Premier Pas de Boris Charmatz dans le Temple de Pina Bausch

Premier Pas de Boris Charmatz dans le Temple de Pina Bausch

Sous le monorail suspendu de Wuppertal, la ville de la célèbre chorégraphe allemande Pina Bausch, une performance unique se déroule. Des danseurs de tous âges, de trois mois à 88 ans, se rejoignent au milieu de la rue pour former un ruban arc-en-ciel, comme lors du festival indien Holi.

Ils participent au tout premier projet de Boris Charmatz, intendant du Tanztheater Pina Bausch depuis neuf mois. 182 danseurs professionnels et amateurs se mêlent dans une chorégraphie collective, mêlant des individus qui ont dédié leur vie à la danse à d’autres travaillant dans des boutiques de lingerie, enseignant ou étant à la retraite.

Cette performance a lieu dans une rue dont l’emplacement n’est pas fortuit. Cette rue est apparue dans le film de Wim Wenders, “Alice dans les villes”, sorti en 1974, un réalisateur allemand proche de Pina Bausch, qui lui a consacré un documentaire en 3D en 2011.

Depuis la mort de la célèbre artiste allemande en 2009 des suites d’un cancer, le Tanztheater a traversé cinq directions. Pour Boris Charmatz, l’esprit de Pina Bausch est omniprésent dans ce temple de la danse contemporaine, occupé par une compagnie de danseurs talentueux et une équipe de salariés dévoués.

Bien qu’il n’ait jamais rencontré Pina Bausch en personne, Boris Charmatz est entouré de personnes qui ont connu l’artiste, notamment son fils, son chauffeur de taxi et les danseurs qui ont travaillé avec elle. Pour lui, cette expérience est une occasion d’apprendre et de s’enrichir.

Boris Charmatz est considéré comme l’un des pionniers de la “non-danse” et se distingue par sa capacité à investir tous types d’espaces publics, brisant les barrières entre les arts. Avec les danseurs de la compagnie, il développe un style hybride, combinant son travail avec celui de Pina Bausch.

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Lors de cette performance de trois heures, créée après dix jours de répétition, Boris Charmatz a souhaité inclure différentes personnes, dont un bébé de trois mois nommé Samu, atteint de trisomie. Pour ses parents, cette expérience est une chance de participer en famille.

Accompagnés par une musique d’orgue, les danseurs exécutent leurs propres mouvements, créés à partir de thèmes variés tels que l’amour, la mort ou les bugs informatiques. Chaque danseur exprime sa vision personnelle, faisant converger différentes émotions et messages.

Après cette performance gratuite, Boris Charmatz présentera différents projets à l’intérieur et à l’extérieur de Wuppertal. Il interprétera notamment un solo intitulé “somnole”, et une reprise du ballet de Pina Bausch “Palermo, Palermo”, créé en 1989. Toujours dans l’esprit de briser les barrières entre danseurs et public, les spectateurs seront invités à participer à l’échauffement et à une partie de la répétition de “Palermo, Palermo” pendant deux journées.

La première création de Boris Charmatz avec la troupe, intitulée “Liberté cathédrale”, sera présentée dans une église à Wuppertal en septembre.

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