Diversifier son épargne est une règle d’or qui revient toujours lorsqu’on s’intéresse aux différentes façons d’optimiser ses placements. Mais pourquoi est-il si important de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ? En quoi consiste la diversification de l’épargne ? Et quels sont les conseils essentiels à suivre pour diversifier son épargne ?
Pourquoi est-il important de diversifier son épargne ?
Diversifier son épargne permet de concilier deux objectifs essentiels recherchés par tout investisseur.
D’abord, il s’agit de protéger ses placements en limitant le risque de perte en capital. En ayant plusieurs investissements de natures différentes, vous réduisez au maximum la perte de l’argent investi et la dépréciation de votre portefeuille.
Ensuite, diversifier son épargne permet d’augmenter sa performance et sa rentabilité pour la faire fructifier. En investissant dans différents produits, vous avez davantage de chances de maintenir votre pouvoir d’achat face à l’inflation.
En somme, en misant tout sur un seul placement, vous risquez de tout perdre. En diversifiant au maximum, vous réduisez la volatilité de votre portefeuille et diluez les risques.
En quoi consiste la diversification de l’épargne ?
Concrètement, diversifier son épargne consiste à placer son argent sur plusieurs types d’actifs, qu’ils soient financiers, mobiliers ou immobiliers. Et même au sein d’un même type d’actif, vous pouvez choisir plusieurs supports différents.
Chaque produit présente des avantages et des inconvénients, mais leur combinaison vous permet d’obtenir une diversification équilibrée. Par exemple, vous pourriez détenir votre épargne dans les investissements suivants :
- Livrets d’épargne réglementés (LEP, Livret A, LDDS, etc.)
- Livrets d’épargne libre (livret boosté, livret fiscalisé)
- Compte à Terme (CAT) et Dépôt à Terme (DAT)
- Assurance vie avec des supports en euros et en unités de compte
- Plan Epargne en Actions (PEA) et Compte Titre Ordinaire (CTO) avec des obligations et des actions
- Immobilier pierre-papier avec des SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) ou immobilier en direct avec des investissements en dur
- Valeurs spéculatives comme les matières premières, les crypto-monnaies ou tout autre investissement de niche
Bien entendu, chaque investisseur doit élaborer une stratégie en fonction de ses propres objectifs. Voici nos 5 conseils essentiels pour diversifier votre épargne.
Conseil numéro 1 : connaître son horizon de placement
Toute l’épargne que vous accumulez ne doit pas servir uniquement à un seul projet. Il est important de voir vos placements comme des sources d’argent à court, moyen et long terme. Par exemple, si vous souhaitez financer un voyage à l’étranger cet été, préparer votre retraite ou anticiper votre succession, vous aurez des horizons de placement différents.
Votre âge en tant qu’investisseur joue également un rôle dans votre approche de l’épargne. En général, un placement à court terme doit être peu risqué, un placement à moyen terme doit comporter un risque modéré, et un placement à long terme peut comporter un risque plus élevé.
La variable temps est en effet importante, notamment lorsque vous investissez sur le marché boursier. Bien que vous ne soyez pas à l’abri d’une chute temporaire de la valeur de votre épargne, le rendement tend à s’obtenir avec le temps. Il est donc essentiel de tenir compte de vos objectifs et de vos horizons de placement avant de diversifier votre épargne.
Par ailleurs, certains produits sont soumis à des enveloppes fiscales. Cela signifie qu’ils offrent certains avantages fiscaux après un certain nombre d’années de détention, comme le PEA après 5 ans ou l’assurance vie après 8 ans. Il est donc conseillé d’ouvrir ces produits le plus tôt possible, même avec un investissement limité, pour pouvoir profiter de ces avantages fiscaux plus tard.
Conseil numéro 2 : connaître son profil de risque
Il est important de reconnaître que nous n’avons pas tous la même tolérance au risque. Notre éducation, notre vie personnelle, notre niveau de revenus, notre attitude face au monde, notre caractère, sont autant de facteurs expliquant la diversité des profils d’épargnants.
Il est donc crucial de ne pas aller à l’encontre de sa nature, au risque de se stresser inutilement. Par exemple, une personne prudente ne devrait pas prendre des risques élevés impulsivement. En revanche, les craintes liées à la perte d’argent sont souvent dues à une méconnaissance des marchés, des produits ou de la fiscalité.
Il est donc important de bien se renseigner, de recueillir des informations, d’analyser les avantages et les inconvénients d’un produit afin de comprendre le fonctionnement des différents supports et de prendre une décision éclairée. Si ce travail vous semble trop complexe ou chronophage, n’hésitez pas à confier la gestion de votre épargne à un professionnel.
On distingue généralement cinq types de profils d’épargnants en matière d’investissements :
- L’investisseur sécuritaire : il a une aversion au risque et place 100% de son épargne sur des livrets ou des comptes à terme, même si le rendement ne suffit pas à maintenir son pouvoir d’achat.
