Les privations de Carême sont une pratique ancienne qui trouve son origine dans la Bible. Dès la Genèse, Dieu demande à Adam et Ève de ne pas manger du fruit défendu, instaurant ainsi une loi de jeûne et d’abstinence. Dans les Évangiles, les pharisiens jeûnent régulièrement, tout comme Jean-Baptiste et ses disciples.
Cependant, Jésus adopte une attitude plus souple envers le jeûne. Il explique que ses invités ne peuvent pas jeûner tant qu’il est avec eux, mais ils jeûneront lorsque l’Époux leur sera enlevé. Il insiste également sur la discrétion lors de l’aumône, de la prière et du jeûne, rappelant que Dieu voit ce que nous faisons en secret.
Malgré cela, Jésus recommande lui-même le jeûne, comme en témoigne son propre jeûne de quarante jours au désert. Les quarante jours du Carême font référence à cet épisode, symbolisant le temps d’attente et d’épreuve.
L’Église considère toujours le Carême comme une période de retraite spirituelle, marquée par la prière, la mortification et le partage. Elle encourage les fidèles à jeûner, notamment lors du mercredi des Cendres et du Vendredi saint, ainsi qu’à s’abstenir de viande les vendredis de Carême.
En plus de ces privations alimentaires, les fidèles sont invités à réfléchir à des efforts plus personnels pour le Carême. Ils sont encouragés à renouer avec la prière et l’aumône, considérées comme les trois piliers du Carême. L’objectif du jeûne est avant tout de s’ouvrir à la relation avec les autres et avec Dieu.
La privation pendant le Carême peut prendre différentes formes. En plus de l’alimentation, certaines personnes choisissent de jeûner des écrans ou de réduire leur impact écologique en utilisant moins la voiture. Ces privations permettent de tester notre liberté et de redécouvrir d’autres nourritures spirituelles telles que l’amitié, la lecture ou l’émerveillement devant la Création.
Il est important de noter que ces privations ne doivent pas nécessairement être douloureuses. Certaines personnes voient le jeûne comme un acte libre et une expression de leur désir, plutôt que comme une punition. L’effort doit être accompagné de la grâce, car il ne conditionne pas la grâce, mais nous dispose à la recevoir.
Le Carême offre ainsi une occasion de se recentrer spirituellement, de se remettre en question et de se rapprocher de Dieu et des autres. C’est un temps de renouvellement et d’approfondissement de notre foi.
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