En 1997, l’amiante qui était utilisé dans la composition de nombreux matériaux et produits du bâtiment comme le fibrociment, a été interdit. En effet, l’amiante présente un risque, aussi bien pour la santé que pour l’environnement. Toutefois, près de 25 ans après son interdiction, il est toujours présent dans de nombreux bâtiments. Sa présence étant difficile à détecter, il est important de savoir comment se protéger lors d’interventions sur des matériaux susceptibles de contenir de l’amiante. Pour ce faire, de nombreux acteurs agissent pour minimiser les risques le plus possible.
Quels sont les risques liés à l’amiante ?
L’amiante est un matériau naturel fibreux, composé de fibres très fines et fragiles, invisibles à l’œil nu. C’est pour cette raison qu’il est difficile de détecter leur présence. Lorsque ces fibres se brisent pour cause de travaux ou de dégradation avec le temps, elles émettent de la poussière. C’est cette poussière qui pose un danger pour la santé. En effet, lorsqu’elle est inhalée, les fibres d’amiante se déposent dans les poumons. Elles peuvent ainsi causer de graves maladies respiratoires comme le cancer du poumon, la plèvre, ou encore des plaques pleurales. Ces maladies peuvent mettre jusqu’à 40 ans à se déclarer après la première exposition. L’amiante sous toutes ses formes est donc considéré comme une substance cancérigène.
Les risques d’exposition surviennent principalement lors d’interventions sur des matériaux contenant de l’amiante comme le perçage, le ponçage ou encore la découpe. C’est pour cette raison que les professionnels du BTP sont principalement touchés. En effet, selon l’Anses, l’amiante représente aujourd’hui la deuxième cause de maladies professionnelles et la première cause de décès liés au travail, en dehors des accidents de travail.
Où se trouve principalement l’amiante ?
L’amiante est difficile à identifier. Il a notamment été utilisé dans la composition de nombreux matériaux et produits de construction et peut donc se trouver à divers endroits d’un bâtiment ou d’un logement. On le trouve principalement au sein d’éléments comme :
- Les faux plafonds
- Les canalisations
- Les toitures
- Les cages d’ascenseurs
- Les cloisons intérieures
- Les calorifuges
- Les enduits
- Les dalles de sol
- Les flocages
- Les joints
L’amiante est donc potentiellement présent dans toutes les pièces d’un logement et un grand nombre de métiers du bâtiment peuvent y être exposés.
Le décret du 9 mai 2017 a rendu obligatoire le diagnostic amiante avant travaux, ce qui permet de s’assurer de la présence ou de l’absence d’amiante, mais également de son niveau de dangerosité. Il convient également de se renseigner auprès du propriétaire du bâtiment. En effet, le diagnostic amiante est également obligatoire avant la vente de tous les bâtiments dont le permis de construire date d’avant 1997. Lorsque les matériaux contenant de l’amiante se dégradent et émettent trop de fibres, ils présentent un risque pour la santé et des travaux sont nécessaires.
Comment se protéger de l’amiante ?
Il est important pour les professionnels qui interviennent sur des matériaux susceptibles de contenir de l’amiante, comme le fibrociment par exemple, de savoir comment s’en protéger. Pour ce faire, une analyse des risques doit être menée avant chaque chantier. Elle permet de déterminer les méthodes de travail permettant de minimiser l’émission de fibres d’amiante, ainsi que les mesures de protection à mettre en place. En effet, les mesures de protection, notamment en ce qui concerne les masques, varient en fonction des différents niveaux d’empoussièrement définis par la réglementation :
- Premier niveau d’empoussièrement : empoussièrement dont la valeur est inférieure à 100f/L,
- Deuxième niveau d’empoussièrement : empoussièrement dont la valeur est supérieure ou égale à 100 f/L et inférieure à 6000 f/L,
- Troisième niveau d’empoussièrement : empoussièrement dont la valeur est supérieure ou égale à 6000 f/L et inférieure à 25 000 f/L.
Au-delà du troisième niveau d’empoussièrement, l’entreprise doit revoir ses méthodes de travail de sorte à baisser les concentrations d’amiante.
Le Code du travail fixe également une valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) qui est de 10 fibres par litre pour l’amiante. Il s’agit de la concentration dans l’air que peut respirer une personne pendant 8 heures sans risque pour sa santé, en théorie. La VLEP ne doit jamais être dépassée, sous peine de sanctions pénales.
Ces deux variables rentrent donc en compte dans la détermination des mesures de protection individuelles et collectives sur un chantier. Dans tous les cas les personnes qui travaillent sur des matériaux contenant de l’amiante doivent, au minimum, porter :
- Une combinaison à usage unique de type 5 avec capuche, fermées au cou, chevilles et poignets,
- Des gants étanches,
- Des bottes de sécurité décontaminables ou des sur-chaussures à usage unique,
- Une protection respiratoire type masque P3 ou FFP3.
Quel type de masque pour l’amiante ?
Le choix du type de masque de protection doit être fait en fonction de l’évaluation des risques, qui prend en compte plusieurs critères comme :
- La température
- L’effort physique
- Les autres polluants présents
- L’hygrométrie
- Les postures de travail
- La durée
- La visibilité
Le masque utilisé dépend également du niveau d’empoussièrement mentionné précédemment et comme défini dans l’arrêté du 7 mars 2013 relatif au choix, à l’entretien et à la vérification des équipements de protection individuelle utilisés lors d’opérations comportant un risque d’exposition à l’amiante.
Pour le premier niveau d’empoussièrement, les masques à privilégier sont :
- Les demi-masques filtrants à usage unique FFP3 pour les travaux de sous-section 4 d’une durée maximale de 15 minutes,
- Les appareils de protection respiratoire (APR) filtrant avec demi-masque ou masque complet équipé de filtres P3,
- Les masques filtrant à ventilation assistée TM2P avec demi-masque, TM3P avec masque complet ou TH3P avec cagoule ou casque.
Pour le deuxième niveau, les masques qui conviennent sont :
- Les APR filtrants à ventilation assistée TM3P avec masque complet afin d’assurer en permanence une suppression à l’intérieur du masque, dont le débit minimum est de 160 l/min,
- Les APR isolants à adduction d’air comprimé respirable à débit continu de classe 4 qui permettent d’assurer un débit de 300 l/min avec masque complet,
- Les APR isolants à adduction d’air comprimé respirable à la demande à pression positive avec masque complet qui permettent d’atteindre le cas échéant un débit supérieur à 300 l/min.
Enfin, pour le troisième niveau :
- Les APR isolants à adduction d’air comprimé respirable à débit continu de classe 4 assurant un débit minimum de 300 l/min avec masque complet,
- Les APR isolants à adduction d’air comprimé respirable à la demande à pression positive avec masque complet, qui permettent d’atteindre le cas échéant un débit supérieur à 300 l/min.
Chaque masque doit être ajusté à la personne qui le porte. L’état général, le bon fonctionnement et l’étanchéité des masques doivent être vérifiés avant chaque utilisation. Après utilisation, les masques à usage unique doivent être jetés en tenant compte de la réglementation concernant les déchets d’amiante. Les autres masques doivent être décontaminés.