Vous avez peut-être déjà ressenti de l’inconfort digestif, des ballonnements ou une diarrhée après avoir consommé certains aliments. Il est possible que cela soit dû à une intolérance alimentaire. Mais comment en être sûr?
Intolérance alimentaire et allergie: quelles différences?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est important de comprendre la différence entre intolérance et allergie.
Qu’est-ce qu’une allergie?
Selon Dre Catherine Quéquet, allergologue et auteure du livre “Les nouvelles allergies”, une allergie est une réaction inadaptée et exagérée de l’organisme à des substances de l’environnement. En d’autres termes, le corps réagit comme s’il était attaqué et devait se défendre. Les personnes allergiques produisent généralement des anticorps spécifiques, appelés Immunoglobines E (IgE), dirigés contre les allergènes. D’autres formes d’allergies alimentaires fonctionnent avec des mécanismes plus complexes, dits non IgE-médiés.
Qu’est-ce qu’une intolérance alimentaire?
En revanche, l’intolérance alimentaire désigne un ensemble de pathologies digestives qui ne relèvent pas de l’allergie. C’est le cas, par exemple, de l’intolérance au lactose, au gluten ou aux FODMAPs.
Les allergies et les intolérances se distinguent non seulement par leur nature, mais aussi par leur mécanisme. Ainsi, une personne allergique aux protéines de lait de vache ne pourra jamais consommer de lait de vache, car cela entraînerait inévitablement des symptômes tels qu’un œdème ou des troubles digestifs. En revanche, il arrive que des personnes intolérantes au lactose puissent, dans certains cas, consommer des produits laitiers pauvres en lactose sans trop de problèmes, par exemple une tranche de fromage de chèvre.
Soupçons d’intolérance alimentaire: qui consulter?
Dans un premier temps, il est important de consulter votre médecin traitant pour lui expliquer vos désagréments et vos symptômes. Il vous orientera ensuite vers un allergologue puis, si nécessaire, vers un gastro-entérologue. Ces spécialistes mettront en place les tests nécessaires pour établir un diagnostic fiable.
Le test d’intolérance au lactose
L’intolérance au lactose est due à un déficit en lactase, une enzyme qui facilite la digestion du lait en scindant le lactose en glucose et galactose, qui sont tous deux mieux absorbés par le tube digestif. Sans cette enzyme, la digestion du lait est plus difficile. Selon Dre Catherine Quéquet, le diagnostic de l’intolérance au lactose se fait par un test à l’hydrogène, prescrit par un gastro-entérologue. Le patient consomme un produit laitier, puis le taux d’hydrogène est mesuré dans son souffle. Au-delà d’un certain seuil, le diagnostic d’intolérance est confirmé. Bien que fiable, ce test est rarement réalisé. La plupart du temps, les patients comprennent empiriquement que la digestion du lait est difficile et évitent simplement de consommer les aliments concernés.
Comprendre l’intolérance au gluten
Encore une fois, il est important de ne pas confondre l’intolérance au gluten avec l’allergie au blé. L’allergie au blé est une réaction excessive du système immunitaire. En revanche, l’intolérance au gluten est une maladie auto-immune appelée maladie cœliaque, qui entraîne une disparition des villosités intestinales suite à la consommation de gluten, une protéine présente dans le blé, le seigle et l’épeautre. La maladie cœliaque entraîne une mauvaise absorption du gluten, ce qui engendre divers symptômes tels que des ballonnements, une fatigue intense et des diarrhées. Il existe également une sensibilité non cœliaque au gluten, qui se manifeste par des réactions digestives suite à la consommation de cette protéine.
Comment savoir si l’on est intolérant au gluten?
Pour diagnostiquer une maladie cœliaque, il est nécessaire de réaliser une prise de sang. Cela permet de détecter la présence d’anticorps transglutaminase tissulaire et d’anticorps anti-endomysium. En leur absence, l’intolérance au gluten est peu probable. En revanche, leur présence renforce l’hypothèse d’une maladie cœliaque. Ensuite, le diagnostic est confirmé par une biopsie de l’intestin grêle, selon le site de l’Assurance Maladie.
Diagnostiquer l’intolérance aux FODMAPs
Les FODMAPs sont des glucides peu ou mal digérés par l’intestin grêle. Une intolérance à ces sucres peut entraîner des troubles digestifs tels qu’un inconfort intestinal, un trouble du transit ou un gonflement abdominal.
Tout comme l’intolérance au lactose, l’intolérance aux FODMAPs peut être diagnostiquée par un test respiratoire chez un gastro-entérologue, où la quantité de gaz émise lors de la fermentation des aliments est mesurée pendant la digestion. Toutefois, il est possible de se rendre compte de l’intolérance en procédant à une éviction séquentielle des aliments concernés. Si l’on retire certains produits de son alimentation et que le transit s’améliore, il est probable qu’il y ait une intolérance. Attention, le régime pauvre en FODMAPs n’est pas recommandé pour tout le monde. En cas de doute, il est préférable de demander conseil à un médecin nutritionniste.
Que penser du test IgG?
Certaines personnes souffrant de troubles digestifs ont du mal à identifier la cause de leurs problèmes et décident alors de se tourner vers une méthode de plus en plus populaire : le test IgG. Réalisé dans certains laboratoires ou sur internet, il prétend révéler les aliments non tolérés par l’organisme. Cependant, ce type de test n’a aucune valeur scientifique. Il n’est pas reconnu par les autorités de santé officielles et n’est pas remboursé par l’Assurance Maladie (alors qu’il coûte environ 250 euros). Selon notre experte, il est préférable de consulter plusieurs spécialistes tels que des allergologues, des gastro-entérologues voire même des nutritionnistes en cas de difficulté à établir un diagnostic fiable.