Puis-je continuer à conduire si j’ai la maladie d’Alzheimer ?

Puis-je continuer à conduire si j’ai la maladie d’Alzheimer ?

Conduire est une activité qui demande beaucoup d’attention et de concentration. Cela soulève la question suivante : est-il sûr de conduire lorsque l’on est atteint de la maladie d’Alzheimer ? Dans cet article, nous examinerons les recommandations médicales en la matière.

Réflexions médicales sur la conduite automobile

Pour les personnes titulaires d’un permis de conduire, il n’existe pas de dispositif permettant de contrôler leur aptitude à la conduite, à moins de certaines circonstances particulières telles que la suspension du permis pendant plus d’un mois, l’annulation du permis ou un accident corporel grave. Dans ces cas, les contrôles sont effectués a posteriori, et ne sont pas systématiques.

Cependant, en l’absence de contrôles obligatoires, les médecins n’ont aucun moyen coercitif pour interdire à leurs patients de conduire, même s’ils estiment que la maladie dont ils souffrent ou le traitement qu’ils suivent peuvent poser des problèmes en termes de sécurité routière. Cependant, ces derniers sont tenus d’informer leurs patients des risques liés à la conduite compte tenu de leur maladie ou de leur traitement. Le médecin peut fournir cette information lors d’un entretien individuel et en apporter la preuve par tout moyen (par exemple, en remettant un certificat médical indiquant l’incompatibilité médicale avec la conduite automobile).

Quelles sont les pathologies incompatibles avec la conduite automobile ?

Les pathologies suivantes sont les seules pour lesquelles l’incompatibilité avec la conduite automobile est retenue :

  • Insuffisance cardiaque très sévère permanente de stade IV
  • Cardiomyopathie hypertrophique symptomatique
  • Acuité visuelle inférieure à 5/10ème de loin, en utilisant les 2 yeux ensemble après correction optique (lunettes, lentilles de contact, chirurgie, etc.)
  • Rétrécissement majeur du champ visuel des deux yeux
  • Blépharospasme incoercible (fermeture permanente et incontrôlable des paupières)
  • Diplopie (vision double) permanente qui ne peut être corrigée par aucune thérapeutique optique ou chirurgicale
  • Instabilité chronique causant de graves troubles de l’équilibre et de la coordination
  • Dépendance avérée à l’alcool ou aux drogues avec des répercussions psycho-comportementales et refus de traitement
  • Somnolence excessive persistante malgré le traitement, quelle qu’en soit la cause
  • Trouble neuro-cognitif majeur (démence) documenté
  • Trouble neurologique majeur (par exemple, paralysie des deux membres supérieurs) sans possibilité de prothèse ou d’adaptation du véhicule)
  • Psychose aigue et chronique s’il existe des manifestations cliniques pouvant interférer avec la conduite automobile
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Dans certains cas extrêmes, lorsque les risques semblent vraiment très élevés et qu’une simple information ne suffit pas, le médecin peut conseiller à la famille d’alerter le préfet, seul habilité à ordonner un examen médical d’aptitude.

Conclusion

La conduite automobile peut devenir dangereuse pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’autres pathologies majeures. Il est essentiel que les médecins informent leurs patients des risques potentiels liés à la conduite dans ces circonstances. Les patients, quant à eux, doivent être conscients des limitations imposées par leur état de santé.

Il est toujours préférable de garantir la sécurité de tous les usagers de la route en renonçant à conduire lorsque cela devient risqué.