Avez-vous déjà pensé à vendre votre voiture une fois qu’elle a atteint les 10 ans et les 150 000 km ? De nombreux conducteurs se posent cette question afin d’éviter des dépenses sans fin. Selon les experts d’Auto Plus, la décision de continuer à posséder une voiture dépendra du calcul des futures dépenses ainsi que du potentiel de votre véhicule, en tenant compte de son historique d’entretien.
Si vous connaissez l’historique complet de votre véhicule
Si vous avez toutes les factures d’entretien prouvant le suivi régulier de votre voiture, vous pouvez envisager de la garder sans hésitation. En tenant compte du prix d’achat d’un modèle équivalent avec un historique similaire, vous avez une marge suffisante pour continuer à l’entretenir. À moins d’avoir besoin d’une voiture plus récente ou d’avoir de nouveaux besoins, il sera plus économique de continuer à rouler avec votre voiture actuelle.
Si l’historique est manquant ou incomplet
Si vous n’avez pas un historique complet d’entretien, il est essentiel de prendre en compte le coût d’une révision complète (entre 200 et 400 €) pour maintenir votre véhicule en bon état. Ensuite, il faut lister les futures dépenses, telles que le remplacement de la courroie de distribution si vous n’avez pas de preuve de son changement au cours des quatre dernières années. Il ne faut pas négliger les interventions moins coûteuses telles que les nouveaux pneus, le remplacement des plaquettes de frein ou la recharge de climatisation. Ces petites dépenses peuvent rapidement s’accumuler. Si le coût total des réparations dépasse la valeur de votre voiture, il est préférable de la vendre avant d’engager davantage de frais. Si les réparations représentent entre 50% et 100% de la valeur de la voiture, il est important de considérer le potentiel de longévité de votre véhicule. S’il s’agit d’un modèle à risque, il est préférable de ne pas continuer à l’entretenir, à moins que vous n’ayez déjà remplacé les éléments fragiles. Si vous envisagez de garder une voiture réputée fiable, vérifiez la date du dernier contrôle technique. Si celui-ci doit être effectué dans les six prochains mois et que votre voiture est utilisée pour de courts trajets urbains, méfiez-vous de la pollution pouvant entraîner des dépenses allant de 400 à 1 500 €.
Les conseils d’experts occasion d’Auto Plus
Le 27 mai 2020, Pierre-Louis Champeaux, expert occasion à la rédaction d’Auto Plus, était en direct sur la page Facebook du magazine. Il a répondu aux questions des lecteurs et a partagé ses conseils et astuces pour l’achat d’une future voiture d’occasion.
Voici le prix moyen des pièces détachées qui sont amenées à être remplacées sur nos voitures. Cela vous permettra d’estimer plus facilement les réparations à venir :
- Kit de distribution : entre 500 et 1 000 € à changer tous les 120 000 à 240 000 km (entre 5 et 10 ans)
- Embrayage : entre 600 et 1 500 € (jusqu’à 2 500 € avec le volant moteur) à changer tous les 150 000 km
- Freins avant : entre 200 € (plaquettes) et 400 € (disques) à changer tous les 40 000 km (plaquettes) ou 80 000 km (disques)
- Amortisseurs : entre 200 et 500 € la paire à changer tous les 100 000 km (à l’avant) ou 120 000 km (à l’arrière)
- Échappement : entre 150 et 400 € (silencieux), catalyseur (700 €), Fap (entre 500 et 2 500 €) à changer tous les 150 000 km
- Freins arrière : entre 200 et 400 € à changer tous les 60 000 km (plaquettes), 150 000 km (tambours) ou 180 000 km (disques)
- Pneumatiques : entre 150 et 250 € la paire à changer tous les 40 000 km (à l’avant) ou 60 000 km (à l’arrière)
Certains types de voitures sont moins susceptibles de tomber en panne prématurément, comme les voitures essence de plus de 8 ans. Elles sont généralement équipées de moteurs à quatre cylindres éprouvés, sans turbo, et ne comportent aucune technologie fragile telle que les systèmes d’injection à haute pression, de suralimentation ou de dépollution. Ces moteurs moins poussés peuvent facilement dépasser les 300 000 km sans trop de frais. En revanche, pour les voitures diesel, les choses se compliquent depuis l’apparition des injections à haute pression à la fin des années 1990. Chaque marque a connu des problèmes, notamment sur leurs moteurs les plus puissants, avec des améliorations plus ou moins rapides. Les voitures diesel les plus fiables sont celles équipées de moteurs moins puissants (par exemple, le 2.0 HDi et le 1.9 TDI de 90 ch) et/ou de moteurs en fin de carrière.
Les voitures à risque
Depuis l’introduction de la tendance du downsizing, les problèmes liés aux petites voitures essence équipées de moteurs trois cylindres se sont multipliés. Certains de ces moteurs ont connu des problèmes graves au début. En ce qui concerne les voitures diesel, la période critique s’étend environ de 1998 au milieu des années 2000, lorsque les premiers moteurs dotés d’une injection à haute pression sont apparus. Les problèmes liés au turbo, au volant moteur (et à l’embrayage), à l’injection, à la vanne EGR ou encore au filtre à particules sont nombreux, fréquents et coûteux ! Cependant, les voitures encore en circulation aujourd’hui ont probablement déjà eu un ou plusieurs de ces éléments remplacés, ce qui les rend intéressantes pour les prochaines années.
Les éléments clés pour évaluer le potentiel de votre véhicule
- L’analyse de l’huile : une bonne indication sur la santé de votre moteur. Certaines sociétés proposent d’analyser l’huile de votre moteur moyennant une soixantaine d’euros. En effectuant un prélèvement vous-même, vous pourrez déterminer si votre moteur présente des signes de faiblesse ou s’il est en bonne santé. Cette analyse permet également de vérifier si la vidange annoncée par le vendeur a réellement été effectuée.
- Le type de parcours : une donnée essentielle. Au-delà du nombre de kilomètres affiché au compteur, le type de trajet sur lequel votre voiture a été utilisée a une grande influence sur son usure mécanique. Les petits trajets en ville sollicitent davantage l’embrayage, la boîte de vitesses, les freins et la direction, car le moteur est souvent froid. En revanche, les longs trajets autoroutiers entraînent une usure mécanique moindre, car la voiture fonctionne dans des conditions optimales de température. Par conséquent, une citadine de 150 000 km nécessitera probablement le remplacement de l’embrayage, tandis qu’une berline utilisée principalement sur autoroute pourra facilement parcourir 100 000 km supplémentaires avant de devoir faire face à la même dépense.
Maintenant que vous avez plus d’informations, vous pouvez prendre une décision éclairée sur le moment idéal pour vous séparer de votre voiture à haut kilométrage.