La hausse des prix touche tous les secteurs. Alors que le budget des ménages a déjà été fortement impacté par l’augmentation des prix de l’essence ou des produits alimentaires, il va encore en prendre un coup en ce début d’année 2023 avec la hausse des forfaits mobile et Internet. Sur un an, ces abonnements ont augmenté de 3,5% pour les abonnements Box fibre d’entrée de gamme, qui s’élèvent désormais, en moyenne, à 28,67 euros par mois. Pour les forfaits mobiles, la hausse est plus importante : +20%, selon le comparateur en ligne Ariase, avec un prix moyen de 19,17 euros par mois pour un forfait avec appels illimités et plus de 100 Go de data.
“On ne peut pas toujours offrir plus pour moins cher”
Ces hausses touchent à la fois les nouveaux clients et les abonnés actuels. La situation s’explique, selon Michel Combot, directeur général de la Fédération française des télécoms, par le retour de la “vraie valeur” des technologies. “Sur une période de près de dix ans, les prix ont baissé de 12% dans un secteur qui a apporté beaucoup de services – la fibre, des forfaits 4G avec plus de gigas et la 5G – mais est entré dans un cercle un peu mortifère avec une généralisation de la baisse des prix”, explique-t-il.
Aujourd’hui, les acteurs “tentent de remettre un peu de raison” dans un marché “où les gens pensaient que tout était gratuit”. “On a une volonté collective des opérateurs de dire que si vous voulez consommer plus, votre forfait sera plus cher, avec une différenciation plus importante des offres (…) et en mettant fin à la période de promotions permanentes qui a été en vigueur à un moment”, justifie le directeur de la FFTélécoms. Car pour Michel Combat, “vous ne pouvez pas croire que chaque année, vous aurez 100 gigas de plus pour moins cher. Économiquement, ça n’a pas de sens”.
Une meilleure répartition du prix des forfaits en fonction des offres qui doit également servir un enjeu environnemental, selon lui. ” Plus vous consommez de gigas, plus vous rejetez de CO2. Le secteur effectue de gros investissements pour arriver à la neutralité carbone en 2040, avec un gros effort sur le recyclage des smartphones, le reconditionné et l’électricité décarbonée. Mais ces investissements doivent être financés : plus vous consommez de gigas, plus il est normal que vous contribuiez”.
Des hausses qui pourraient se poursuivre
L’autre explication est le contexte économique, avec la hausse des prix de l’énergie, des matériaux ou encore des équipements. “Il y a le contexte de l’inflation avec l’énergie qui augmente – une antenne coûte de l’électricité tout comme un réseau de fibre optique – mais aussi les salaires et les matières premières. Par ailleurs, les opérateurs investissent plus : près de 15 milliards d’euros en 2021 contre 7 milliards en 2014”, détaille Michel Combot. Des hausses que les opérateurs répercutent sur leurs abonnements même si, précise-t-il “par rapport à d’autres services essentiels, les télécoms ont apporté beaucoup plus pour beaucoup moins cher”.
Et les augmentations de ce début d’année 2023 pourraient ne pas être les dernières. “L’idée, c’est d’arriver à un modèle sain où vous choisissez en fonction de votre besoin, c’est-à-dire : ‘Est-ce que j’ai vraiment besoin de 50 gigas, est-ce que je ne peux pas me contenter de moins ?’ (…) Vous aurez toujours des forfaits en entrée de gamme, mais le mouvement de redonner de la valeur aux offres télécoms va se poursuivre”, anticipe le directeur de la Fédération.
Des hausses qui pourraient peser dans le budget des ménages français, surtout pour ceux qui détiennent plusieurs offres et forfaits dans la famille. Pour les foyers pour qui l’augmentation serait trop importante et qui souhaiteraient changer d’opérateur, selon le Code de la consommation, il est possible de résilier son forfait à tout moment, sans pénalités, dans un délai de quatre mois à la suite de la réception du mail indiquant la hausse de tarif.