Quelle technologie hybride convient le mieux à votre voiture ?

Quelle technologie hybride choisir pour sa voiture ?

Les voitures hybrides sont de plus en plus plébiscitées par les particuliers, préférées aux voitures entièrement électriques. Cette technologie de propulsion, plus familière pour les conducteurs car elle repose principalement sur un moteur thermique, semble les rassurer davantage. Ils sont en effet habitués à cette mécanique et n’ont plus à craindre les pannes électriques liées à l’autonomie. Avec les nombreuses offres disponibles sur le marché, les occasions de choisir une voiture hybride sont nombreuses. Comme on dit, “construisez un stade de foot et les joueurs viendront naturellement d’eux-mêmes”.

Mais est-ce réellement le bon choix à faire ? Est-ce que l’hybride est une solution viable pour remplacer votre voiture actuelle ? Analysons la question.

Il y a hybride et hybride …

Il est important de préciser qu’il serait réducteur de regrouper toutes les hybrides dans la même catégorie. Entre une micro-hybridation 48V et un dispositif rechargeable de 20 kWh, il y a un monde de différence ! Pour répondre à la question de savoir s’il faut opter pour une voiture hybride, il faut d’abord distinguer les technologies MHEV, HEV et PHEV. La réponse ne sera pas unilatérale.

Micro-hybride 48V (= thermique ?) MHEV

Le terme “hybride” est pratiquement exagéré pour les véhicules de 48V, qui sont essentiellement des voitures thermiques à 99%. Il est impossible de rouler en mode 100% électrique, et honnêtement, on ne remarque même pas que l’on conduit une voiture dotée d’une quelconque hybridation. L’achat d’une voiture de ce type n’est pas risqué, à moins que les moteurs thermiques soient interdits de vente dans un avenir proche. Le surcoût est imperceptible, et il faut voir le 48V comme une nouvelle norme pour les moteurs thermiques. C’est un petit support électrique léger et peu coûteux qui n’implique aucun inconvénient.

Hybride léger MHEV : le moins pire ?

Ensuite, il y a les petites hybrides de type HSD Toyota (Yaris, Prius, Corolla, etc.) ou encore les E-Tech non rechargeables. Il existe de nombreuses technologies différentes dans cette catégorie. Ces voitures sont équipées de petites batteries de 2 kWh environ. Elles permettent de réduire la consommation principalement en milieu urbain (idéales pour les embouteillages, le moteur thermique étant coupé la plupart du temps). Pour le reste, cela reste assez classique (un diesel consomme généralement autant qu’une hybride Toyota HSD). Cependant, l’avantage est que la consommation n’augmente pas beaucoup lorsque la batterie est vide, contrairement aux hybrides rechargeables qui nécessitent de grandes batteries. Notez cependant que les petites hybrides auront tendance à voir leur batterie s’affaiblir après environ 5 ans. Cela peut nuire aux économies de carburant et à la revente. La même chose s’applique aux 48V, mais étant donné leur faible influence sur la voiture, une batterie usée ne changera pas grand-chose en pratique (puissance et consommation resteront à peu près les mêmes).

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Ces voitures hybrides ont une réelle utilité en milieu urbain intense, mais beaucoup moins sur les routes dégagées, où une voiture diesel serait généralement plus économique pour votre portefeuille et pour la planète. Si vous vivez en centre-ville, c’est assez viable, mais si vous roulez principalement à des vitesses supérieures à 50 km/h, ce n’est pas vraiment recommandé.

Hybride à “prolongateur” : en voie de disparition

Il s’agit essentiellement d’une voiture électrique à laquelle on a ajouté un petit groupe électrogène à énergie fossile, c’est-à-dire un petit moteur qui alimente une dynamo. On peut penser à l’i3 ou à l’Opel Ampera, par exemple. Ces voitures doivent être considérées comme des voitures électriques avant tout, et pas vraiment comme des voitures hybrides (d’ailleurs, les i3 se vendent souvent sans prolongateur). Elles sont si rares que l’on peut presque les oublier.

Hybride “lourd” PHEV rechargeable : une illusion séduisante !

Enfin, nous avons les hybrides rechargeables, qui sont généralement d’un tout autre calibre, avec un surpoids pouvant atteindre 200 à 600 kg ! Cet excès de poids nuit grandement à la dynamique de conduite et nécessite plus d’énergie pour se déplacer (ce qui entraîne des consommations en mode thermique très élevées). Le paradoxe de l’hybride, censé être une voiture propre (il faut vraiment être aveugle pour ne pas le voir), est que l’on a besoin de plus d’énergie pour faire avancer le véhicule, en raison de la masse accrue, ce qui provoque également une usure plus rapide des pneus et des plaquettes malgré la régénération.

Dans ce cas, il est possible de rouler de 20 à 90 km en mode tout électrique, à condition bien sûr d’avoir pu recharger la batterie. Cependant, il est important de comprendre que vous serez presque constamment à la recherche d’une prise de recharge, car la réserve d’énergie est généralement d’environ 25 km, ce qui signifie que vous épuiserez rapidement la batterie. Ironiquement, vous passerez plus de temps à essayer de recharger votre hybride qu’avec une voiture électrique, qui peut parcourir des centaines de kilomètres avant d’avoir besoin d’être rechargée. Vous deviendrez donc obsédé par les prises électriques si vous optez pour une hybride rechargeable. L’acte de recharger votre voiture ne quittera jamais votre esprit, car la surconsommation due à la conduite en mode batterie vide rendra votre portefeuille douloureusement léger.

