En cet automne doux, les moucherons se multiplient en grand nombre dans nos maisons et appartements. On les trouve sur les plans de travail de nos cuisines, sur les vitres, sur les plantes vertes et bien sûr, sur les fruits.
Même en enlevant les fruits, surtout ceux qui sont abîmés, ces petites bestioles ont du mal à disparaître. Les scientifiques ont également observé cette abondance, que ce soit à la campagne ou en ville.
Une reproduction rapide
Ces moucherons, d’une taille de 2 à 3 millimètres, sont connus sous les noms de drosophiles du vinaigre ou mouches du vinaigre (Drosophilia melanogaster, leur nom scientifique). Ils sont particulièrement étudiés dans les laboratoires en raison de leurs caractéristiques génétiques uniques. En effet, ils possèdent peu de chromosomes et ceux-ci sont faciles à extraire.
Les drosophiles se reproduisent à une vitesse impressionnante, en seulement dix à douze jours, ce qui facilite leur étude. Cependant, cela peut être frustrant pour ceux d’entre nous qui cherchent à se débarrasser de ces petits insectes envahissants.
Une abondance inhabituelle en cette saison
Pour les entomologistes, la présence de ces moucherons à cette période de l’année n’est pas surprenante, mais leur nombre l’est. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation, notamment les températures élevées de ce mois d’octobre, combinées à un été déjà très chaud et à l’humidité ambiante. De plus, la végétation affiche encore une belle vitalité pour des raisons similaires.
L’entomologiste Daniel Cherix explique que la plupart des insectes ne bénéficient pas de ces températures, car leur cycle de vie est basé sur la durée du jour et de la nuit. Ainsi, de nombreux insectes sont actuellement en phase de repos pré-hivernal.
“Cependant, les petits moucherons peuvent profiter de cette période pour faire une, voire deux générations avant l’hiver”, ajoute le professeur de l’Université de Lausanne. Selon lui, la situation n’est pas encore grave, mais certains déséquilibres vont se produire. “Si le nombre de moucherons augmente en fin d’année, ils se reproduiront en abondance au printemps. Nous ne savons pas encore quelle influence cela aura sur leurs prédateurs. Étant donné le décalage entre les proies et leurs prédateurs, il faudra trouver un nouvel équilibre.”
Les drosophiles sont une source de nourriture pour les oiseaux et les araignées, ce qui joue un rôle dans l’équilibre de la biodiversité. Elles participent également à la pollinisation, bien que leur contribution soit moins importante que celle des abeilles.
En conclusion, la prolifération de moucherons dans nos logements est due à différents facteurs, tels que les températures douces et l’humidité. Bien que cela puisse être dérangeant, il est important de trouver un équilibre pour préserver la biodiversité de notre environnement.