La période des fêtes des grands-mères, des mères et des pères est un moment où les fleuristes sont très sollicités. Chaque année, de nombreux consommateurs font appel à un service de livraison de fleurs et choisissent Interflora, la marque la plus ancienne et la plus connue du secteur. Cependant, attention aux déceptions ! Outre les problèmes de livraison, la qualité et la taille des bouquets reçus sont souvent pointées du doigt par de nombreux clients.
L’image des fleuristes mise en jeu
Mais cette fois, ce sont les fleuristes eux-mêmes qui dénoncent les pratiques d’Interflora. Ils affirment que la plateforme leur demande de livrer des bouquets qui ne correspondent pas au prix payé par le client. Or, c’est leur nom qui apparaît sur la carte, ce qui affecte leur image de fleuriste. Estelle, une fleuriste de l’Isère, prend comme exemple un bouquet “Rose Melba” en taille XL, vendu 66,90 € sur le site d’Interflora.
Une part importante pour Interflora
Sur les 81,80 € payés par le client (frais de livraison de 14,90 € inclus), le fleuriste ne touchera que 44,05 € s’il livre le bouquet dans un rayon de 3 km autour de sa boutique. Interflora, quant à elle, empochera près de 46 % du montant total. Mais comment est-ce possible ? En réalité, Interflora demande au fleuriste de confectionner le bouquet “Rose Melba XL” pour un montant de 50 €, et non pas 66,90 €. Les 16,90 € restants vont donc dans la poche d’Interflora.
Un prix différent pour le client et le fleuriste
Ce prix de 50 € correspond au “privex” du bouquet, c’est-à-dire son prix d’exécution selon Interflora. Les privex sont établis en collaboration avec un comité de fleuristes, en fonction des prix des matières premières et de la main-d’œuvre. Interflora affirme que ces prix permettent la réalisation parfaite du bouquet dans les conditions économiques normales des fleuristes. Cependant, certains fleuristes estiment que ce tarif est déterminé de manière opaque.
Des commissions et des frais de livraison élevés
En plus du privex, Interflora prend une commission de 22,90 % sur les 50 € donnés au fleuriste, si la commande a été réalisée via leur site. Cette commission, appelée “apporteur d’affaires”, est censée rémunérer le fleuriste qui enregistre la commande. Cependant, dans le cas d’une commande effectuée directement par le client sur le site, c’est Interflora qui garde cette commission pour financer leur plateforme Internet, les coûts marketing et l’acquisition de nouveaux clients.
De plus, les clients paient systématiquement 14,90 € de frais de livraison, peu importe la distance entre le fleuriste et le destinataire. Cependant, les fleuristes ne sont souvent compensés qu’à hauteur de 5,50 € par Interflora si la livraison s’effectue à moins de 3 km.
La dépendance des fleuristes envers Interflora
Malgré ces pratiques, de nombreux fleuristes hésitent à quitter le réseau d’Interflora, car l’image de la marque est encore très présente dans l’esprit des consommateurs. Ils estiment ne pas pouvoir se passer de ces commandes, surtout en période creuse. Olivier Guillonneau, un fleuriste de Carquefou, s’est opposé à Interflora en 2014 à cause du privex, mais reconnaît que les fleuristes sont plus ou moins dépendants d’Interflora en fonction de leur localisation.
Des bouquets qui ne rapportent rien
Les fleuristes remettent également en question le système pour les petits bouquets à bas prix. Ils affirment ne pas gagner d’argent sur ces commandes, ce qui pousse certains fleuristes, notamment sur la Côte d’Azur, à refuser ce type de commandes peu lucratives.
Les désillusions des clients
Les clients peuvent également être déçus par la taille réelle des bouquets commandés. Par exemple, un bouquet “My Valentine” vendu 84,90 € peut sembler moins généreux que ce que laissait penser la description sur le site. Parfois, la différence entre la photo du bouquet commandé et celui réellement livré peut être importante.
Interflora assure que les fleuristes ne peuvent pas se tromper et qu’ils sont tenus de suivre le bon de commande avec les instructions précises en matière de variétés, de nombre de fleurs, de diamètre, etc. Cependant, les clients ne bénéficient pas de toutes ces informations lorsqu’ils passent commande.
La voie alternative
Pour éviter ces problèmes, certains recommandent d’appeler directement le fleuriste le plus proche pour passer commande. La plupart des fleuristes sont équipés pour recevoir des commandes à distance et réaliser des paiements en ligne. C’est un moyen sûr d’avoir vraiment ce pour quoi on a payé.
Alors, la prochaine fois que vous souhaitez offrir des fleurs pour la fête des mères ou la fête des pères, pourquoi ne pas faire confiance à votre fleuriste local plutôt qu’à un service de livraison en ligne ? Vous pourriez bien obtenir un meilleur rapport qualité-prix.