Pourquoi les voitures électriques sont-elles plus lourdes ?

Pourquoi les voitures électriques sont-elles plus lourdes ?

Depuis quelques années, les voitures électriques gagnent progressivement en popularité dans le domaine de la mobilité. Nous les avons tous remarquées. Mais sont-elles la solution miracle face au réchauffement climatique accéléré ? Et pourquoi sont-elles plus lourdes que les modèles à essence ou diesel ?

Les facteurs qui augmentent le poids d’une voiture électrique

Plusieurs éléments expliquent le poids plus élevé des véhicules électriques :

  • La batterie, évidemment, est le principal facteur. Par exemple, la batterie du modèle Tesla Model X pèse 544 kg pour le modèle actuellement en production.
  • La structure du véhicule est adaptée pour supporter le poids de la batterie, nécessitant plus de métal pour créer un cadre solide.
  • Le poids du véhicule est également impacté par le convertisseur de charge embarqué, qui convertit le courant alternatif de la prise murale en courant continu pour la batterie.
  • Les voitures électriques comportent généralement plus de technologies supplémentaires, avec des compartiments et des systèmes spécialisés pour leur permettre de fonctionner efficacement.

Comparées aux voitures thermiques, les voitures électriques n’ont pas de moteur à explosion, de boîte de vitesses ou de réservoir à essence avec le poids du carburant qui va avec. La principale cause du poids supplémentaire est donc la batterie, qui pèse généralement entre 250 kg et 600 kg selon le modèle.

Les implications d’un poids élevé sur la sécurité

Le poids supplémentaire des voitures électriques peut en réalité améliorer la sécurité des personnes à l’intérieur de ces véhicules. Les statistiques des réclamations d’assurance montrent que les occupants des voitures électriques sont moins susceptibles d’être blessés lors d’un accident que ceux des voitures à essence comparables.

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Cependant, en cas d’accident, l’intégrité du pack batterie est d’une importance capitale pour les compagnies d’assurance auto. Si le garage ne peut garantir l’intégrité de la batterie à 100%, le principe de précaution s’applique et il faudra tout changer. Sachant qu’une batterie peut coûter jusqu’à 50% du prix d’une voiture électrique, si elle n’est pas réparable, l’expert de l’assureur déclarera une réparation non viable économiquement. Un autre problème qui s’ajoute est la faible fiabilité des batteries, comme le révèle une étude de J.D Power relayée chez lesnumériques.

Une question sur le centre de gravité

Le centre de gravité d’une voiture électrique est plus bas, en raison de l’emplacement de la batterie en bas et au centre du véhicule. Cela les rend plus stables et moins susceptibles de se renverser lors d’une collision.

Ce centre de gravité plus bas améliore également la maniabilité et les performances en conduite.

L’impact potentiel sur la sécurité routière

Le poids supplémentaire des voitures électriques peut avoir un impact négatif sur la sécurité routière. Ces voitures, qui pèsent souvent plus de 2 tonnes, cohabitent avec des véhicules plus légers, pesant souvent deux fois moins.

Lors d’une collision, la force d’impact est transférée à l’autre véhicule, un peu comme dans un accident impliquant un poids lourd.

De plus, selon une étude d’AXA relayée par l’Institute for European Traffic Law en Suisse, les voitures électriques sont plus souvent impliquées dans des accidents. L’étude évoque la possibilité d’une accélération non maîtrisée par les propriétaires de voitures électriques, en particulier pour les “modèles hautes performances”.

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Le poids des voitures électriques dans la pratique

Le poids des voitures électriques est un enjeu majeur en termes d’environnement, de sécurité et d’autonomie.

Des recherches sont en cours pour créer des voitures électriques plus légères afin d’améliorer la maniabilité et les performances, ce qui offrira une meilleure autonomie pour l’utilisateur moyen. Cependant, ces améliorations pourraient entraîner une augmentation du prix des véhicules, car ils dépendent encore largement des aides de l’État, telles que le bonus écologique ou la prime à la conversion.

Il faudra également réfléchir aux tendances automobiles et essayer de faire évoluer les comportements. La fiscalité verte, avec un malus en fonction du poids, est un exemple qui peut porter ses fruits, mais qui aura ses limites.

Certaines voitures électriques actuelles sont plus légères, comme la Dacia Spring (949 kg), la Smart EQ Fortwo (1074 kg) et la Renault Twingo E-Tech (1157 kg).

L’autonomie réelle des voitures électriques

L’autonomie, le temps de recharge et le réseau de recharge sont des freins à l’adoption des voitures électriques, en plus du prix.

Il existe des différences importantes entre les chiffres annoncés par les constructeurs et l’autonomie réellement constatée.

Une récente étude menée par insideevs a testé l’autonomie réelle de 10 modèles de voitures électriques, incluant des marques allemandes, françaises et chinoises, sur les routes autour de Rome.

Les véhicules ont été conduits jusqu’à épuisement de la batterie, en tenant compte du coût de l’énergie et de la consommation. L’efficacité de chaque modèle a été évaluée sur des centaines de kilomètres, en prenant en compte des facteurs tels que la régénération, le rendement du moteur, l’aérodynamisme et l’impact de la climatisation. Les tests ont révélé que l’autonomie réelle est généralement inférieure de 25% à celle annoncée par les constructeurs. La voiture avec la plus grande autonomie était la BMW i7, suivie de près par la Mercedes iQI et la Polstar 2.

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Dans ce test, la voiture dont l’autonomie réelle était la plus proche des chiffres annoncés par le protocole d’essai mondial harmonisé (WLTP) était la MG4. Elle a parcouru 357 km, alors que le constructeur annonçait une autonomie de 450 km, soit une différence de seulement 16%.

Autonomie en hiver vs été

Une autre question se pose quant à la différence de rendement entre l’été et l’hiver.

L’autonomie des voitures électriques est particulièrement affectée en hiver. En effet, lorsque les températures baissent, la consommation des voitures électriques augmente, parfois jusqu’à 30%. La batterie a besoin d’énergie pour atteindre une température optimale, et l’utilisation du chauffage pour le confort des passagers augmente également la consommation. De plus, la tension diminue à l’intérieur des cellules de la batterie, ce qui réduit l’autonomie.

Une étude de RecurrentAuto a comparé l’autonomie de 12 voitures électriques à une température optimale de 21 degrés, puis entre -6 et -1 degré Celsius. Les résultats ont montré de grandes différences entre les modèles évalués. Par exemple, la Volkswagen ID.4 perdrait 30% d’autonomie lorsque les températures sont négatives. En revanche, Tesla s’en sort très bien, avec le Model Y et le Model X perdant respectivement seulement 18% et 19% d’autonomie entre -6 et 21 degrés. Les meilleurs élèves en la matière seraient l’Audi e-Tron (-8%) et la Jaguar I-Pace (-3% seulement).

L’autonomie et le poids des voitures électriques sont donc des éléments essentiels à prendre en compte lors de l’achat ou de l’utilisation d’un tel véhicule. Cependant, le progrès technologique continuera à améliorer ces aspects dans les années à venir.