Les femmes sont généralement meilleures à l’école que les hommes, plus diplômées et presque aussi actives qu’eux. Et pourtant, elles sont encore en 2022 moins bien payées que leurs collègues masculins. À partir de 9h10, ce vendredi matin, les femmes travailleront donc “gratuitement” jusqu’à la fin de l’année, selon les calculs de la newsletter féministe “Les glorieuses”, puisque cette année, l’écart moyen de salaires s’élève à 15,8%, contre 16,8% en 2021. On assiste ainsi à une “lente décrue des inégalités”, comme le constate l’Insee dans son étude de 2022. Mais, malgré les nombreuses lois promulguées, cette injustice perdure.
Plus de femmes à temps partiel
Pour comprendre les causes de ces disparités, il faut d’abord se pencher sur le nombre d’heures travaillées. En France, il y a trois fois plus de femmes à temps partiel que d’hommes, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques. Mais cela n’explique pas tout, puisque les écarts de salaires persistent même pour les salariés à temps plein.
C’est donc aussi une question d’orientation et de mentalités. Une fois diplômées, les femmes ont plutôt tendance à se diriger vers des secteurs moins rémunérateurs : le médico-social ou les sciences humaines notamment. D’autant plus que les femmes subissent encore l’effet “plafond de verre”, où les postes de direction sont souvent plus occupés par des hommes, en particulier dans les petites et moyennes entreprises. Les femmes sont aussi considérées comme moins disponibles que les hommes, puisqu’elles mettent plus souvent entre parenthèses leur vie professionnelle au profit de leur vie familiale.
Concilier travail et vie de famille
C’est justement l’autre facteur prépondérant pour expliquer ces inégalités. Les femmes sont toujours plus nombreuses à interrompre leur activité ou à réduire leur temps de travail pour s’occuper de leurs enfants. La pandémie de Covid-19 et le premier confinement ont été très révélateurs sur ce point, puisque 21% des mères ont arrêté de travailler à ce moment-là, contre 12% des pères, selon une étude gouvernementale.
Ces inégalités de rémunération suivent aussi les femmes au-delà du travail. Du fait de leurs carrières souvent plus hachées, elles partent en moyenne un an plus tard à la retraite et perçoivent une pension inférieure. Selon les derniers chiffres de l’Insee, datant de 2019, l’écart des pensions de retraite est de 39% en moyenne.