Pourquoi la viande est-elle si nocive pour la planète ?

Pourquoi la viande est-elle si nocive pour la planète ?

Pourquoi la viande est-elle si nocive pour la planète ?

Jamais nous n’avons produit et consommé autant de viande qu’aujourd’hui. En 2017, 323 millions de tonnes ont été produites dans le monde, soit près de 65 milliards d’animaux tués chaque année, pour finir dans nos assiettes. Cette production massive a des conséquences néfastes sur notre environnement.

L’élevage responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre

La viande est l’aliment qui coûte le plus cher à notre planète. Selon un rapport de la FAO, l’élevage de bétail était responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine en 2005, soit environ 7 milliards de tonnes de CO2 par an, dépassant les émissions des États-Unis et de la France réunis. La production d’aliments pour les animaux représente 41 % de ces émissions, suivie de la fermentation entérique (les rots) à 44 %, et de 10 % attribuables au stockage et au traitement du fumier. Le transport de la viande produit le reste des émissions.

Toutes les viandes n’ont pas le même impact sur l’environnement. Le bœuf et l’agneau sont les viandes les plus émettrices de gaz à effet de serre. Produire un kilogramme de viande bovine équivaut à une émission de 27 kg de gaz à effet de serre, tandis que la même quantité de viande d’agneau émet 39 kg de gaz à effet de serre. Le porc (12,1 kg), la dinde (10,9 kg) et le poulet (6,9 kg) ont des émissions moindres.

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Le porc et le poulet, bien que moins émetteurs de gaz à effet de serre, posent d’autres problèmes environnementaux en raison des élevages industriels. Leur régime alimentaire riche en nutriments entraîne une pollution des eaux, avec des niveaux anormalement élevés d’azote, nuisant à la santé publique et perturbant les écosystèmes marins.

La production de viande, gourmande en eau et en céréales

La production de viande consomme également beaucoup d’eau. Par exemple, la production d’un kilo de bœuf en élevage industriel nécessite 13 500 litres d’eau, bien plus que pour le porc (4 600 l) et le poulet (4 100 l). C’est bien plus que la quantité nécessaire pour cultiver des céréales comme le riz (1 400 litres), le blé (1 200 l) ou le maïs (700 l).

Une étude de 2013 indique que l’« empreinte eau » des Européens liée à leur alimentation pourrait diminuer de 23 % à 38 % en réduisant ou en supprimant la part de viande dans les repas.

De plus, l’élevage est un gros consommateur de céréales. Près de 40 % des céréales produites dans le monde sont utilisées pour nourrir le bétail, soit environ 800 millions de tonnes, suffisantes pour nourrir 3,5 milliards de personnes. Une grande quantité de céréales est nécessaire pour produire de la viande : de 10 kg à 25 kg de céréales sont consommés pour produire un kilo de viande de bœuf en élevage industriel.

L’élevage de viande contribue également à la déforestation, car 70 % des terres agricoles mondiales sont utilisées pour le pâturage du bétail ou pour la production de céréales destinées à les nourrir. En Amazonie, 91 % des terres défrichées sont utilisées pour le pâturage du bétail ou pour la culture de soja destinée à l’alimentation animale, ce qui entraîne une diminution de l’absorption du dioxyde de carbone.

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Une hausse de 60 % de la production d’ici à 2080

La production de viande a considérablement augmenté, passant de 70 millions de tonnes en 1961 à 330 millions de tonnes en 2018, en raison de l’industrialisation massive de l’élevage. Cette tendance devrait se poursuivre, avec une projection d’au moins 524 millions de tonnes de viande produites en 2080, soit une hausse de près de 60 %.

Cependant, la consommation de viande diminue régulièrement en France et dans d’autres pays occidentaux. Selon une enquête de l’Insee, la viande représente désormais 20,4 % du panier alimentaire moyen des Français, contre 23,7 % en 1960.

La viande a un impact significatif sur l’environnement en raison de l’élevage intensif et des pratiques de production. Réduire notre consommation de viande, voire la supprimer, peut contribuer à préserver notre planète.