Au cours des premières années du 20e siècle, les voitures électriques ont connu un succès surprenant sur le marché automobile émergent. Malgré leur coût élevé, leur vitesse limitée et leur autonomie réduite, ces voitures étaient très appréciées. En 1900, les modèles électriques représentaient déjà 38% des ventes aux États-Unis et au Canada, juste derrière les voitures à vapeur. Découvrons ensemble les raisons qui expliquent cette tendance.
L’électricité est à la mode !
Au début du 20e siècle, l’électricité est devenue un symbole de modernité. Avec la deuxième révolution industrielle, elle a apporté des innovations technologiques dans tous les domaines, notamment l’éclairage électrique, le téléphone, la radio et le phonographe. Les grandes villes ont mis en place des réseaux de tramways électriques, ce qui a créé une association naturelle entre l’électricité et le transport urbain. Ainsi, les voitures électriques ont été considérées comme une évolution logique des tramways. En fait, de nombreux modèles nord-américains étaient construits à partir de moteurs et de batteries issus des tramways. L’électricité était à la mode, un choix résolument moderne.
Fini la saleté en ville
Alors que les villes s’étendaient et se développaient, elles étaient confrontées à un problème majeur : la saleté urbaine. Les rues étaient couvertes de suie et de boue provenant des voitures hippomobiles et des locomotives à vapeur. Contrairement aux voitures à essence, qui fuyaient de l’huile et émettaient des fumées, et aux voitures à vapeur, qui étaient légèrement plus propres, les voitures électriques ne produisaient pas de substances visibles. Bien sûr, elles étaient alimentées par des centrales à charbon, mais à l’époque, l’impact environnemental n’était pas une préoccupation majeure. Ainsi, l’absence de pollution visible a joué en faveur des voitures électriques.
Moins d’entretien (en quelque sorte)
Les voitures électriques avaient l’avantage d’avoir moins de pièces mobiles, ce qui réduisait les besoins d’entretien pour les conducteurs novices. Pas de boîte de vitesses à huiler, pas de bougies d’allumage à changer, pas de suie ou de graisse accumulée. Bien sûr, l’entretien de la batterie nécessitait un certain travail, mais cela ressemblait plutôt à prendre soin d’un patient malade qu’à réparer une pièce défectueuse. À une époque où les maisons n’avaient pas de garages, la plupart des propriétaires de voitures électriques se rendaient dans de grands garages centraux pour l’entretien et la recharge de leur véhicule.
Un rechargement facile
Avant l’invention des stations-service, l’essence ne pouvait être achetée que dans les pharmacies, car elle était couramment utilisée comme produit chimique pour nettoyer les vitres. Les conducteurs n’étaient pas certains de trouver de l’essence lors de leurs déplacements et devaient souvent transporter de grands bidons d’essence. Même si les voitures électriques avaient une autonomie plus limitée, elles étaient principalement utilisées en ville, où des sources d’électricité et des stations de recharge étaient facilement accessibles. De plus, l’électricité était beaucoup moins chère que l’essence.
“Un serpent électrique créatif / Construit une automobile. / Pas besoin d’essence, / D’air comprimé ou de vapeur. / Il attache une roue à sa queue.” – Charles Welsh, Automobilia, 1905
Un démarrage facile
Le processus de démarrage était l’un des défauts notables de la plupart des premières voitures. Les voitures électriques, au contraire, démarraient immédiatement. Il suffisait d’actionner un interrupteur et d’appuyer sur une pédale ou de tirer un accélérateur manuel. En comparaison, les autres types de voitures étaient plus difficiles à démarrer. Les voitures à vapeur nécessitaient du temps pour accumuler la pression dans la chaudière, ce qui était difficile par temps froid. Les voitures à essence présentaient le danger de la manivelle de démarrage. Un conducteur inattentif risquait des blessures, voire pire, lorsqu’il effectuait un démarrage incorrect.
Un voyage confortable
Tout le monde aime voyager confortablement et avec style, et les voitures électriques offraient le plus grand confort possible. Elles étaient silencieuses – les premiers taxis new-yorkais étaient même surnommés “colibris” en raison de leur faible bruit. Il n’y avait pas de sifflement de soupapes ni de bruit caractéristique des moteurs à vapeur ou à essence. La puissance électrique était directement transmise aux roues, donc pas besoin de changer de vitesse. Ainsi, les conducteurs novices ne risquaient pas de caler ou de faire cahoter la voiture.
Tous ces facteurs ont contribué à la popularité des voitures électriques dans les grandes villes. Les acheteurs, qu’ils soient particuliers ou professionnels, voulaient être perçus comme des visionnaires et être à la pointe de l’innovation. Ainsi, ils se sont précipités pour acheter des voitures électriques, ce qui a entraîné une croissance soudaine des constructeurs automobiles au Canada.