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Sachez que je n’énumère ici qu’un aperçu des inconvénients de l’hybride rechargeable, et je vous invite à lire la suite pour en savoir plus. Le surcoût est considérable, tout comme le surpoids (qui réduit l’espace du coffre) et le risque financier en cas de panne importante après la fin de la garantie. J’ai des exemples de personnes qui regrettent d’avoir acheté une hybride il y a quelques années, car le coût des pièces détachées pour les réparations est totalement exorbitant (non viable économiquement, avec des factures de plus de 10 000 euros). De plus, pour de nombreux propriétaires, la batterie ne tient plus très longtemps après plusieurs années d’utilisation, ce qui signifie qu’ils ont une voiture inutilement lourde et très gourmande en carburant.

Pour la plupart des modèles, la perte de volume de coffre est assez conséquente. Par exemple, un Captur E-tech passe de 422 litres à 265 litres et un X5 de 650 litres à 500 litres.

L’avantage est tout de même d’avoir une voiture capable de rouler en mode tout électrique au quotidien pour se rendre au travail, tout en étant parfaitement adaptée aux longs trajets sans soucis (ce qui est déjà possible avec une voiture électrique, bien que certains en doutent encore… Il y a aujourd’hui de nombreuses bornes de recharge et les choses évoluent plus rapidement que ce que vous pouvez imaginer). Cependant, la petite batterie ne pourra pas conserver ses capacités pendant de nombreuses années, car elle est très sollicitée et subit de nombreux cycles de charge et de décharge. Après environ 5 ans, il ne restera probablement pas grand-chose, ce qui réduira les économies de carburant et la valeur de revente. Cependant, il est important de souligner que ce n’est qu’un aperçu de l’analyse de cette technologie et je vous recommande de creuser davantage en lisant cet article.

Pour une voiture de sport ?

En ce qui concerne les voitures de sport, il est fortement conseillé d’éviter toute hybridation supérieure à 48V. Bien que cela puisse fonctionner sur une lourde Panamera destinée principalement au grand tourisme, je recommanderais d’éviter cette technologie sur les autres formats plus légers (soit une voiture thermique à 100%, soit une voiture électrique à 100%). Bien sûr, si cela permet d’éviter 30 000 euros de malus, il est alors raisonnable de se laisser tenter. Car entre une voiture hybride et pas de voiture de sport du tout, le choix est évident.

Un pari risqué pour l’avenir ?

Obsolescence ?

Si la technologie hybride est actuellement très prisée, rien ne garantit que ce sera encore le cas, même dans 5 ans, au moment où vous souhaiterez revendre votre voiture. Si vous ne trouvez aucun acheteur, la perte sera colossale pour vous. Sans parler du cas où votre batterie sera épuisée, rendant votre voiture totalement inintéressante (ce qui devrait arriver après cette échéance). La transition vers le tout électrique semble trop rapide pour que l’hybride reste suffisamment attractif (même si cette attractivité ne durera probablement pas très longtemps, malgré l’incertitude de l’avenir).

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Cependant, il est important de noter que les problèmes économiques à venir pourraient potentiellement ralentir cette transition, et il est possible qu’il y ait un retard de 5 à 10 ans (oui, la crise à venir sera difficile !).

Fiabilité ?

En ce qui concerne la fiabilité, les constructeurs nous ont prouvé maintes fois qu’on ne peut pas compter sur eux… L’époque où les produits étaient fabriqués avec “amour” et où l’objectif était de proposer des produits durables à leurs clients est révolue (comme pour les récompenser d’avoir choisi leur marque). La complexité croissante des produits proposés n’aide pas non plus, pas plus que la concurrence féroce (bien que cela soit généralement positif pour le consommateur)… Maintenant, le profit prévaut avant tout, sans vouloir tomber dans des clichés caricaturaux (c’est malheureusement une réalité). En conséquence, les cahiers des charges sont poussés au maximum pour obtenir des coûts réduits tant au niveau de la conception que de la réalisation.

Le résultat est que nous avons des produits qui durent à peine 5 ans (et encore), juste le temps de passer les garanties légales et contractuelles. Après cela, cela devient très aléatoire… Sachant que les moteurs thermiques seuls (pourtant maîtrisés depuis près de 100 ans) posent généralement de nombreux problèmes, il est évident que la durabilité des hybrides est encore incertaine (à l’exception de Toyota, bien sûr).

Pour favoriser la fiabilité, je recommande les versions hybrides différenciées (c’est-à-dire avec un moteur électrique sur un essieu différent du moteur thermique) ou l’hybridation avec prolongateur (voiture électrique dotée d’un générateur électrique mobile fonctionnant à l’essence). Pour la première technologie, je peux citer la BMW Série 2 Active Tourer hybride, et pour la deuxième, la BMW i3.

L’avenir incertain de l’hybride face à l’électrique

La technologie hybride se trouve entre deux chaises, elle peut être à la fois une thermique et une électrique. Mais elle ne fait ni l’un ni l’autre de manière optimale. Alors que certains diront que cela cumule les avantages des deux types de propulsion, j’ai tendance à voir le verre à moitié vide (mon pessimisme refait surface !), c’est-à-dire que cela cumule également les inconvénients des deux. L’électrique ou l’hybride ? Quel choix pour aujourd’hui et demain ? Cliquez ici pour en savoir plus sur le sujet.

Conclusion

Si l’hybride est très séduisante en ce moment, il faut se projeter à au moins 5 ans. Il est fort probable qu’une hybride achetée à prix d’or en 2020 semble assez obsolète dans un monde où les voitures électriques seront nettement moins chères, avec des autonomies généreuses et des bornes de recharge partout. Mais encore une fois, il y a hybride et hybride…


Article originally published on Fiches-auto.fr.