Le 1er février 2023, les consommateurs français verront leur facture d’électricité augmenter de 20 euros. Une augmentation limitée par la mise en place d’un bouclier tarifaire par l’État en septembre dernier. Mais comment expliquer cette flambée des prix de l’électricité ? Et quel est le rôle de la guerre en Ukraine dans cette hausse des tarifs ?
L’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie
Avant l’ouverture à la concurrence, EDF détenait le monopole de la production, du transport et de la distribution de l’électricité en France. Lorsque la production nationale ne suffisait pas, EDF négociait directement avec des compagnies étrangères. Avec l’ouverture à la concurrence, de nouveaux producteurs et fournisseurs d’électricité sont apparus. Cette libéralisation devait impulser davantage de concurrence entre les États membres de l’Union européenne afin de faire baisser les prix.
La loi NOME et l’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH)
La loi NOME, mise en place en 2010, a permis aux fournisseurs alternatifs à EDF d’acheter de l’électricité nucléaire à un prix relativement bas et stable. En contrepartie, ils devaient vendre de l’électricité à prix plus bas à leurs clients résidents français. Cependant, pour le reste de leurs besoins, ils étaient obligés d’acheter sur le marché de gros.
Les raisons de la flambée des prix de l’électricité
En 2022, deux facteurs ont contribué à la hausse des prix de l’électricité en France. Tout d’abord, l’augmentation du prix du gaz sur le marché international, suite à la guerre en Ukraine. Comme la production d’électricité nécessite l’utilisation de centrales à gaz, le coût de fonctionnement de ces centrales a eu un impact sur le prix de l’électricité.
Ensuite, la faible production du parc nucléaire en France a contraint le pays à faire appel aux importations, notamment d’Allemagne, où l’électricité est produite à partir de gaz ou de charbon, ce qui est plus coûteux.
Les conséquences de la hausse des prix
En France, il existe deux catégories de prix. Les petits consommateurs bénéficient d’un Tarif Réglementé de Vente (TRV) fixé par les pouvoirs publics. Les autres prix sont fixés par le marché. Cependant, de nombreux professionnels ont négocié des contrats à prix fixe pour 2023, ce qui pose problème car les prix de gros ont baissé depuis.
Les effets de la libéralisation du marché de l’énergie
La libéralisation du marché de l’énergie a eu plus d’effets négatifs que positifs. La forte volatilité des prix a limité l’impact de la concurrence espérée. De plus, les fournisseurs alternatifs n’ont pas réussi à construire leurs propres centrales et se contentent d’acheter pour revendre.
Comment rendre le système plus vertueux ?
Il est nécessaire d’améliorer le fonctionnement du marché en supprimant les effets pervers. Il faudrait revenir à des contrats à long terme qui ne suivent pas les prix volatils du marché. Le prix payé par le consommateur devrait être davantage corrélé au coût de production de l’électricité française.
En conclusion, la hausse des prix de l’électricité en France s’explique par l’ouverture à la concurrence du marché de l’énergie, la guerre en Ukraine, la faible production du parc nucléaire et la volatilité des prix sur le marché de gros. Pour rendre le système plus vertueux, il est important d’améliorer le fonctionnement du marché et de relier le prix de l’électricité au coût de production français.