Pourquoi l’agriculture biologique est-elle devenue centrale dans notre société?

Pourquoi l’agriculture biologique est-elle devenue centrale dans notre société?

L’agriculture biologique a connu une ascension fulgurante au cours des dernières décennies, passant d’un statut marginal à une question centrale de notre société. Cette démarche est considérée comme la plus aboutie pour la protection de l’environnement, de la biodiversité et du bien-être animal, ce qui lui confère une place spéciale et des fondations solides pour l’avenir.

Les débuts de l’agriculture biologique

L’agriculture biologique est née de nombreuses initiatives d’agronomes, de médecins, d’agriculteurs et de consommateurs qui, dans les années 1920, ont développé de nouvelles approches reposant sur des principes éthiques et écologiques. C’est à cette époque que le philosophe autrichien Rudolf Steiner a exposé sa vision de l’agriculture en juin 1924. Ses idées ont été développées par le biochimiste et agronome Erhenfried Pfeiffer, remettant en question les méthodes de l’agriculture moderne et donnant naissance au courant “Biodynamique” (connu sous la marque Demeter).

Les tendances de l’agriculture biologique

Très rapidement, deux tendances distinctes se sont dessinées dans le mouvement de l’agriculture biologique. D’un côté, il y a eu un mouvement agricole qui s’est concentré sur l’utilisation d’intrants respectueux de l’environnement et conformes aux valeurs paysannes, comme la méthode Lemaire-Boucher basée sur l’utilisation d’une algue calcaire appelée le lithothamne. D’un autre côté, il y a eu un mouvement associatif regroupant des agriculteurs et des consommateurs, notamment Nature et Progrès.

En France, ces courants ont principalement émergé dans l’Est avec la biodynamie, dans l’Ouest avec la méthode Lemaire-Boucher, et dans le Sud avec Nature et Progrès. Outre ces mouvements, certains étaient également affiliés à Bio Suisse et à la Soil Association au Royaume-Uni.

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L’évolution de l’agriculture biologique

Le développement de l’agriculture biologique a connu une croissance exponentielle grâce à de nouvelles idées et à des changements sociologiques importants, tels que la résistance à la société de consommation, la prise de conscience des limites des ressources planétaires et la crise pétrolière, à l’approche des années 70.

Les premiers cahiers des charges privés définissant les pratiques de l’agriculture biologique ont été établis en 1972 par différentes associations. Les acteurs impliqués se sont peu à peu organisés en syndicats professionnels, comme la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB) qui a vu le jour à la fin des années 70, et ont créé le Groupe de Recherche en Agriculture Biologique (GRAB).

La reconnaissance officielle de l’agriculture biologique

Les pouvoirs publics ont reconnu l’existence d’une “agriculture n’utilisant pas de produits chimiques ni de pesticides de synthèse” dans le cadre de la loi d’orientation agricole de juillet 1980, complétée par le décret du 10 mars 1981. En mars 1985, cette agriculture alternative a officiellement été baptisée “agriculture biologique” en France, permettant l’homologation de cahiers des charges au niveau national et l’introduction du logo AB pour une meilleure visibilité auprès des consommateurs.

Le mouvement s’est ensuite poursuivi avec l’adoption d’une réglementation européenne en plusieurs étapes le 24 juin 1991, reprenant les principes et définitions des textes législatifs français, appliqués dans un premier temps aux productions végétales, puis depuis le 24 août 2000, aux productions animales. Cette réglementation a permis la certification des produits biologiques dans un pays de l’Union européenne, facilitant ainsi leur commercialisation dans tous les États membres. L’agriculture biologique est ainsi définie et reconnue dans toute l’Europe, offrant des échanges facilités et des consommateurs rassurés par l’harmonisation des mentionnées sur les étiquetages.

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L’agriculture biologique est donc un mouvement qui a évolué au fil des décennies, passant d’une position marginale à une question centrale de notre société. Elle est devenue une démarche incontournable pour préserver notre environnement, notre biodiversité et le bien-être animal, tout en offrant des produits de qualité aux consommateurs.