Procréation assistée: Lorsque l’âge ne fait plus obstacle à la maternité

Procréation assistée: Lorsque l’âge ne fait plus obstacle à la maternité

Thomas, 3 mois, gazouille sur son tapis d’éveil au milieu du salon. Une table à langer trône dans la cuisine. Sur la commode traînent quelques jouets, des vêtements de bébé, de petits souliers.

Cette maison du quartier Sainte-Rose, à Laval, pourrait être celle de n’importe quel couple de trentenaires. Sauf que la propriétaire, Louise De Bellefeuille, a eu 30 ans il y a longtemps déjà.

«J’ai 55 ans, 56 en décembre», affirme fièrement la maman de Thomas, qui a réalisé un rêve de longue date en donnant naissance à son premier enfant, le 23 mai.

Des mamans d’un âge inattendu

Au Québec, de plus en plus de femmes ont des grossesses tardives. L’an dernier, plus de 2500 femmes de 40 ans et plus ont eu un enfant, dont 107 femmes de 45 ans et plus. Un phénomène en plein essor comparé à il y a 10 ans.

La maternité après 50 ans est plus rare: 10 Québécoises dans la cinquantaine ont enfanté l’an dernier. Le phénomène est marginal, mais il prend de l’ampleur: de 1990 à 2002, on ne compte que trois quinquagénaires parmi les nouvelles mamans.

«De plus en plus de couples consultent pour une hypofertilité liée à l’âge, constate la Dre Patricia Monnier, professeure agrégée à l’Université McGill et obstétricienne-gynécologue au Centre de reproduction McGill. Pour des raisons multiples, les patientes ont envie d’une grossesse plus tardive. C’est une évolution de société évidente.»

Certaines femmes souhaitent établir leur carrière ou encore trouver l’âme sœur avant d’avoir des enfants. D’autres, comme Louise De Bellefeuille, ont fréquenté des hommes qui ne voulaient pas d’enfants à l’époque où elles étaient fertiles.

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La procréation assistée, une alternative à l’âge

Pour ces femmes, la procréation assistée devient une lueur d’espoir. Les avancées médicales permettent désormais à des femmes plus âgées de fonder une famille.

Louise De Bellefeuille a dû chercher des options à l’extérieur du Canada pour réaliser son rêve de maternité. Après avoir contacté Elite IVF, une agence spécialisée, elle a été dirigée vers une clinique au Mexique.

Le Mexique étant l’un des rares pays où il est légal de rémunérer une donneuse d’ovules, elle a pu choisir une donneuse dans une liste proposée par la clinique. «C’est elle qu’on a choisie. Je trouvais qu’elle avait l’air zen. Il le fallait parce que moi, je ne suis pas zen du tout!» raconte-t-elle en regardant la photo d’une Mexicaine de 23 ans.

La première tentative de Louise De Bellefeuille s’est soldée par une fausse couche. Mais après persévérance, elle a finalement réussi à donner naissance à son fils lors de la troisième tentative.

Les risques et les débats

Avoir un enfant après 40 ans n’est pas sans risque. Les grossesses tardives peuvent entraîner des complications médicales telles que l’hypertension et l’éclampsie.

De plus, la question éthique se pose concernant le nombre d’années que la mère pourra consacrer à son enfant. Malgré cela, de plus en plus de femmes choisissent de repousser les limites de l’âge pour réaliser leur rêve de maternité.

Le débat sur l’âge continue également dans les cliniques de fertilité. La plupart d’entre elles ont décidé de ne plus pratiquer la fécondation in vitro avec les propres ovules des femmes de plus de 43 ans. Selon elles, les taux de réussite sont très faibles dans cette tranche d’âge. Toutefois, certaines cliniques continuent de traiter les femmes de tout âge, en évaluant leur situation individuelle.

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La procréation assistée continue d’évoluer avec l’émergence de nouvelles technologies, comme la vitrification des ovules. Cette technique permet de congeler et de conserver les ovules pour une utilisation ultérieure. En combinant ces avancées scientifiques et médicales, de nombreuses femmes, même après un certain âge, ont désormais la possibilité de devenir mères.

Malgré les risques et les débats, de plus en plus de femmes font le choix de repousser les limites de l’âge et de réaliser leur souhait de maternité grâce à la procréation assistée.