Tout dans l’olivier est à aimer. Sa silhouette inégalable donne au paysage de la force, du sauvage. Elle rappelle la Provence, les littoraux méditerranéens et bien d’autres territoires encore. Vous avez succombé au plaisir de l’installer au jardin et tout au long de l’année vous contemplez sa majesté autant que vous veillez sur elle. Parmi les gestes d’entretien, la taille est une étape importante. Voyons ensemble quand et comment tailler un olivier…
Généralités sur la culture de l’olivier
De son tronc noueux, rugueux délicieusement tortueux se dégage une impression de force tranquille, de solidité sereine. Son feuillage reconnaissable parmi tous, lancéolé, persistant, illumine le paysage toute l’année avec sa teinte verte subtilement mâtinée de gris argent. Sa floraison est abondante mais éphémère mais c’est bien sa fructification qui soulève toutes les impatiences, réveille la gourmandise. Car ses olives à préparer offrent la promesse de dégustations apéritives et d’huiles goûteuses.
Selon la variété et les conditions, il atteindra de 2 à 10 m de hauteur et sa silhouette vous ravira pour de nombreuses décennies si tant est que ses conditions d’installation sont adéquates et que quelques bons gestes d’entretien sont réalisés.
Supportant rarement des températures en-deçà de -10°C, l’olivier se plaira en pleine terre sèche, caillouteuse, très bien drainée, dans les climats les plus doux et en pot, empli d’un substrat léger et au drainage parfait partout ailleurs. Dans ce dernier cas, choisissez un pot assez grand pour favorisez le développement de votre arbre. Procédez à un rempotage tous les 3 ans. Lorsque celui-ci ne sera plus possible, surfacez c’est-à-dire renouvelez le substrat sur 4 à 5 centimètres de profondeur.
L’olivier s’installe en plein soleil, à l’abri de l’humidité. Préférez le printemps pour esquiver durablement les risques de gelées ou en automne si vous habitez en climat doux.
En solitaire au cœur d’un jardin, en alignement le long d’une allée bordée de lavande, en large potée sur une terrasse, partout l’olivier apportera sa forte valeur ornementale.
Offrez-lui un arrosage généreux à la plantation puis 1 à 2 fois par semaine en été les deux ou trois années suivantes. En pot, fiez-vous à la surface de la terre qui doit légèrement s’assécher entre deux arrosages. Pour conserver de la fraîcheur au pied, et le protéger, paillez. Envie d’en savoir plus ? Découvrez que mettre au pied d’un olivier.
La fertilisation peut s’avérer utile à la plantation pour encourager l’enracinement, au printemps pour dynamiser la reprise et après la fructification pour faciliter la reconstitution des stocks.
En cas de coup de froid, s’il ne peut être remisé, protégez-le par un paillis en couche épaisse et un voile d’hivernage qui viendra recouvrir les parties aériennes, le tronc et le pot. Si cela est possible, remisez-le hors gel dans un espace lumineux mais peu ou pas chauffé.
Envie d’en savoir plus ? Découvrez notre article sur l’olivier. Mais attardons-nous à présent sur une étape importante de l’entretien et voyons quand et comment tailler un olivier.
Quand et comment tailler un olivier ?
Les arbres fruitiers nécessitent une taille voire des tailles annuelles pour travailler leur silhouette, favoriser leur croissance mais également et surtout pour dynamiser leur fructification. Selon qu’il s’agira d’arbres à noyaux ou d’arbres à pépins, le processus sera légèrement différent. Pour aller plus loin sur ce sujet, retrouvez quand et comment tailler les arbres fruitiers. Mais concentrons-nous pour l’instant sur le cas précis de notre arbre méditerranéen. Quand et comment tailler un olivier qu’il soit strictement d’ornement ou que vous le cultiviez pour profiter pleinement d’une fructification généreuse ?
Le calendrier
Quand et comment tailler un jeune olivier ? Qu’il soit en pleine terre ou en pot, votre olivier ne se taillera pas lorsqu’il est encore à l’état de tige.
Vous attendrez que le tronc atteigne au moins 1 m pour le tailler une première fois et entreprendre la taille de formation. Celle-ci consistera à définir la charpente de l’arbre et sa silhouette future. Comme nous le verrons un peu plus loin, elle différera selon que vous souhaitez cultiver votre olivier comme fruitier productif ou comme arbre d’ornement. Mais dans tous les cas, elle survient au début du printemps. La meilleure période se situe dès que les dernières gelées sont passées mais avant la floraison.
