Imaginez-vous dans une situation où votre conjoint ne vous a pas soutenu dans les moments les plus difficiles de votre vie. C’est ce qui est arrivé à Elodie, âgée de 63 ans. Elle s’est rendue compte qu’elle était seule dans son couple lorsque sa sœur aînée est décédée. Depuis qu’elle a pris la décision de partir, ses proches se demandent pourquoi elle est restée aux côtés d’un homme qui la maltraitait pendant 26 ans. Elle-même n’en avait pas vraiment conscience.
Des séparations plus faciles
Selon les statistiques, un couple sur deux se sépare aujourd’hui. Cela marque une évolution notable par rapport à quelques décennies en arrière où les divorces étaient rares. Est-ce un progrès? “Oui, dans le sens où les couples qui souffrent ne sont plus contraints de rester ensemble à cause des normes sociales”, explique Isabelle Gastambide, psychothérapeute gestaltiste. Cependant, il y a un risque de se séparer au moindre problème, sans s’engager ni prendre le risque d’une véritable rencontre, à la recherche d’une compagnie idéale qui n’existe pas forcément.
En cas de violences
Parfois, certains couples, comme celui d’Elodie et de son mari, continuent de rester ensemble même si leur relation est toxique. La violence physique ou psychologique sans aucune perspective de solution doit mener à la séparation. “Mais ce n’est généralement pas aussi simple”, souligne Isabelle Gastambide. Dans ces situations, il arrive souvent que nous répétions les schémas de notre enfance, sans même nous en rendre compte. Les regards extérieurs, comme ceux de nos amis ou d’un thérapeute, peuvent nous aider à comprendre les enjeux de cette relation particulière. La peur de l’inconnu est souvent un frein à la séparation, ce qui conduit à préférer le malaise d’un couple dysfonctionnel plutôt que de prendre le risque de changer.
En cas de lassitude
Les disputes, l’ennui, le sentiment d’indifférence et le manque de désir sont des signes à prendre en compte pour évaluer la santé d’un couple. “Ne pas réussir à trouver du sens dans le quotidien ensemble, regarder l’autre comme un étranger, se sentir dans une impasse peuvent conduire à la séparation… ou à consulter un thérapeute de couple”, explique Isabelle Gastambide. Ce sont des signes d’évolution individuelle, mais aussi peut-être d’évitement de sujets complexes ou douloureux. Réfléchir à ce qui nous amène toujours à nous disputer dans les mêmes situations peut permettre de progresser individuellement et parfois de renouer le dialogue.
Se poser les bonnes questions
Nos répétitions au sein de notre couple doivent nous amener à nous questionner sur nous-mêmes pour évoluer. Qu’est-ce que nous reproduisons de plus ancien dans nos relations amoureuses? “Cette réflexion est encore plus essentielle lorsque nous considérons la responsabilité de l’autre et que nous ne prenons rien pour nous”, estime Isabelle Gastambide. La participation aux difficultés du couple n’est pas forcément active, elle peut prendre la forme d’une passivité qui permet à l’autre de nous maltraiter. Prendre conscience de nos valeurs et de notre conception du couple, ainsi que de la manière dont elles conduisent à la séparation, aide à ne pas répéter les mêmes schémas à l’avenir.
Et vous, à quel moment pensez-vous qu’il est temps de se séparer en couple?