- L’investisseur prudent : il n’aime pas le risque mais souhaite éviter la dévaluation de son épargne. Il place 80 à 90% de son argent sur des livrets et 10 à 20% sur des supports plus sûrs, comme les obligations.
- L’investisseur équilibré : à la recherche de performance avec une exposition modérée aux risques, il place 40 à 50% de son épargne en sécurité et les 50 à 60% restants sur des supports plus risqués.
- L’investisseur dynamique : il n’a pas peur du risque et recherche avant tout la performance. Il peut investir 60% ou plus de son épargne sur le marché des actions, par exemple.
- L’investisseur offensif : pour lui, le rendement est la priorité. Il est prêt à prendre des risques, quitte à risquer tout son capital. Il peut investir 100% de son épargne sur des supports à risques, y compris les plus spéculatifs.
Il est essentiel de savoir dans quel profil vous vous situez. De plus, rien ne vous empêche de passer d’un profil à l’autre au cours de votre vie. Par exemple, vous pouvez être dynamique de 30 à 50 ans, équilibré jusqu’à 60 ans, puis opter pour une gestion prudente à l’approche de la retraite afin de sécuriser votre capital.
Conseil numéro 3 : savoir choisir ses produits de placement
Après avoir identifié vos horizons de placement et votre profil de risque, il est beaucoup plus facile de vous orienter vers des produits adaptés à votre vision de l’épargne. L’idée principale est de ne choisir que des produits que vous comprenez et qui correspondent à vos besoins.
Il est tout à fait possible de demander conseil à votre banquier ou à un gestionnaire de patrimoine indépendant à cette étape. Un audit ou un bilan patrimonial peuvent vous aider à mieux identifier les placements qui vous conviennent, surtout si vous êtes novice en matière d’épargne ou si vous souhaitez faire le point sur vos objectifs.
Enfin, si vous souhaitez investir dans un produit tel que l’assurance vie, il est important de rechercher celui qui correspond le mieux à vos aspirations. Comparer les contrats avant de souscrire est essentiel, car tous les assureurs et organismes financiers n’offrent pas les mêmes avantages. Les frais, les supports proposés et les modes de gestion sont des éléments à ne pas négliger.
Conseil numéro 4 : suivre régulièrement son épargne
À moins d’être un investisseur expérimenté, habitué aux marchés financiers et se livrant principalement à la spéculation pour espérer des gains rapides, suivre son épargne ne signifie pas en devenir obsédé.
L’idée est plutôt de se fixer des objectifs et de s’y tenir, tout en vérifiant que le portefeuille idéal que vous avez construit est respecté. Par exemple, un épargnant prudent pourrait opter pour la répartition suivante :
- 50% de son épargne sur des livrets
- 50% de son épargne sur une assurance vie, dont 30% investis dans le support en euros sécurisés et 20% dans des obligations d’État
Le suivi consiste donc à vérifier, tous les mois ou tous les deux mois, la répartition de vos actifs et à la corriger si nécessaire.
En revanche, un investisseur dynamique pourrait choisir la répartition suivante :
- 20% de son épargne sur des livrets
- 20% de son épargne sur une assurance vie en unités de compte
- 60% de son épargne sur un PEA via des ETF (Exchange Traded Funds) ou trackers
Dans ce cas, le suivi consistera à vérifier, toutes les semaines ou toutes les deux semaines, la répartition de vos actifs, ainsi que la répartition de vos ETF (par exemple, 40% sur le marché américain, 20% sur le marché français, 20% sur le marché européen et 20% sur le marché mondial).
Conseil numéro 5 : déléguer la gestion de son portefeuille
Acquérir une connaissance approfondie des marchés financiers et de la fiscalité demande du temps et de l’intérêt. Tous les investisseurs ne peuvent donc pas jouer ce rôle de gestionnaire de patrimoine du jour au lendemain.
Cependant, cela ne dispense pas les moins aguerris et ceux qui ne suivent pas l’actualité financière de bien épargner. Faire appel à un cabinet de placement ou à un gestionnaire de patrimoine est alors une excellente initiative pour dynamiser votre épargne.
Ce professionnel sera chargé de s’occuper de votre épargne en respectant vos attentes et votre niveau de risque. Il vous tiendra informé des opportunités, de vos actifs, et prendra les décisions judicieuses à votre place en fonction de votre profil.
En suivant ces 5 conseils essentiels, vous serez en mesure de diversifier votre épargne de manière efficace et adaptée à vos objectifs. N’hésitez pas à prendre le temps nécessaire pour bien comprendre les différentes options qui s’offrent à vous et à vous faire accompagner par des professionnels si nécessaire. Votre épargne sera ainsi mieux protégée et pourra fructifier de manière optimale.