Les voitures électriques ont souvent une vitesse de pointe inférieure à celle des véhicules à moteur thermique. Mais cette limitation n’est pas simplement due à une volonté des constructeurs d’empêcher les conducteurs de dépasser les limitations de vitesse. En réalité, il y a une explication technique à cette restriction qui concerne l’autonomie et la consommation électrique.
La limitation des vitesses de pointe
Les voitures électriques ne sont pas conçues pour les autoroutes. Selon les derniers tests d’autonomie réalisés par L’Argus, la plupart des voitures électriques n’atteignent pas 200 kilomètres à une vitesse de 130 kilomètres heure. Par exemple, la DS3 Crossback E-Tense affiche une autonomie de 157 kilomètres, la Hyundai Kona Electric de 176 kilomètres, la Peugeot e-208 de 190 kilomètres, la Renault Zoé R-135 de 214 kilomètres et la Nissan Leaf E+ de 237 kilomètres. Ces chiffres sont déjà bas à 130 kilomètres heure, on n’ose pas imaginer à quelle autonomie elles se réduiraient à 160 kilomètres heure ! Ces chiffres sont valables dans des conditions de températures normales, si les températures sont trop basses ou trop élevées, les autonomies seraient encore plus faibles.
Chez Renault, la nouvelle Zoé a une vitesse maximale limitée à 140 km/h. C’est pratiquement la même chose pour le groupe PSA avec des vitesses maximales de 150 km/h pour les Peugeot e-2008 et DS 3 Crossback E-Tense. La Hyundai Kona electric et la Nissan Leaf de nouvelle génération sont annoncées à 157 km/h. Même les voitures haut de gamme comme la Mercedes EQC et l’Audi e-tron sont limitées respectivement à 180 et 200 km/h.
Une question de rendement
En réalité, la limitation de vitesse est électronique et est due au régime moteur. Plus le régime est élevé, moins le rendement est bon et plus la consommation augmente de manière spectaculaire. Cela a un impact sur l’autonomie et la facilité d’utilisation du véhicule, surtout en France où le réseau de bornes de recharge sur autoroute est insuffisant.
L’un des avantages techniques des voitures électriques est leur simplicité. Elles n’ont pas besoin de boîte de vitesses car un moteur électrique offre un couple maximal dès le démarrage et peut atteindre une vitesse suffisamment élevée sur un seul rapport. Cependant, à grande vitesse, le moteur doit tourner très vite, ce qui réduit son efficacité énergétique, augmente sa consommation et diminue son autonomie.
Certains constructeurs, qui souhaitent préserver la vitesse de leurs voitures électriques en raison de leur image de marque, comme Porsche par exemple, ont équipé leurs véhicules de boîtes de vitesses à deux rapports. Cela permet d’étendre la plage d’utilisation du moteur et de rouler à des vitesses plus élevées avec moins d’inconvénients. Tesla et Porsche sont d’ailleurs les seuls à rivaliser en termes de vitesses de pointe, avec des Tesla Model S et Model 3 Performance qui revendiquent une vitesse maximale de 261 km/h et une Porsche Taycan Turbo S annoncée à 260 km/h.
Maintenant que vous comprenez pourquoi les voitures électriques sont limitées en vitesse, vous pouvez apprécier leurs nombreux autres avantages, tels que leur faible coût d’utilisation et leur impact environnemental réduit.