux nouveaux propriétaires de voitures électriques de décider de leurs préférences. Souhaitent-ils retrouver les sensations de conduite des voitures à essence ou préfèrent-ils la conduite en roue libre ? C’est une question de goût personnel.
Mon point de vue
Je suis du côté de Porsche sur ce débat. Comme leurs ingénieurs, je n’apprécie pas vraiment la conduite à une pédale. J’aime ressentir une légère régénération lorsque je relâche l’accélérateur, un peu comme dans une voiture manuelle, et j’apprécie pouvoir profiter de la roue libre de temps en temps.
Je soutiens totalement Porsche dans leur approche. Malheureusement, mes deux voitures Chevrolet électriques ne proposent pas la conduite en roue libre, ce qui est regrettable. Lorsque je conduis à une vitesse constante, j’aimerais pouvoir choisir entre une régénération légère ou une régénération plus intense. Personnellement, je préfère la roue libre lorsque je suis sur une grande route déserte et qu’il y a une longue descente devant moi. Cela me permet de ressentir les sensations que j’aimais avec les voitures à essence et, selon mes tests, cela me permet également d’économiser plus d’énergie.
Dans l’idéal, tous les constructeurs automobiles devraient offrir ces quatre options au moment de lâcher l’accélérateur : la roue libre, la régénération légère, la régénération moyenne et la régénération forte (jusqu’à l’arrêt complet du véhicule). Lors de l’achat d’une voiture électrique, elle serait configurée par défaut en régénération légère (pour ressembler à une voiture à essence), mais l’utilisateur pourrait ensuite changer de mode sur l’écran.
J’espère sincèrement que cette option sera proposée par tous les constructeurs d’ici la fin de la décennie.
Les images utilisées sont issues de l’article original.
