Quelles sont les causes ?
Les forêts tropicales sont les espaces boisés qui stockent le plus de carbone et abritent la plus grande diversité d’espèces. Elles font également face à de fortes pressions liées à l’agriculture à grande échelle, principalement au Brésil et en Indonésie. Les principales causes sont les pâturages pour le bétail, les terres cultivées pour le soja et l’huile de palme, ainsi que les plantations pour le bois.
Quels sont les principaux impacts ?
Les conséquences de la déforestation incluent la disparition des puits de carbone, la diminution des précipitations, le risque accru de sécheresse et le déplacement des populations indigènes. Par exemple, au Brésil, où la déforestation est responsable de près de la moitié des émissions de carbone du pays, l’Amazonie subit déjà une baisse des précipitations et une réduction des périodes de croissance. Selon la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), la destruction des habitats, les perturbations humaines, le changement d’affectation des sols et la perte de biodiversité contribuent également à la prévalence croissante des zoonoses, telles que la rage et le coronavirus, qui se transmettent entre espèces.
Quels sont les principaux producteurs de matières premières à l’origine de la déforestation ?
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), plus de la moitié des émissions mondiales liées à la déforestation sont dues à la production de matières premières telles que la viande de bœuf et le cuir, suivies de l’huile de palme. Au Brésil, les produits liés à l’élevage et à la production de soja dominent, tandis qu’en Indonésie, l’huile de palme et le caoutchouc représentent la plus grande part des émissions liées à la déforestation.
Quels sont les principaux importateurs et exportateurs ?
Le pays de production n’est qu’un des paramètres de l’équation, compte tenu de la nature internationale et interconnectée des chaînes d’approvisionnement. L’analyse des émissions liées à la déforestation dans le cadre du commerce international montre que l’Indonésie est le premier exportateur de ces produits. La Chine est quant à elle le premier importateur, suivie par l’Union européenne et l’Inde.
Quels secteurs sont concernés ?
Le secteur des biens de consommation courante, notamment les produits ménagers et alimentaires, est exposé au risque de déforestation en raison de son utilisation de papier pour l’emballage. Dans le secteur de la consommation cyclique, tels que les équipementiers automobiles, l’industrie textile, l’hôtellerie et les loisirs, l’exposition provient de l’utilisation du cuir et du caoutchouc, de la pâte à papier et du bois, ainsi que des produits alimentaires pour la restauration. Dans le secteur des matériaux, l’exposition est liée à la consommation de bois et de papier pour les conteneurs et les emballages.
Quelles sont nos priorités en matière de recherche et d’engagement ?
Nos priorités concernant la déforestation sont axées sur les engagements et les politiques des entreprises, la gouvernance et la gestion des risques, la cartographie de la chaîne d’approvisionnement et sa traçabilité, la certification ainsi que les objectifs et la communication d’informations conformément aux nouvelles pratiques exemplaires.
Que recherchons-nous ?
Nous demandons aux entreprises d’améliorer leur communication sur les risques liés aux forêts. Notre objectif est de sensibiliser les entreprises, d’encourager le partage des meilleures pratiques et d’accroître la transparence dans les secteurs exposés. Nous cherchons également à distinguer les leaders des retardataires dans ce domaine afin d’aider les investisseurs à prendre des décisions éclairées. Pour cela, nous avons développé un tableau de bord basé sur des données publiques provenant de diverses sources. Ce tableau de bord mesure l’exposition des entreprises aux risques liés aux forêts et à leur gestion, fournissant ainsi des indications quantitatives sur leur performance, que nous pourrons ensuite utiliser dans le cadre de dialogues avec certaines entreprises clés.
Par Catherine Macaulay, Analyste en investissement durable chez Schroders. En partenariat avec Schroders.