Aujourd’hui encore, en France, les femmes gagnent 24% de moins que les hommes. Un chiffre qui n’a que très peu évolué en 23 ans, puisqu’en 1995, selon l’Insee (l’Institut National de la statistique et des études économiques), l’écart était de 27%.
Pourquoi, en France, les femmes gagnent-elles toujours moins que les hommes ?
Il y a trois raisons principales. La première, c’est que les femmes travaillent plus souvent à temps partiel et font moins d’heures supplémentaires. De plus, lorsqu’elles ont des enfants, elles interrompent plus souvent leur carrière que les hommes. La deuxième raison, selon l’Insee, est qu’elles occupent des emplois moins valorisés dans des secteurs d’activité moins rémunérateurs, tels que l’administration publique, la santé, l’enseignement ou l’action sociale par exemple.
Et puis il y a aussi une part de discrimination pure : c’est-à-dire que pour un même poste, avec les mêmes compétences, les mêmes qualifications et le même temps de travail, une femme gagne toujours moins qu’un homme. En moyenne, elle gagne 9% de moins. Les explications varient : il y a le poids des habitudes, les usages des patrons, et aussi le fait que les femmes négocieraient moins bien leur salaire et n’oseraient pas demander des augmentations.
Est-ce que ces écarts se retrouvent aussi après, au moment de la retraite ?
Non seulement ces écarts de revenus ne se résorbent pas, mais ils se creusent au fil de la vie active, en raison des différences de carrières. En effet, les femmes sont moins nombreuses à devenir chef, elles prennent plus souvent des congés parentaux ou choisissent de passer à temps partiel pour s’occuper des enfants. Parfois, elles travaillent avec leur mari commerçant ou agriculteur sans être déclarées. Résultat : en moyenne, les femmes partent à la retraite un an après les hommes et avec des droits inférieurs de 42%.
Que propose le gouvernement ?
Le gouvernement propose une série de mesures pour enfin appliquer le principe “travail égal, salaire égal”, qui est inscrit dans la loi depuis 46 ans.
Il s’agit notamment de développer un programme informatique gratuit, intégré aux logiciels de paie, qui permettrait aux entreprises de plus de 50 salariés de calculer les écarts de salaires trop importants et non explicables par des différences personnelles, telles que le diplôme ou l’âge par exemple. En cas d’écarts “inexpliqués”, l’entreprise aurait trois ans pour agir et égaliser la situation. Sinon, elle pourrait subir des sanctions financières.
