Que faire si je suis victime de harcèlement au travail

Que faire si je suis victime de harcèlement au travail

Très souvent, les personnes victimes de harcèlement ou de violence psychologique au travail se retrouvent démunies et en détresse. Le harcèlement engendre un sentiment de honte, nous pousse à nous refermer sur nous-mêmes et nous rend irritable. Il est important de réagir et de demander de l’aide à des spécialistes (même si parfois ils ne parviennent pas à nous aider) ou de fuir la situation.

Même si le législateur a prévu des mesures de protection de la santé des travailleurs, il est souvent difficile de faire respecter ses droits lorsqu’on est confronté à des actes abusifs.

Quitter son emploi

Si vous ne vous sentez pas capable de vous engager dans des procédures longues, coûteuses et éprouvantes, le premier conseil à suivre est de penser à changer d’employeur si celui-ci est le responsable de votre souffrance. Travailler pour un patron toxique qui vous harcèle comporte trop de risques. C’est injuste, voire scandaleux, que ce soit à la victime de partir, surtout si elle est poussée à le faire à cause du comportement de son patron, mais dans les faits, c’est souvent la meilleure solution, surtout si le harcèlement persiste.

Parler du harcèlement

En cas de harcèlement, l’un des meilleurs moyens de s’en sortir est d’en parler. La plupart du temps, les victimes ont du mal à le faire en raison du sentiment de culpabilité qui les envahit. Il est pourtant essentiel de trouver une personne de confiance, qu’il s’agisse d’un membre de la famille, d’une amie ou de toute autre personne en qui vous avez confiance. Pour les victimes dans le milieu scolaire, il est important d’en parler à un adulte. Parler du harcèlement à un proche présente un double avantage : cela permet à la victime de se libérer d’un poids et de retrouver confiance en elle, tout en obtenant des conseils et un soutien moral.

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Faire face au harcèlement

Si vous préférez faire face au harcèlement, sachez que cela aura un coût, qui peut être financier mais aussi impacter votre qualité de vie.

Voici quelques idées :

  • Souscrivez à une assurance protection juridique. Il est préférable d’y penser avant d’être harcelé. Il est sage de se protéger contre les frais d’avocats et de procédures liés au droit du travail. De nombreuses compagnies proposent ce type d’assurance afin d’éviter d’ajouter à votre détresse morale des problèmes financiers.
  • N’entamez pas de procédure de harcèlement trop rapidement, vous risquez de ne pas avoir suffisamment de faits à rapporter.
  • Ne vous mettez pas en tort. Quoi qu’il vous arrive, ne répondez pas, ne ripostez pas, ne vous énervez pas, car cela vous sera immanquablement reproché ultérieurement.
  • Notez tous les faits pouvant constituer un début de preuve de harcèlement. Il est important de savoir que la loi sur le bien-être a renversé la charge de la preuve. Ainsi, le travailleur qui porte plainte n’a pas à prouver le harcèlement ou la violence, mais doit apporter des éléments qui permettent de présumer l’existence de harcèlement moral au travail. Une fois cette preuve apportée et cette présomption établie, il incombera à l’employeur de prouver qu’il n’y a pas eu de harcèlement ou de violence au travail.
  • Prenez rendez-vous avec la personne de confiance de votre employeur ou avec le conseiller en prévention interne ou externe (même si avoir une personne de confiance n’est pas toujours une obligation légale). Ce rendez-vous doit avoir lieu pendant vos heures de travail et les frais de déplacement sont à la charge de l’employeur. Lors de cette rencontre, vous serez informé de vos droits et des procédures à suivre. Dans la plupart des cas, une conciliation vous sera proposée. Vous avez alors trois options : accepter la conciliation, entamer une procédure formelle qui vous protègera contre un licenciement pendant un an, ou les deux simultanément.
  • À partir de ce moment, vous pouvez défendre fermement vos droits dans le conflit. Vous devez signaler tout non-respect de vos droits tout en restant poli et calme. Il est essentiel d’exister dans le conflit et de montrer à la personne mise en cause que vous êtes prêt à vous défendre sur le plan juridique.
  • Envisagez de poursuivre en justice. Le conseiller en prévention a trois mois pour rendre son rapport et ses recommandations (ce délai peut être prolongé trois fois, pour un maximum d’un an). Si vous envisagez d’intenter une action en justice, vous pouvez obtenir une copie de ce rapport.
  • Évitez les procédures abusives. Ne voyez pas dans la procédure formelle un moyen d’éviter un licenciement si vous n’avez pas de faits à dénoncer. Le législateur a prévu des sanctions pour les personnes qui engagent des procédures abusives. Soyez prudents !
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Prouver le harcèlement et ne pas se mettre en tort

Il peut arriver que les victimes ne se rendent pas directement compte qu’elles sont victimes de harcèlement ou de violences psychologiques au travail, ce qui encourage parfois leurs bourreaux à persévérer tout en essayant de justifier leurs actes.

