Vos bâillements en réunion et vos yeux de panda en disent long. Votre corps réclame du repos. Le soir venu, vous vous couchez donc sagement, après plusieurs nuits sans sommeil. Mais c’est là que les problèmes commencent. Alors que vous avez résisté à la fatigue toute la journée, votre cerveau ne parvient pas à se déconnecter lorsque vous êtes allongé(e). Pourquoi Morphée vous abandonne-t-il au moment où vous avez le plus besoin de ses bras réconfortants ?
Hyper éveil
« Si nous nous privons de sommeil pendant une période prolongée, notre organisme entre en mode “hyper éveil”. Le système de sommeil essaie de s’activer, mais l’état d’éveil persiste car il est resté actif pendant une longue période. C’est comme si vous appuyiez à la fois sur l’accélérateur et sur le frein », explique le Dr Olivier Coste, spécialiste du sommeil au CHU de Bordeaux. Inutile de dire que dans ce cas, vous êtes maudit(e). Cette situation est tout à fait normale. Elle peut également être causée par une activité sportive tardive ou une journée particulièrement stressante. Votre cerveau a du mal à trouver le bouton “off” car le bouton “on” a été activé de manière intensive. Tout devrait rentrer dans l’ordre d’ici un jour.
Anxiété de performance
Cependant, si vous avez peur de ne pas réussir à dormir, vous risquez de ne pas y parvenir pendant plusieurs nuits. « La crainte de ne pas dormir ajoute ce que l’on appelle “l’anxiété de performance”, c’est-à-dire du stress, à l’hyper éveil. C’est ainsi que commencent la plupart des insomnies chroniques », souligne le Dr Coste.
Vous voilà rassuré(e), n’est-ce pas ? Et si vous ne parvenez pas à dormir ? Tant pis. Tamisez la lumière, prenez un livre plutôt que de faire le tour du lit 54 fois ou de regarder le dernier épisode de votre série préférée. Et surtout, arrêtez d’anticiper la fatigue du lendemain ou de vous punir parce que vous ne trouvez pas le sommeil.
Respecter ses horaires
Le Dr Céline Martinot, psychiatre et spécialiste du sommeil au Centre interdisciplinaire du sommeil à Paris, conseille de respecter ses horaires habituels pour réussir à s’endormir. « C’est le même principe que le décalage horaire. Il ne faut pas changer son heure de coucher. Si vous vous couchez à 20 heures parce que vous n’avez pas dormi pendant deux jours, votre corps ne pourra pas s’y habituer car la mélatonine, l’hormone responsable du sommeil, suit un rythme régulier jour après jour. » Alors luttez contre la fatigue plutôt que de tourner dans votre lit en vous lamentant dès 19 heures.
Bébé et insomnie
Si votre bébé est responsable de vos nuits blanches, car il ne distingue toujours pas la nuit du jour, il est tout à fait normal que vous ne parveniez pas à dormir, même s’il dort profondément. « On dit aux parents de dormir quand le bébé dort, mais malgré leur fatigue extrême, ils n’y arrivent pas car leur organisme n’est tout simplement pas habitué à ces horaires. Dans le cas des mères, il y a également une hyper vigilance, autrement dit une peur qu’il arrive quelque chose à leur bébé, qui les maintient éveillées », précise la spécialiste.
Préparer le corps
Que vous soyez parent ou non, le Dr Olivier Coste, spécialiste du sommeil, insiste sur l’importance de vous accorder des moments de détente pour ne pas entretenir le cercle vicieux de l’insomnie. « Le massage, la relaxation, l’exercice physique en journée ou la méditation… Toutes ces pratiques détendent le corps et le préparent au sommeil. » Et si le problème persiste et vous met sérieusement à bout de nerfs, n’hésitez pas à consulter un spécialiste.