Les voitures Autolib de Bolloré, qui étaient principalement destinées à l’autopartage, se retrouvent dans une situation incertaine après l’arrêt des services Autolib à Paris, BlueLy à Lyon et BlueClub à Bordeaux.
Un “cimetière” en Sologne
Récemment, des photos d’un “cimetière” en Sologne ont fait sensation sur les réseaux sociaux. Des centaines de Bluecar sont alignées par rangées de douze ou treize, certaines avec le capot ouvert, d’autres avec des vitres cassées, des intérieurs défoncés ou des portières abîmées. Les réactions d’indignation n’ont pas tardé, avec des préoccupations concernant l’environnement et le gaspillage écologique.
Ces anciennes voitures Autolib sont principalement stockées à Romorantin-Lanthenay, dans le Loir-et-Cher. Il y a deux sites exploités par Atis Production, chacun ayant une destination différente. Certains véhicules se trouvent sur un terrain vague et ne sont apparemment pas destinés à la vente. Quels sont les projets pour ces voitures ? Atis Production n’a pas répondu à cette question.
Cependant, les autorités affirment qu’il n’y a aucun danger pour l’environnement tant que les batteries sont retirées, ce qui est le cas de ces voitures d’occasion entreposées sans leur batterie. Selon la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement du Centre-Val de Loire (Dreal), le risque de pollution est très limité.
L’autre site se trouve à quelques centaines de mètres de là, sur le terrain d’une ancienne usine Matra. Ce parking accueille un petit atelier destiné au démontage des véhicules hors d’usage. Cependant, Atis Production n’a pas l’agrément requis pour cette activité et a fait l’objet de remarques de la part de la Dreal pour des infractions environnementales mineures. Bien que des travaux de remise en conformité aient été effectués, l’exploitant n’a toujours pas l’agrément requis.
“2000 voitures vendues”
Le trésor de ce site se trouve sur le parking attenant, où sont entreposées des centaines de Bluecar en meilleur état que celles du terrain vague. Ces voitures appartiennent à Autopuzz, une entreprise qui a décidé de se lancer dans la vente de voitures électriques après avoir été sous-traitante de Bolloré. Lors de la fermeture des services d’autopartage à Paris, puis à Lyon et à Bordeaux, Autopuzz a racheté 2800 voitures.
Grâce à la prime à la conversion et au bonus écologique, certains clients peuvent acquérir un véhicule entre un et 990 euros, selon le dirigeant d’Autopuzz. L’autonomie de la batterie (250 kilomètres) et sa durée de vie (20 ans ou 400 000 km) sont des arguments de vente, mais son utilisation quotidienne peut présenter des défis.
Une batterie qui se décharge à l’arrêt
La batterie LMP, également appelée “chaude”, doit être maintenue à une température de 60 degrés. Si elle n’est pas branchée, elle se décharge voire s’endommage. Néanmoins, Autopuzz affirme que la demande pour ces voitures est bien présente. L’entreprise en vend environ cinquante par mois et prévoit d’écouler son stock de 800 véhicules d’ici l’été 2022.
Cette opération a donc été jugée “rentable” par Autopuzz, qui s’est ainsi imposée sur le marché en plein essor de la voiture électrique. L’entreprise a maintenant d’autres projets en tête.
En conclusion, les voitures Autolib de Bolloré connaissent des destins différents après l’arrêt des services d’autopartage. Certaines se retrouvent dans un “cimetière” en Sologne, tandis que d’autres sont vendues par Autopuzz. Malgré les difficultés liées à leur batterie, ces voitures électriques continuent de susciter de l’intérêt sur le marché de l’occasion.