Pourquoi l’UE soutient l’Ukraine dans sa lutte

Pourquoi l’UE soutient l’Ukraine dans sa lutte

Tensions croissantes en Ukraine et dans les environs

Une fois de plus, notre réunion mensuelle des ministres des affaires étrangères de l’UE a dû se dérouler en vidéoconférence en raison de la persistance de la pandémie. Nous avons accordé une attention particulière aux tensions croissantes dans la partie orientale de notre continent, en particulier en Ukraine. Notre objectif principal était de trouver la meilleure façon de soutenir l’Ukraine face à ses nombreux défis, en particulier la présence militaire persistante et même renforcée de la Russie.

J’ai invité le ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kouleba, à se joindre à nous pour qu’il puisse nous donner une évaluation directe des défis auxquels l’Ukraine est confrontée et de la manière dont l’UE et ses États membres peuvent mieux soutenir le pays. Nous avons abordé plusieurs aspects lors de nos échanges.

Inquiétude face à l’agression russe

La sécurité et le conflit en Ukraine ont été notre première préoccupation. L’Ukraine est confrontée depuis des années à l’agression russe, mais les démarches de Kiev pour résoudre le conflit ne reçoivent aucune réciprocité de la part de Moscou. Ce qui est particulièrement préoccupant, c’est le déploiement de forces armées russes à proximité de la frontière ukrainienne et en Crimée, qui a été illégalement annexée. Plus de cent mille soldats russes sont actuellement massés dans ces régions. Avec nos partenaires du G7, nous avons appelé la Russie à mettre fin à cette dangereuse escalade. De plus, la Russie a annoncé la fermeture de certaines parties de la mer Noire jusqu’en octobre 2021 en raison de manœuvres militaires, ce qui constitue une provocation supplémentaire et une violation de la liberté de navigation garantie par la convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM).

J’ai souligné l’importance de saluer la réaction mesurée de l’Ukraine, de continuer à exhorter la Russie à apaiser les tensions et de rejeter toutes les tentatives de médiation russe. Nous avons réaffirmé notre ferme soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, ainsi que la nécessité d’une pleine mise en œuvre des accords de Minsk.

Une position ferme et un soutien continu

Face à l’escalade des tensions, il est essentiel d’adopter une position ferme et d’intensifier nos actions diplomatiques. Nous sommes convenus de parler d’une seule voix lors de nos entretiens avec la Russie, que ce soit au niveau bilatéral ou dans les enceintes internationales telles que le G7 et l’OSCE, ainsi qu’avec les États-Unis. Nous enverrons des messages coordonnés pour exprimer notre solidarité indéfectible envers l’Ukraine. Nous continuerons de soutenir les efforts déployés dans le cadre du format Normandie et de l’OSCE, y compris la mission spéciale d’observation, ainsi que les mesures de consolidation de la paix. Il est maintenant temps de désamorcer la situation, mais nous devons rester prêts à envisager d’autres options si l’agression persiste.

En ce qui concerne l’avenir, le président Michel et moi-même participerons au sommet sur la plateforme internationale de Crimée prévu le 23 août à Kiev. Cela offre une occasion importante de maintenir l’attention sur l’annexion illégale de la Crimée et notre soutien continu à l’Ukraine.

Les réformes pour une Ukraine plus résiliente

Nous avons également discuté des réformes en Ukraine. Le pays a accompli des progrès importants, mais il reste encore beaucoup à faire, notamment en matière de lutte contre la corruption et de réformes judiciaires. Ces réformes rendent l’Ukraine plus résiliente et plus forte, c’est pourquoi nous avons mobilisé plus de 16 milliards d’euros depuis 2014 pour les soutenir, faisant ainsi de l’Ukraine le plus grand bénéficiaire du soutien financier de l’UE. Avec M. Kouleba, nous avons convenu que l’intégration économique et réglementaire de l’Ukraine avec l’UE est bénéfique pour les échanges commerciaux et l’économie du pays.

Enfin, nous continuerons à soutenir l’Ukraine dans sa lutte contre la pandémie. Grâce au mécanisme COVAX, 117 000 doses de vaccins contre la COVID-19 ont été livrées en Ukraine la semaine dernière, et près de 3 millions de doses supplémentaires sont prévues d’ici la fin du mois de juin. L’UE soutient fermement le multilatéralisme vaccinal et compte parmi les plus importants contributeurs au mécanisme COVAX.

Cette discussion sur l’Ukraine nous amène également à réfléchir à la situation en Russie. Malheureusement, la tendance négative que nous constatons depuis un certain temps se poursuit. Nous avons clairement exprimé notre attente de voir M. Navalny recevoir les soins médicaux dont il a besoin et d’être traité par des médecins de confiance. Nous tiendrons les autorités russes responsables de son sort. La Russie s’éloigne de plus en plus de l’Europe, et en tant qu’UE, nous devons en tirer les conséquences en défendant nos principes de sécurité européenne et en soutenant nos partenaires qui partagent nos intérêts et nos valeurs.

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