Quel type de voiture hybride choisir ? Démêlons les technologies.

Quel type de voiture hybride choisir ? Le point sur les technologies.5  min de lecture

L’électrification de la gamme automobile ne cesse de s’étendre, rendant parfois difficile le choix d’une voiture hybride. En tant que professionnel, l’hybride présente des avantages attractifs, notamment sur le plan fiscal. Cependant, plusieurs types de motorisations entrent dans cette catégorie, ce qui peut prêter à confusion. Micro-hybridation, hybride rechargeable, voiture électrique… Commençons par faire un tour d’horizon des différentes technologies pour y voir plus clair.

Hybridation : Quel terme pour quelle technologie ?

Dans le domaine automobile, le terme “hybride” désigne un véhicule doté de plusieurs motorisations, à savoir un moteur électrique et un moteur à combustion interne. Voyons maintenant les différentes options disponibles sur le marché de l’hybridation.

Micro hybridation (MHEV) : démêlons les abus de langage

Apparue en 2015 avec le modèle Baleno de Suzuki, la micro hybridation est la forme d’hybridation la plus légère. Elle porte également différents noms tels que “hybridation légère”, “hybrid 12v ou 48v”, “mild hybrid” ou encore “micro hybride”. Le sigle MHEV signifie “Mild Hybrid Electric Vehicle” (véhicule électrique hybride léger). En somme, il s’agit d’une technologie relativement “légère”.

Cette technologie est généralement composée d’un alterno-démarreur à courroie, placé entre la boîte de vitesse et le moteur thermique, ainsi que d’une petite batterie de 12v ou 48v. Pratique pour les constructeurs et peu coûteuse à intégrer dans les modèles thermiques existants, cette technologie ne permet toutefois pas de déplacer la voiture uniquement grâce à l’énergie électrique. Son bénéfice en termes de consommation se situe seulement entre 0,5 et 1 litre aux 100 km.

Comment ça fonctionne ?

Lors des phases de décélération ou de freinage, l’alterno-démarreur récupère l’énergie cinétique, qui est ensuite stockée dans la batterie de 12 ou 48v. Cette énergie est restituée lors des démarrages et des accélérations, dans le but de soulager le moteur thermique. Dans certains cas, comme chez Audi, cette technologie permet même d’éteindre complètement le moteur thermique lorsque le véhicule roule à vitesse constante, jusqu’à environ 160 km/h.

À lire aussi  L’hybride essence rechargeable confirmé chez PSA Peugeot Citroën

Que penser de cette technologie ?

Si votre objectif est de réduire les coûts liés au carburant, alors la micro hybridation risque de vous décevoir. Cette technologie est tout de même intéressante pour une utilisation urbaine, où le système d’alterno-démarreur est le plus sollicité. Cependant, si votre priorité est de vous déplacer de manière éco-responsable sans émettre de CO2, il est préférable de privilégier les véhicules hybrides rechargeables ou électriques.

Avantages pour les professionnels:

  • Tarif généralement le moins élevé de la catégorie hybride
  • Carte grise gratuite
  • TVS généralement moins élevée qu’un véhicule thermique standard, voire partiellement exonérée selon le niveau de CO2

Inconvénients pour les professionnels:

  • Pas d’utilisation 100% électrique
  • Réduction de la consommation assez négligeable, donc peu d’impact sur le TCO (Total Cost of Ownership)
  • Pas d’exonération totale de la TVS

L’hybride rechargeable (PHEV) : une vraie voiture électrique, à condition de l’utiliser correctement

Le sigle PHEV signifie “Plugin Hybrid Electric Vehicle” (véhicule électrique hybride rechargeable). Comme son nom l’indique, il s’agit d’une voiture hybride qui peut être rechargée en se branchant sur une source électrique.

hybride_rechargeable

Tout comme les voitures traditionnelles disposent d’un réservoir et d’un moteur thermique, les voitures hybrides rechargeables sont équipées d’un moteur électrique et d’une batterie. La capacité de cette batterie peut varier de 5 kWh à 30 kWh pour les modèles offrant une plus grande autonomie. Ces véhicules proposent généralement plusieurs modes d’utilisation, permettant de privilégier la conduite tout électrique (mode EV), ou de laisser le système de gestion du véhicule répartir l’énergie électrique et thermique de manière optimale. Certains modèles proposent également un mode appelé “Battery Hold”, permettant de préserver la charge de la batterie en n’utilisant que le moteur thermique. Cependant, cette utilisation est fortement déconseillée car elle entraîne une surconsommation de carburant.

À lire aussi  Les rétroviseurs sur une voiture de collection : sont-ils obligatoires ?

Comment cela fonctionne ?

