C’est un sujet qui suscite des doutes chez les Français concernant l’impact environnemental réel des voitures électriques. À quelques jours de l’ouverture du Mondial de l’automobile de Paris, qui se tiendra du 17 au 23 octobre, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) tient à répondre aux critiques (utilisation de terres rares, accès et coût de l’énergie électrique) qui pourraient dissuader les automobilistes de passer à l’électrique pour leurs déplacements quotidiens.
Nous ne devons pas freiner cet élan chez les Français, surtout lorsque, pour la première fois en France, il s’est vendu plus de véhicules électriques neufs que de diesel en septembre. Cependant, l’Ademe reconnaît également que les voitures électriques les plus grandes, comme les SUV et les berlines, ne surpassent réellement les diesels qu’à partir de 70 000 à 100 000 kilomètres, selon les modèles.
“Dans l’ensemble de sa durée de vie, une voiture électrique roulant en France a une empreinte carbone deux à trois fois inférieure à celle d’un modèle thermique similaire, à condition que sa batterie ait une capacité raisonnable”, précise l’avis de l’Ademe. Il est donc nécessaire que la batterie ait une capacité inférieure à 60 kWh, soit l’équivalent d’une Peugeot 208 ou d’une Renault Megane au maximum, avec une autonomie de 400 à 450 kilomètres. Toutes les voitures électriques ont initialement une “dette carbone” – l’énergie et la matière dépensées pour leur construction – deux à trois fois supérieure à celle d’un véhicule thermique.
Mise en garde
Pour les voitures les plus légères, comme les “citadines”, toutes ces considérations s’effacent “au bout d’environ 15 000 kilomètres”. Pour les grosses voitures électriques, comme les SUV, qui peuvent peser jusqu’à 2,5 tonnes à vide, il faut attendre 100 000 kilomètres. Il est donc essentiel de choisir une batterie adaptée à l’usage principal du véhicule (domicile-travail quotidien) en optant pour un modèle de voiture le plus petit et le plus léger possible.
L’Ademe met également en garde contre les véhicules hybrides rechargeables. Ils peuvent être appropriés lorsque le conducteur doit effectuer des trajets longue distance. Cependant, l’Ademe rappelle, en citant la dernière étude de l’Insee, qu’un ménage français moyen effectue seulement trois déplacements par an à plus de 200 kilomètres de son domicile. Étant donné que les véhicules hybrides sont beaucoup plus lourds que les véhicules thermiques non électrifiés, leur consommation de carburant est beaucoup plus élevée en mode thermique. Il est donc important d’adapter correctement leur utilisation et de les recharger régulièrement afin de les utiliser le plus possible en mode électrique.
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