Connaissez-vous le terme odomètre ? Les conducteurs répondent généralement non. Il s’agit pourtant d’un instrument de mesure que vous consultez sans doute régulièrement : le compteur kilométrique de votre voiture ! Grâce à lui, vous connaissez en un coup d’œil la distance parcourue durant une semaine, un mois ou une année. Quel rôle exact joue ce petit appareil lors de l’achat ou de la vente d’un véhicule d’occasion ?
L’influence du kilométrage sur le prix d’une voiture
Le kilométrage est un paramètre essentiel pour déterminer la valeur juste d’une voiture. Il peut avoir un grand impact sur l’estimation de deux modèles automobiles semblables. Un véhicule récent présentant un kilométrage élevé peut être proposé à un prix plus bas qu’une voiture ancienne ayant parcouru moins de kilomètres. Pourquoi ? Parce que l’utilisation du véhicule a un impact important sur l’usure des pièces mécaniques, ce qui influe considérablement sur le prix d’une occasion automobile.
Cependant, le nombre de kilomètres n’est pas le reflet à lui seul de l’usure du véhicule. De longs trajets, qui élèvent le kilométrage, permettent de maintenir les moteurs des véhicules à une température constante et de réduire leur usure. Une autre voiture, qui a roulé sur de petites distances avec de nombreux arrêts citadins, voit sa batterie ou son démarreur fortement sollicités.
L’historique du véhicule, les habitudes de conduite du propriétaire et l’avis d’un professionnel sont des éléments importants. Le modèle de la voiture est également une excellente indication pour obtenir plus d’éclaircissements sur le kilométrage. Il est fort probable qu’un monospace ou une berline affichent un kilométrage assez élevé. En effet, ce sont des véhicules très prisés pour de grands trajets, notamment durant les périodes de vacances. Si ce n’est pas le cas pour le modèle que vous convoitez, posez-vous des questions et cherchez à en connaître les raisons.
La fiabilité des compteurs kilométriques
Les risques de malversation d’un compteur analogique ou numérique sont toujours possibles. Entre débranchement régulier ou remise à zéro, les escrocs usent de nombreuses astuces pour augmenter le prix de vente de leurs véhicules d’occasion.
Du côté de la loi
Des décrets gouvernementaux précisent les conditions de vente et d’indication du kilométrage des véhicules d’occasion. Les falsifications de kilométrage sont naturellement punies par la loi.
La fraude kilométrique est assez fréquente grâce à deux appareils : les valises de diagnostic et les kits de correction kilométrique. Auparavant réservés aux professionnels automobiles, ces dispositifs sont aujourd’hui libres à la vente. Ils permettent à tout particulier de manipuler facilement un compteur kilométrique.
Pour mener à bien votre projet d’achat, vérifiez donc scrupuleusement la fiabilité du compteur. Les constructeurs automobiles ont l’obligation de les garantir et de les labelliser.
Des ventes auto garantes de sécurité et de transparence
Vous souhaitez vendre votre voiture et rassurer vos potentiels acheteurs ? Partagez avec eux l’historique de votre véhicule de manière officielle grâce à la plateforme HistoVec. Dédié aussi bien aux acheteurs qu’aux vendeurs, ce service du ministère de l’Intérieur permet de vérifier l’identité du vendeur et d’obtenir des informations relatives au véhicule, grâce aux éléments suivants :
- La date de première mise en circulation
- Les caractéristiques techniques du véhicule (notamment la puissance fiscale et la vitesse du moteur)
- Un changement de propriétaire, dont les fréquences de trajet ont peut-être occasionné une hausse du kilométrage
- Une suspension de circulation
- Un vol et une utilisation abusive du véhicule
Un professionnel peut aussi être d’une grande aide dans le cas d’un achat. En recoupant ces éléments, il peut estimer si le nombre de kilomètres affichés sur le compteur du véhicule est cohérent avec son historique.