Les différentes tailles
Nous l’avons vu la taille de formation est la première taille à survenir dans la vie de votre petit olivier. Sur une durée d’environ quatre années, vous allez former la charpente de votre arbre en supprimant les branches les plus basses, situées à moins de 60 cm du sol. Dès lors que celui-ci aura atteint 1.50 m environ, vous pourrez procéder à l’ultime taille de formation, la suppression du rameau central et la sélection des branches charpentières définitives, les 4 ou 5 plus grosses.
Dès lors que ce stade de la croissance est atteint, vous pouvez procéder chaque année, au tout début du printemps, à la taille d’entretien. Elle consistera en un nettoyage du bois mort ou abîmé et en une suppression des rejets apparus sur la souche, des rameaux redémarrant du tronc, des branches poussant vers l’intérieur ou se croisant.
L’exercice permet le maintien d’une silhouette harmonieuse et en bonne santé.
Si la vocation de votre arbre est de produire de délicieuses olives en masse et de qualité, vous procéderez à une taille de fructification. Elle s’effectue tous les deux ans à la même époque que les précédentes. Elle accentue la silhouette en gobelet obtenue lors de la formation et maintenue lors de la taille d’entretien afin de favoriser la circulation de l’air et de la lumière au cœur de l’arbre. Cette aération optimisée aura pour effet de favoriser la venue des butineurs, la pollinisation et donc la fructification. Elle diminuera également la survenue des maladies. En plus des coupes similaires à celles d’une taille d’entretien, vous élaguerez également les branches ayant fructifié l’année précédentes. Repérez également les branches les plus vigoureuses et rabattez-les d’un tiers ; les fruits pousseront plus près du tronc et seront ainsi plus nombreux mais aussi plus goûteux.
Astuces Jardiland : cette taille de fructification printanière peut-être complétée par une taille en vert, c’est-à-dire en période végétative. En juillet, supprimez les gourmands qui ralentissent la circulation rapide de la sève, pénalisant ainsi les branches fructifères.
La taille de reprise ou de régénération
Elle consiste à un rabattage sévère et n’est pas à pratiquer à la légère. On rabat un olivier dans deux circonstances.
À la plantation d’un scion, c’est-à-dire d’une jeune pousse de l’année ; il s’agira alors de rabattre les branches de ce tout jeune olivier en devenir de moitié pour faciliter sa reprise.
La taille de régénération – ou de restauration – s’adresse elle à un olivier qui montre des signes de faiblesse, laissé un peu à l’abandon, jamais taillé ou devenu trop haut. Dans un premier temps, supprimez toutes les branches mortes, abîmées, celles poussant vers l’intérieur. Sans toucher au rameau terminal, rabattez d’un tiers toutes les branches vigoureuses.
Comment tailler un très vieil olivier ? Pour des oliviers centenaires qui ont besoin d’être dynamisé, rabattez comme précisé précédemment tous les trois ans environ en fin de printemps, dès lors que les gelées sont réellement passées.
Les tailles sculpturales
En pot comme en pleine terre, l’olivier peut se prêter à un certain nombre de tailles sculpturales. En bonsaï, en boule, en parasol ou encore en plateau, tout est envisageable si tant est que vous agissiez à la bonne période avec les bons outils et dans les règles de l’art. Comment tailler votre olivier adulte en nuage ? Comment pratiquer ses arts de la taille ? Découvrez nos conseils sur l’art topiaire et nos articles dédiés sur le bonsaï d’extérieur et l’entretien du bonsaï.
Les outils
Le sécateur permet de tailler les branches de très petits diamètres ; pour les branches difficilement accessibles, vous pourrez opter pour un sécateur déporté.
Pour des branches de diamètre plus élevé, la scie arboricole peut convenir ; la lame doit être impérativement de bonne qualité, bien coupante et assez épaisse pour ne pas plier à l’utilisation ou déchiqueter le bois.
Vous pourrez préférer le coupe-branches ou ébrancheur. Il est adapté aux branches de 25 mm à 70 mm environ. Vous le choisirez à lames croissantes pour les bois verts et à enclume pour les bois morts. Pour les branches moins accessibles, choisissez un ébrancheur à longues poignée. Envie d’en savoir plus. Découvrez comment bien choisir son coupe-branches.
La cisaille, elle, sera l’outil de la finition. Elle rejoindra le sécateur pour les tailles sculpturales comme la taille en nuage ou les oliviers en bonsaï.
Allez plus loin sur ce sujet en découvrant comment choisir vos outils de taille.