Il est cependant essentiel d’être attentif dès les premiers signes, même si l’on a tendance à penser que cela n’arrive qu’aux autres. Voici une liste de 10 choses à faire :

1. Répertoriez les faits de violence ou de harcèlement

Collectez les preuves, notez chaque fait et chaque date correspondante. Conservez un journal précis répertoriant les violences et discriminations subies. Rassemblez également toutes les pièces permettant de prouver le harcèlement et la discrimination, comme des écrits ou des témoignages éventuels.

2. Gardez votre sang-froid

Si vous réagissez ou commettez des actes qui pourraient vous être reprochés, vous risquez de compromettre vos chances de succès dans vos procédures. Gardez votre calme, même si cela est difficile dans ces circonstances, et ne faites rien qui vous mette en tort.

3. Suivez les procédures

Souvent, votre employeur ne vous informera que partiellement, voire pas du tout, sur le harcèlement. Il est donc essentiel de connaître vos droits et les démarches à entreprendre pour les faire respecter. Renseignez-vous sur la législation en vigueur et consultez des cas de jurisprudence pour vous informer sur des situations similaires à la vôtre.

4. Conservez les preuves

Gardez précieusement toutes les preuves qui pourraient vous être utiles, comme des e-mails, des notes de service ou des courriers. Prenez également des photos si cela est possible.

5. Obtenez des témoignages

Dans une situation de harcèlement au travail, il peut être difficile de trouver des témoins. Les collègues de la personne harcelée craignent souvent de devenir à leur tour les cibles du harceleur. En revanche, le harceleur peut plus facilement trouver des personnes prêtes à témoigner en sa faveur. Il est donc important de noter précisément qui était présent lors des faits pour éviter les témoignages de complaisance.

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6. Demandez des consignes écrites

Dans une situation de harcèlement, la confiance est rompue. Pour vous protéger, essayez de communiquer par écrit autant que possible. Si vous recevez un ordre verbal étrange, demandez des précisions par e-mail par exemple. Veillez toutefois à ce que cela ne soit pas perçu comme une démarche procédurière de votre part.

7. Évitez les pièges

Si vous êtes convoqué à un entretien oral en présence de personnes hostiles, essayez, si cela est justifié, de vous faire accompagner par votre délégué syndical.

8. Effectuez votre travail avec zèle

Malgré les difficultés, veillez à faire votre travail correctement afin qu’aucun reproche ne puisse vous être fait à ce sujet.

9. Réfléchissez aux conséquences d’une absence

Dans de nombreuses situations, il est tentant de s’absenter du travail en raison de la souffrance endurée. Gardez à l’esprit que plus l’absence est longue, plus il sera difficile de revenir.

10. Gardez une image positive de vous-même

Le harcèlement a un effet destructeur sur la victime, physiquement et mentalement. Il est important de se rappeler que le problème réside chez le harceleur, pas chez vous. Vous n’avez pas cherché à être harcelé, ce n’est pas votre faute. Ne vous remettez pas en question et ne cherchez pas à comprendre ce qui a pu déclencher ce comportement.

Autres démarches à faire si vous êtes victime de harcèlement au travail

  • Saisissez votre syndicat : une façon d’échapper à l’emprise du harcèlement moral est de solliciter l’aide du syndicat du personnel pour obtenir de l’aide. Évitez l’isolement et demandez de l’assistance. Le syndicat pourra aider la victime à informer la hiérarchie de la situation afin de résoudre le problème. Il jouera le rôle de médiateur entre la victime et le harceleur.
  • Consultez un avocat spécialisé : quel que soit le type de harcèlement, il est essentiel de connaître les procédures possibles. Que ce soit dans le milieu scolaire ou professionnel, le harcèlement est un délit passible de sanctions. Un avocat pourra vous guider et, si nécessaire, déposer une plainte devant la juridiction compétente.
  • Optez pour une aide psychologique : il est important de comprendre que le harcèlement est une situation dangereuse pour la victime, surtout lorsqu’il dure depuis longtemps. Dans ce cas, l’intervention d’un professionnel est nécessaire pour aider la victime. Le centre PMS peut aider les victimes de harcèlement scolaire, tandis que pour le harcèlement au travail, il est conseillé de consulter un psychologue en privé ou à l’hôpital.

Vous pouvez trouver des informations officielles concernant les démarches à suivre :

  • Pour la Belgique, consultez le site du Service Public Fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale.
  • Pour la France, rendez-vous sur le site service-public.fr.

Note : Ces conseils doivent être adaptés à chaque situation. L’auteur décline toute responsabilité découlant de leur application. Chaque individu conserve son libre arbitre quant à sa façon d’agir.