Quand faut-il prendre – ou pas – de l’ibuprofène ?

Quand faut-il prendre – ou pas – de l’ibuprofène ?

L’ibuprofène, un anti-inflammatoire non stéroïdien, est disponible sur le marché depuis 1969. À l’origine, il n’était délivré que sur ordonnance, mais aujourd’hui, on peut l’acheter sans prescription médicale. En France, il existe près de 80 produits contenant de l’ibuprofène, dont les plus connus sont l’Advil, le Nurofen et l’Antarene. Bien que ces médicaments soient très consommés dans le pays, le paracétamol (Doliprane, Efferalgan, Dafalgan) reste le plus populaire. Selon le professeur Nicolas Authier, chef du service de pharmacologie du CHU de Clermont-Ferrand et responsable de l’Observatoire français des médicaments antalgiques, “en 2017, seulement 18 % des Français ont reçu une prescription d’ibuprofène, contre 64 % pour le paracétamol.”

Qu’est-ce que l’Ibuprofène ?

Membre de la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), l’ibuprofène a été mis sur le marché en 1969. À l’époque, il était disponible uniquement sur prescription médicale, mais il peut aujourd’hui être acheté sans ordonnance. En France, près de 80 produits contenant de l’ibuprofène sont disponibles, parmi lesquels on retrouve les célèbres Advil, Nurofen et Antarene. Malgré cette popularité, le paracétamol (Doliprane, Efferalgan, Dafalgan) reste le médicament le plus utilisé. “En 2017, seulement 18% des Français se sont vu prescrire de l’ibuprofène, contre 64% pour le paracétamol”, précise le professeur Nicolas Authier, chef du service de pharmacologie du CHU de Clermont-Ferrand et responsable de l’Observatoire français des médicaments antalgiques.

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Pourquoi l’Agence du médicament vient-elle de diffuser une mise en garde ?

En cas de douleur et/ou de fièvre, notamment associées à une angine, une otite ou une rhino-pharyngite avec toux, il est recommandé d’utiliser du paracétamol plutôt que de l’ibuprofène. La raison en est simple : l’utilisation de l’ibuprofène pourrait aggraver une infection existante. C’est le message que souhaite transmettre l’Agence nationale de sécurité du médicament non seulement aux médecins, mais aussi au grand public.

Le jeudi 18 avril, l’Agence a publié les résultats d’une enquête menée par les centres de pharmacovigilance de Tours et de Marseille. Cette étude visait à déterminer si la prise d’AINS chez un patient souffrant d’une infection pouvait aggraver la situation. Les deux AINS les plus utilisés en cas de fièvre ou de douleurs légères à modérées ont été retenus pour cette étude : l’ibuprofène et le kétoprofène. Les résultats ont révélé que ces deux molécules peuvent effectivement aggraver une infection et, dans certains cas, entraîner des complications graves. Il est donc recommandé de ne pas utiliser d’AINS en cas de fièvre ou de douleur pouvant être liées à une infection. Les domaines concernés sont nombreux, allant des problèmes ORL (angine, otite, rhinopharyngite…) aux affections pulmonaires (toux, infections pulmonaires…) en passant par les affections cutanées résultant de piqûres d’insectes, voire, comme l’explique le professeur Authier, les “griffures d’animaux domestiques”.

Peut-on utiliser de l’Ibuprofène chez les enfants ?

Des présentations d’Advil et de Nurofen sous forme de solutions buvables sont disponibles pour les enfants. Les parents qui les utilisent pour soulager leurs enfants ne doivent pas être inquiets. Dans la grande majorité des cas, leur utilisation est sans problème. Cependant, selon le professeur Jean-François Bergman, spécialiste de médecine interne à l’hôpital Lariboisière à Paris, “il faut garder à l’esprit que très souvent, la fièvre chez un enfant est liée à une infection. Si votre enfant a de la fièvre, il vaut mieux utiliser du paracétamol.” De nombreux parents ont tendance à alterner paracétamol et ibuprofène toutes les trois heures pour faire baisser la fièvre. Cependant, selon l’assurance-maladie, aucune étude n’a prouvé que cette alternance ou l’association des deux médicaments soit plus efficace contre la fièvre. Que ce soit chez l’enfant ou chez l’adulte, il ne faut pas prendre deux AINS en même temps ni associer un AINS à de l’aspirine. Enfin, dernier conseil : il ne faut jamais donner d’ibuprofène à un enfant souffrant de varicelle en raison du risque de complications infectieuses.

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Dans quels autres cas est-il déconseillé de prendre de l’Ibuprofène ?

L’ibuprofène est strictement contre-indiqué chez les femmes enceintes à partir du sixième mois de grossesse. Il faut également éviter de prendre de l’ibuprofène en cas d’antécédents d’ulcère à l’estomac, d’hémorragies digestives et demander l’avis d’un médecin avant d’utiliser un AINS en cas de maladie cardiaque, hépatique, rénale ou d’hypertension artérielle. “À partir d’une certaine dose, ces médicaments peuvent être toxiques”, souligne le professeur Bergman. En France, l’ibuprofène est disponible en comprimés de 200 mg ou 400 mg. Chaque prise doit être espacée de six heures et la dose maximale recommandée est de 1 200 mg par jour. Cependant, cette dose maximale peut varier selon les pays. Par exemple, elle peut atteindre 2 400 mg par jour aux États-Unis, comme l’indique le professeur Bergman. En automédication, il est conseillé de ne pas utiliser ces médicaments plus de cinq jours d’affilée.

Dans quels cas l’Ibuprofène est-il indiqué ?

L’ibuprofène peut être utilisé pour soulager les douleurs non liées à une infection. “Il est plutôt efficace pour les douleurs d’origine traumatologique, comme les entorses de la cheville ou du genou. L’ibuprofène peut également être utile pour les sciatiques, les lombalgies, les douleurs articulaires ou rhumatismales”, explique le professeur Bergman. “Pour les migraines, il est plus efficace que le paracétamol”, ajoute le professeur Jean-Paul Giroud, pharmacologue et membre de l’Académie de médecine. Enfin, l’ibuprofène peut être utilisé en cas de rage dentaire ou de règles douloureuses.