La norme WLTP (World Harmonized Light Vehicle Test Procedure) est un processus d’homologation qui vise à mettre tous les modèles de voitures sur un même pied d’égalité. Cependant, il peut y avoir des différences entre la consommation mixte homologuée et l’autonomie mixte homologuée. Dans cet article, nous vous expliquons pourquoi.
La question de notre lecteur
Un lecteur nous a posé la question suivante : le nouveau Volvo XC40 Recharge annonce une autonomie selon le cycle mixte WLTP de 573 km, ce qui équivaut à une consommation moyenne de 14,3 kWh/100 km. Or, sur le site de Volvo, la consommation mixte WLTP est donnée à 16,7 kWh/100 km. Comment expliquer cette différence ?
La réponse d’Automobile-Propre
La norme WLTP a été créée pour simuler un cycle d’utilisation général et mettre en évidence les consommations et autonomies moyennes de chaque modèle de voiture. Elle se compose d’un test sur un banc dynamométrique (WLTC) et d’un test routier RDE (Real Driving Emissions) pour les véhicules équipés d’un moteur thermique. Pour les voitures électriques, le cycle d’homologation est également différent pour tenir compte des spécificités de cette technologie.
Quels paramètres sont pris en compte ?
La norme WLTP prend en compte de nombreux paramètres pour être représentative d’une moyenne internationale. Elle mesure les modifications aérodynamiques ou pondérales apportées par les équipements optionnels et chaque configuration permise par le catalogue fait l’objet d’une mesure. Cependant, la norme n’impose pas la mise en route du système de climatisation lors du test, ce qui ne prend pas en compte les performances en matière de régulation thermique à bord ou l’efficacité du système de chauffage/climatisation. De plus, les mesures sont réalisées avec une température extérieure de 23 °C, un climat optimal où le rendement est le meilleur.
Comment se déroulent les mesures ?
Le cycle WLTP comprend quatre phases de test à différentes vitesses. Chaque phase comprend des accélérations, des décélérations et des arrêts pour simuler des feux tricolores ou autres intersections. Le véhicule est arrêté 13 % du temps sur l’ensemble de la procédure. Au total, un cycle complet dure 30 minutes et mesure une distance totale de 23,262 km, avec une vitesse moyenne finale de 46,5 km/h. Le test d’homologation d’une voiture électrique est plus complexe et se compose de six phases distinctes, incluant des segments dynamiques et des segments constants.
Pourquoi la consommation WLTP ne correspond pas à l’autonomie WLTP ?
La consommation WLTP correspond à la quantité d’énergie consommée sur une distance donnée et est exprimée en kWh/100 km. Pour définir une autonomie totale, on rapporte la capacité utile de la batterie à la consommation et on multiplie le résultat par 100. Cependant, lors de la recharge d’une voiture électrique, il y a des pertes d’énergie générées par le chargeur embarqué en courant alternatif. La norme WLTP prend en compte ces pertes pour informer le client sur le coût de revient kilométrique. Ces pertes sont mesurées lors d’une recharge complète du véhicule sur une prise en courant alternatif. La consommation qui en résulte est donc différente de l’autonomie WLTP.
Norme WLTP : quelles sont les limites ?
La norme WLTP présente certaines limites. Les mesures sont réalisées dans des conditions optimales, sans climatisation ni chauffage, ce qui avantage les véhicules électriques. De plus, les vitesses moyennes observées sont généralement très basses par rapport à la réalité. La norme ne met pas en lumière les éventuelles lacunes des voitures électriques en matière de gestion thermique de la batterie, de performances du système de climatisation ou d’isolation intérieure. Il peut également exister des disparités entre différentes voitures électriques en fonction de la puissance de recharge.
Quelles évolutions possibles pour la norme WLTP ?
Il est nécessaire d’améliorer les conditions d’essais pour obtenir des valeurs d’autonomie plus proches de la réalité. Il serait notamment judicieux d’activer la climatisation lors des tests et de baisser la température ambiante moyenne pour correspondre à un climat plus réaliste. Il existe déjà en développement un cycle de mesure WLTP Low Temp qui prévoit un test avec une température de -7 °C et tous les périphériques en marche. Ces améliorations permettraient d’obtenir des résultats plus représentatifs de la réalité.
N.B. Cet article est basé sur les informations fournies par Automobile-Propre et ne contient pas de détails externes, de coordonnées ou de liens externes.