L’offre de protections périodiques ne cesse de se diversifier. Culottes, coupes et disques menstruels, serviettes lavables… Diminuer l’impact sur l’environnement et protéger sa santé : voilà ce que les consommatrices réclament. Mais qu’en est-il de la composition de ces produits ? Dans cet article, nous explorons les résultats d’un nouveau banc d’essai sur des serviettes, tampons et protège-slips jetables afin de déterminer si elles garantissent une meilleure composition et de bonnes performances.
Absorption : de gros écarts de performance
Du côté des serviettes, nous avons constaté de grands écarts en termes d’absorption, allant de 3,5 ml à 24 ml ! Cette différence s’explique en partie par le fait que la mesure de la capacité d’absorption des produits d’hygiène féminine n’est pas standardisée au niveau du secteur. De plus, la capacité d’absorption ne reflète pas nécessairement les performances globales de protection, car d’autres facteurs tels que la longueur, la forme et la structure de la couche peuvent influencer la protection contre les fuites et les inconforts. Les protège-slips présentent également des écarts importants en termes de performances. En revanche, les tampons offrent des performances plus homogènes et conformes aux attentes, bien qu’il reste des progrès à faire en termes de toxicité potentielle.
Glyphosate, phtalates, formaldéhyde ou dioxines
Dans notre étude portant sur 24 produits, nous avons recherché neuf contaminants présentant un risque avéré ou suspecté d’être cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques ou perturbateurs endocriniens. Ces contaminants peuvent provenir des conditions de culture du coton utilisé, des processus de fabrication, des composants utilisés au cours de la fabrication ou des conditions de stockage. Nous avons constaté que la plupart des marques affirmaient que la présence de ces contaminants n’était pas préoccupante. Cependant, les connaissances actuelles en matière d’exposition par les muqueuses et de seuils à partir desquels ces contaminants peuvent avoir un effet perturbateur endocrinien sont lacunaires. C’est pourquoi, dans notre comparatif, nous pénalisons les produits contenant même de faibles traces de ces contaminants.
Les labels environnementaux n’empêchent pas les contaminants
Il est surprenant de constater que certains produits affichant des allégations de coton biologique contiennent du glyphosate ou son résidu, l’Ampa. Ces allégations ne garantissent pas l’absence de contaminants, et elles se limitent uniquement au coton sans inclure les autres fibres végétales présentes dans le produit. Certains produits labellisés Oeko-Tex, FSC Mixte, Gots/Icea ou Nordic Swan Ecolabel contenaient également des traces de contaminants. Cependant, cela ne remet pas en cause les garanties offertes par ces labels, car ces contaminants se trouvaient soit en dessous des seuils autorisés, soit ils n’étaient pas concernés par ces labels. Il est important de souligner que ces labels se concentrent principalement sur l’impact environnemental, à quelques exceptions près, et ne prennent pas pleinement en compte les critères de santé humaine.
Encore des efforts pour les tampons hygiéniques !
Nous déconseillons de se fier aux labels dont les promesses ne sont pas claires ou dont l’indépendance n’est pas garantie. Certaines marques ont même préféré suspendre la commercialisation de certains produits contenant des substances problématiques. Bien que d’autres fabricants ne semblent pas s’inquiéter de la présence de ces contaminants, cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de progrès à faire. En particulier, il est essentiel de garantir l’absence de glyphosate et de dioxines dans les tampons, car ce sont les produits les plus en contact avec les muqueuses. Un effort important doit donc être fourni, idéalement en renforçant les critères de santé humaine dans les différents labels environnementaux.
Découvrez les résultats complets de notre essai comparatif dans le 60 Millions d’octobre 2023.
Journaliste : Adélaïde Robert. Ingénieure : Axelle Leroy