Pourquoi renoncer volontairement à une mutuelle santé ?

Pourquoi renoncer volontairement à une mutuelle santé ?

La complémentaire santé est un produit essentiel pour la majorité des Français. Une récente étude réalisée pour le compte de la Mutualité française a confirmé cette constatation. En vieillissant, cette nécessité devient encore plus pressante : 89 % des personnes âgées de 35 à 49 ans, 93 % des 50-64 ans et 96 % des plus de 65 ans considèrent la complémentaire santé comme une nécessité.

La question de renoncer volontairement à une mutuelle pourrait sembler incongrue. Selon une étude réalisée par le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie, seuls 4 % de la population française, soit environ 2,6 millions de personnes, ne disposent pas d’une mutuelle santé. Ce chiffre comprend ceux qui ne peuvent pas se permettre d’en souscrire une pour des raisons financières et ceux qui font le choix de ne pas en avoir.

Devenir son propre assureur par choix

Renoncer volontairement à une mutuelle santé individuelle, en dehors de toute contrainte financière, signifie devenir son propre assureur pour tous les risques liés à sa santé. Cette décision personnelle est liée à la manière dont nous adhérons ou non aux normes et aux attentes de notre société en matière de soins de santé. Cependant, cette décision ne peut être prise à la légère. Elle nécessite une réflexion approfondie, même si la majorité des dépenses de santé courantes (consultations, médicaments, analyses) et plus importantes (hospitalisation pour une intervention chirurgicale ou une maladie grave) sont heureusement prises en charge par l’assurance maladie obligatoire. Cela signifie également qu’en l’absence d’une mutuelle santé individuelle, une personne devra assumer environ un quart de ses dépenses de santé.

Les prérequis indispensables

Quelle que soit la raison, si vous envisagez de renoncer complètement à une mutuelle santé individuelle, il est important de :

  • Être en bonne santé. Même si cela ne garantit pas l’absence de problèmes de santé à l’avenir…
  • Prendre le temps de faire des calculs. Il est essentiel de comparer les coûts annuels d’une mutuelle individuelle avec les remboursements annuels que vous recevrez en fonction de votre consommation de soins. Pour que ce calcul soit concluant, il doit être effectué sur plusieurs années. Si les remboursements sont plus importants que les dépenses, il n’est pas nécessaire d’aller plus loin.
  • Avoir une discipline financière exemplaire. Vous devez vous engager à épargner les sommes que vous auriez normalement dépensées. Cette attitude est extrêmement importante car cela vous permettra de faire face aux dépenses de soins imprévues si vous constituez une réserve financière au fil du temps. Si tel n’est pas le cas, il est préférable de souscrire une mutuelle santé individuelle de base, moins chère, qui vous remboursera le ticket modérateur pour de nombreux soins et vous permettra d’accéder aux offres de soins à 100 %.
  • Savoir que votre choix n’est jamais définitif. À tout moment, et jusqu’à l’âge moyen de 70 ans selon les contrats, il est possible de souscrire à une mutuelle individuelle. De plus, lorsque des années se sont écoulées depuis que vous avez renoncé à un tel contrat, il est facile d’y revenir sans difficultés particulières, à condition d’opter pour un contrat responsable et solidaire, comme la plupart des formules individuelles du marché. Vous n’aurez alors à répondre à aucun questionnaire de santé et vous ne paierez aucune pénalité ou frais supplémentaires, contrairement à ce que prévoit la loi. Cependant, pour certaines garanties onéreuses comme les frais optiques ou les prothèses dentaires, vous devrez supporter des délais de carence (généralement de 6 à 12 mois) mis en place par tous les organismes d’assurance santé (mutuelles, assureurs traditionnels…) pour limiter les souscriptions opportunistes.
  • Savoir qu’il est possible de se prémunir du seul risque d’hospitalisation. Même si l’assurance maladie couvre plus de 75 % du coût d’une hospitalisation, y compris celles liées à la Covid-19, la part restante à votre charge (environ 20 % à 25 %) peut être lourde si vous êtes hospitalisé pendant deux ou trois semaines par exemple. Il est donc possible de faire le choix de renoncer à une mutuelle santé “généraliste” pour se tourner vers un contrat spécifique pour la prise en charge des frais d’hospitalisation.

En conclusion, renoncer volontairement à une mutuelle santé individuelle est une décision personnelle importante qui nécessite une réflexion approfondie et une discipline financière exemplaire. Bien que cette décision ne soit jamais définitive, il est essentiel de prendre en compte les risques et les coûts potentiels avant de faire ce choix.