Le bon kilométrage en chiffres
D’une manière générale, les acheteurs ou les vendeurs estiment qu’un kilométrage inférieur à 200 000 km, voire 220 000 km, est satisfaisant pour faire une bonne affaire automobile si le véhicule est présenté à un tarif bas. À partir de 100 000 km, la valeur d’une voiture d’occasion baisse souvent fortement. Cependant, il s’agit de critères globaux, dépendant de l’avis de chaque conducteur et de son expérience. Vous pouvez tout à fait vous forger une autre opinion selon l’utilisation que vous comptez faire de votre futur véhicule.
Vous habitez dans une grande ville et vous empruntez quotidiennement les transports en commun ? Votre lieu de travail est très proche de votre domicile et, en outre, vous n’êtes pas un grand sorteur ? Vous envisagez peut-être alors de prendre le volant de votre nouvelle voiture de manière exceptionnelle et sur de courts trajets. Une voiture achetée d’occasion avec un kilométrage élevé peut tout à fait vous convenir. Vous êtes certain de bénéficier d’un prix d’achat extrêmement avantageux, que vous pouvez peut-être négocier.
Des modèles de plus en plus performants
Depuis deux décennies, des véhicules de plus en plus robustes voient régulièrement le jour. Leur solidité et leur performance augmentent. Le kilométrage n’est donc pas forcément un critère de choix décisif pour l’achat d’une voiture. Aujourd’hui, un véhicule affiche quelquefois plus de 200 000 km au compteur sans poser de problèmes. Se renseigner auprès du fabricant peut être une bonne option afin de connaître en détail les particularités de chaque modèle, quel que soit son kilométrage.
À partir de quels chiffres faut-il se méfier ?
Chaque année, des milliers de voitures font l’objet d’une modification de la mesure kilométrique. Avec un peu d’attention, il est possible de repérer un compteur trafiqué. Même si le vendeur a l’air de très bonne foi et vous a fourni tous les documents justificatifs nécessaires, notamment la carte grise et le procès-verbal du contrôle technique, faites preuve de vigilance.
Les factures d’entretien sont une aide précieuse pour détecter les tentatives d’arnaque automobile. Vous constatez que certains relevés indiquent environ 20 000 kilomètres parcourus en un an, puis seulement la moitié quelques années après ? Une voiture possédée par le vendeur depuis 10 ans affiche moins de 80 000 km au compteur ? Ces informations kilométriques sont peut-être fausses pour augmenter la cote du véhicule : posez des questions au vendeur pour voir comment il explique ces données.
Quels que soient vos soupçons, contacter le professionnel responsable de l’entretien du véhicule permet souvent d’éclaircir vos doutes.
Bon kilométrage : pas forcément un gage de fiabilité à long terme !
Une voiture avec un faible kilométrage peut malgré tout vous réserver de mauvaises surprises. Même si la distance parcourue par le véhicule est peu élevée, vous pouvez vous trouver face à des pannes. Les fonctions mécaniques sont aussi primordiales !
L’âge de la voiture
Une voiture peu utilisée, mais âgée, nécessite bien souvent des interventions techniques à divers niveaux : réparations, entretien ou rénovation de carrosserie.
Les pièces de l’automobile
Quel que soit le kilométrage, un véhicule peu entretenu dans le passé peut vous poser des problèmes. Vous pouvez par exemple être amené à changer un pot d’échappement rouillé à cause de nombreux démarrages à froid ou des pneus usés par des démarrages violents.
Le carburant
Les voitures diesel ont généralement une meilleure longévité que leurs homologues à essence. Un véhicule diesel est généralement recommandé pour parcourir jusqu’à 25 000 km par an, tandis qu’un kilométrage allant jusqu’à 15 000 km par an correspond mieux à un véhicule à essence. Le bon kilométrage d’une voiture s’estime donc aussi selon le type de motorisation.
Interpréter le kilométrage d’une voiture en bref
Le kilométrage est l’un des critères les plus importants pris en compte lors de l’achat d’une voiture d’occasion. Cependant, il n’y a pas finalement de « bon » kilométrage applicable à toutes les situations. Faire une bonne affaire en achetant une voiture d’occasion sur le marché automobile nécessite surtout de mettre minutieusement en rapport différents paramètres, notamment :
- La qualité de l’entretien
- Les usages antérieurs du véhicule
- Le type d’énergie : essence, diesel, électricité
L’idéal est de demander l’avis éclairé d’un professionnel du secteur automobile.