Les voitures hybrides rechargeables peuvent être utilisées en mode tout électrique, en mode thermique, ou les deux simultanément. Le moteur électrique, généralement situé sur un des essieux avant ou arrière, offre une puissance allant de 50 à plusieurs centaines de chevaux pour les modèles les plus performants. Contrairement à l’hybridation légère, il est donc possible de parler ici de puissance cumulée, car le moteur thermique et le moteur électrique peuvent fonctionner ensemble.

Par défaut, le mode “tout électrique” est activé au démarrage du véhicule, permettant de parcourir les premiers kilomètres en mode électrique. L’un des grands avantages de l’hybride rechargeable est la possibilité de parcourir de nombreux kilomètres en mode tout électrique, allant de 20 à 100 kilomètres selon les modèles les plus performants, et ce à des vitesses souvent élevées, atteignant environ 130 km/h.

Que penser de l’hybride rechargeable ?

L’hybride rechargeable est une solution de mobilité intéressante pour les professionnels, à condition d’être utilisée de manière appropriée et régulièrement rechargée. En 2021, la fiscalité liée à ce type de motorisation est encore avantageuse, grâce à différents dispositifs en place. De plus, l’hybride rechargeable offre la possibilité de parcourir de nombreux kilomètres en mode électrique, ce qui permet de réduire le TCO. Il est cependant important de souligner que le véhicule ne doit être utilisé que si une solution de recharge est disponible.

Avantages pour les professionnels:

  • Fiscalité très intéressante en 2021
  • Bonus écologique de 2000€ sous conditions
  • Carte grise gratuite
  • TVS très faible (une dizaine d’euros en fonction du niveau de CO2)
  • Possibilité de parcourir de nombreux kilomètres en mode électrique
  • Baisse du TCO sur le carburant si rechargé régulièrement
  • Agrément de conduite
  • Plus respectueux de l’environnement si rechargé régulièrement

Inconvénients pour les professionnels:

  • Tarif plus élevé qu’un véhicule en hybridation légère ou un moteur thermique uniquement
  • TCO plus élevé si non rechargé régulièrement
  • Peu adapté à un usage autoroutier
  • Nécessité d’un investissement pour la recharge en entreprise
À lire aussi  Voitures d’occasion Volkswagen Passat : Garantie de satisfaction ou remboursement

hybride rechargeable

Des études remettent en question la propreté de l’hybride rechargeable

L’hybride rechargeable fait l’objet de plusieurs études menées par différents organismes. En 2020, deux études réalisées par l’Institut Fraunhofer en collaboration avec l’ICCT (International Council on Clean Transportation) et par Emissions Analytics pour Transport & Environment, remettent fortement en question les données fournies par les constructeurs.

L’étude allemande vise à mesurer l’impact écologique réel de cette technologie dans différents pays, en analysant plus de 100 000 voitures hybrides rechargeables. Les résultats révèlent que les données de consommation sont deux à quatre fois plus élevées que celles fournies par les constructeurs. Cette surconsommation est principalement due à une utilisation peu fréquente du mode tout électrique. Les disparités régionales dans les résultats sont importantes, ce qui s’explique facilement.

Des incitations financières imparfaites pour encourager l’hybride rechargeable

Le choix d’une motorisation automobile dépend avant tout des besoins de l’utilisateur. Traditionnellement, on associe les gros rouleurs au diesel et les petits rouleurs à l’essence. Cependant, l’arrivée des nouvelles motorisations vient bousculer cette logique. Les motorisations hybrides rechargeables et électriques s’adaptent à certains types d’utilisation, mais pas à tous.

Un professionnel qui se déplace principalement sur autoroute ne tirera que peu d’avantages de l’hybride rechargeable en termes de consommation et de capacités électriques. À haute vitesse, le véhicule fonctionnera principalement en mode thermique, rendant le poids des batteries inutile et pénalisant pour la voiture.

De plus, les incitations fiscales en France ne sont pas adaptées à cet usage. Ainsi, un gros rouleur se retrouve à utiliser un véhicule peu adapté à ses besoins et alourdi, car il l’utilisera très peu en mode électrique. D’autres points intéressants pour les professionnels sont également à prendre en compte, tels que l’absence d’infrastructures de recharge dans les entreprises qui déploient des véhicules hybrides rechargeables, ou le fait que de nombreux collaborateurs doivent payer les recharges électriques à domicile malgré le fait qu’ils disposent de cartes carburant.

L’institut Fraunhofer et l’ICCT recommandent de ne proposer des subventions qu’aux entreprises capables de justifier un investissement dans des bornes de recharge, et de mettre en place un accompagnement des utilisateurs dans les réseaux publics et privés.

L’étude d’Emissions Analytics pour Transport & Environment est plus critique envers la technologie hybride rechargeable, la considérant comme mauvaise et pointant les conséquences d’une mauvaise utilisation.

Malgré ces études, on peut affirmer que l’hybride rechargeable reste une bonne solution de mobilité pour les professionnels, à condition d’être utilisée de manière adaptée et régulièrement rechargée.