Le lancement en Corée de la petite Kia Ray ravive le débat sur l’absence, en Europe, d’une véritable sélection de voitures de moins de 4 mètres à motorisation 100% électrique. Alors que les conducteurs ont délaissé les voitures thermiques de petite taille pour des modèles plus grands, les voitures électriques semblent faire exception. Pourtant, malgré l’intérêt pour les petites voitures électriques en France, il en existe peu sur le marché. Pourquoi ?
Les normes européennes posent problème pour les petites voitures
Les constructeurs se justifient en invoquant les normes européennes, qui imposent des exigences de sécurité similaires pour les petites voitures que pour les plus grandes. Cela a conduit à l’arrêt de nombreux modèles de mini-citadines à motorisation essence, tels que la Citroën C1, la Peugeot 108, la Ford Ka et l’Opel Adam. Seules la Renault Twingo et la Smart ForTwo ont été sauvées temporairement par leur transformation en véhicules 100% électriques. Cependant, même ces modèles seront retirés du marché prochainement. Même si les normes de sécurité ne semblent pas être un obstacle majeur, les constructeurs rencontrent d’autres difficultés.
Les mini-citadines ne sont pas rentables
La principale raison derrière l’abandon des petites citadines électriques est leur manque de rentabilité pour les constructeurs. Comparées aux SUV, qui sont plus rentables, les petites citadines ne génèrent que peu ou pas de bénéfices. Afin de rentabiliser les investissements, les constructeurs doivent donc produire en grande quantité. Par ailleurs, le coût élevé des batteries représente une autre contrainte financière. Les batteries représentent déjà entre 15% et 30% de la valeur totale du véhicule, ce qui a entraîné une hausse significative des prix des petites citadines électriques ces dernières années.
Les modèles chinois ne sont pas adaptés au marché européen
En Chine, les mini-citadines électriques abordables sont légion, à l’image de la Wuling Mini EV, qui s’est vendue à plus d’un million d’exemplaires en deux ans. Cette différence de marché s’explique principalement par des coûts de développement et de fabrication réduits, permettant aux constructeurs chinois de proposer des véhicules abordables en grande quantité. Cependant, en exportant ces voitures vers l’Europe, les marques chinoises perdent en rentabilité en raison des coûts supplémentaires tels que l’homologation, les frais de douane et de transport, ainsi que les frais liés au réseau de vente européen. Par conséquent, le prix des mini-citadines chinoises augmenterait considérablement en Europe, ce qui peut dissuader les constructeurs de les commercialiser sur ce marché.
Quel avenir pour les petites voitures électriques en Europe ?
Il est peu probable de voir arriver en Europe des petites voitures électriques à moins de 20 000 € (hors bonus) dans un avenir proche. Les marques européennes semblent davantage se tourner vers des modèles de plus de 4 mètres, laissant le marché des petites citadines électriques à d’autres concurrents potentiels. Toutefois, des marques chinoises telles que MG et BYD pourraient saisir cette opportunité et proposer leurs modèles sur le marché européen. En attendant, il semblerait que le choix des voitures électriques se restreigne entre les voitures sans permis et les citadines plus grandes comme la Peugeot 208.
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