Dans une Europe en pleine transition énergétique, les voitures hybrides rechargeables étaient autrefois considérées comme l’une des motorisations les plus polyvalentes. Elles permettent de rouler à la fois à l’électricité et au carburant conventionnel, offrant ainsi la possibilité de réaliser des trajets quotidiens sans émission de gaz polluants, tout en ayant la capacité de parcourir de plus longues distances, comme lors des départs en vacances.
Cependant, ces modèles connaissent actuellement un coup d’arrêt, avec une baisse des ventes en Europe au troisième trimestre. Selon l’Association des constructeurs européens (ACEA), les voitures hybrides rechargeables ne représentent plus que 8,5% des ventes de voitures neuves, soit 184 000 unités. Une baisse de 6% par rapport à la même période de l’année précédente, avec des chutes encore plus marquées en France (-14,3%) et en Italie (-22,2%).
Cette diminution est particulièrement frappante compte tenu de la légère reprise du marché automobile européen, avec une augmentation des ventes de voitures 100% électriques de 22% et des hybrides classiques de 6,9% au troisième trimestre. Malgré cela, l’hybride reste la deuxième motorisation la plus vendue sur le continent, représentant 37,8% des immatriculations de voitures neuves, devant le diesel qui ne représente plus que 16,5% du marché.
Mais pourquoi cette baisse des ventes alors que de nombreux constructeurs misent sur les voitures hybrides rechargeables pour faciliter la transition vers le tout-électrique ? Peugeot propose par exemple sa nouvelle 408 en version hybride rechargeable uniquement pour la finition de lancement “First edition”. Renault, quant à lui, a fait le choix inverse pour son nouveau SUV, l’Austral, qui ne sera proposé qu’avec des motorisations hybrides classiques. Cette situation est intéressante, d’autant plus que le Peugeot 3008, principal concurrent de l’Austral, mise fortement sur l’hybride rechargeable pour électrifier son mix de ventes.
Plusieurs raisons expliquent ce désamour pour les voitures hybrides rechargeables. Tout d’abord, le contexte actuel met en avant les voitures 100% électriques, avec une volonté politique d’imposer uniquement des ventes de voitures neuves électriques en Europe d’ici 2035. Cela a tendance à focaliser l’attention du public sur cette motorisation, au détriment d’autres options telles que l’hybride rechargeable, qui est également critiquée pour son bilan carbone réel.
De plus, l’installation des zones à faibles émissions (ZFE) va s’accélérer en France au cours des prochaines années. Dans le Grand Paris, par exemple, les voitures thermiques, y compris les hybrides, seront interdites à partir de 2030. Ce délai peut sembler lointain, mais les acheteurs prennent en compte ces politiques pour anticiper la valeur de revente de leur véhicule. Les constructeurs, quant à eux, investissent de moins en moins dans les moteurs thermiques, car ils savent que les hybrides rechargeables ne passeront pas les critères stricts de réglementation européenne sur les émissions de CO2 d’ici 2035.
En outre, le contexte économique complexe pousse les entreprises à repousser leurs achats automobiles. Les hybrides rechargeables étaient largement achetées par les entreprises, contrairement aux voitures électriques. Cependant, avec la situation économique actuelle, les entreprises réduisent considérablement leurs dépenses, ce qui se traduit par une diminution des ventes de ces modèles.
En conclusion, malgré leurs avantages indéniables, les voitures hybrides rechargeables rencontrent des difficultés sur le marché européen. Leur avenir est incertain, surtout avec l’essor des voitures 100% électriques et l’application de politiques plus strictes en matière d’émissions de CO2. Les constructeurs doivent donc repenser leur stratégie pour répondre aux attentes des consommateurs et aux exigences environnementales croissantes.