La Commission européenne a récemment proposé aux États-membres de l’Union européenne d’interdire les ventes de véhicules neufs à essence ou diesel d’ici 2035. Cette initiative vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Cependant, plusieurs aspects de cette idéologie pseudo-écologique méritent d’être remis en question.
Les limites du tout-électrique
La généralisation des voitures électriques ne réduira les émissions de gaz à effet de serre que de moins de 1% par an, avec un impact négligeable sur la santé. En France, le secteur des transports est responsable d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre, dont 75% proviennent de la route. Actuellement, les ventes de voitures 100% électriques dans l’Union européenne représentent seulement 7,5% du total des ventes. Passer à 15 millions de véhicules électriques vendus par an en 2035 ne changerait pas grand-chose en termes d’émissions, car les 300 millions de voitures thermiques déjà en circulation ne seraient pas concernées. De plus, le secteur du fret, responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre liées à la route, a étrangement été exclu de cette réglementation.
De plus, l’argument du “zéro émission” avancé par les fabricants de voitures électriques et relayé par les pseudo-écologistes est un mythe. La fabrication, la recharge et le recyclage des batteries électriques nécessitent de l’énergie et génèrent des émissions. Sur leur cycle de vie complet, les véhicules électriques émettent entre 25% et 50% des gaz à effet de serre d’un véhicule thermique de puissance équivalente. Les hybrides émettent logiquement davantage.
L’impact insignifiant sur la qualité de l’air
Contrer ces émissions polluantes est l’un des arguments principaux avancés par les partisans de la généralisation des voitures électriques. Cependant, la réalité est tout autre. Les émissions provenant des transports routiers ne diminueraient que de 2% par an si les 15 millions de véhicules vendus chaque année à partir de 2035 étaient électriques, et l’impact total sur les émissions de gaz à effet de serre serait inférieur à 1%. Cette réduction insignifiante serait rapidement annulée par la croissance continue du secteur routier, qui a augmenté de 2% par an ces dernières années. Ainsi, malgré les véhicules électriques, la qualité de l’air et la santé des citoyens ne seraient que marginalement améliorées.
L’impact négligé sur la santé
En promouvant le tout-électrique, les décideurs politiques négligent complètement l’impact environnemental désastreux de la production et du recyclage des batteries. Pour fabriquer une seule voiture électrique, il faut entre 250 et 600 kg de batteries au lithium-ion, soit en moyenne 400 kg. Rien que pour les 15 millions de voitures neuves prévues en 2035, il faudra produire 6 millions de tonnes de batteries par an. Si les 300 millions de voitures thermiques sont remplacées par des véhicules électriques, il faudra produire 120 millions de tonnes de batteries.
De plus, la plupart des batteries électriques actuelles ne sont recyclées qu’à hauteur de 50%, laissant des millions de tonnes de polluants non recyclés. Cette situation est d’autant plus problématique que seulement 17% des déchets électroniques dans le monde sont recyclés. Le recyclage complet de ces batteries est une utopie, étant donné la variété des matériaux utilisés et les difficultés d’extraction des métaux lourds et des terres rares nécessaires à leur fabrication.
De plus, cette dépendance aux batteries électriques créera une nouvelle forme de domination géopolitique, puisque quelques pays monopolisent les ressources nécessaires à leur production, notamment la Chine.
À quel prix ?
Les voitures électriques sont deux à trois fois plus chères que les véhicules thermiques équivalents, en raison notamment du coût des batteries et de l’électronique embarquée. La croissance actuelle des ventes de voitures électriques est soutenue par des subventions publiques représentant un quart de leur coût. Cependant, ces subventions ne sont pas durables. En France, si les deux millions de voitures vendues en 2035 sont électriques, cela représentera un coût de 15 milliards d’euros pour l’État, soit 1% du budget, pour financer les différents dispositifs d’incitation à l’achat de véhicules électriques. Ces sommes pourraient être mieux investies dans des systèmes de partage et de covoiturage intelligents afin de désengorger les villes plutôt que d’ajouter davantage de véhicules, qu’ils soient électriques ou thermiques.
De plus, en plus du prix d’achat plus élevé, les coûts d’entretien et d’assurance des voitures électriques sont également deux fois plus élevés que ceux des voitures thermiques. Ce facteur n’a pas été pris en compte par les partisans de la généralisation des voitures électriques.
En conclusion, la voiture la plus écologique est celle qui n’est pas produite ou celle que l’on conserve, car chaque nouvelle voiture électrique génère une pollution majeure dans d’autres secteurs. Les gouvernements devraient plutôt favoriser la conservation des voitures thermiques, dont la durée de vie pourrait facilement être prolongée. Il est temps de remettre en question cette idéologie pseudo-écologique et de repenser nos choix en matière de mobilité.