Jésus, dans son enseignement sur la vérité, nous invite à une réflexion profonde. Dans le chapitre 8 de l’Évangile de Jean, au milieu d’une atmosphère tendue où incompréhension et agressivité règnent, Jésus affirme : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres ».
Le contexte de l’enseignement de Jésus sur la vérité
Ce passage se déroule à Jérusalem et commence par l’arrivée des scribes et des pharisiens avec une femme surprise en situation d’adultère. Jésus confond les accusateurs et fait preuve de miséricorde envers l’accusée. Une discussion s’ensuit entre Jésus et ses adversaires, portant sur son identité et sa filiation. Les malentendus se multiplient et la tension monte, allant jusqu’à une tentative de lapidation. Finalement, Jésus se cache et sort du Temple.
La vérité que Jésus apporte aux hommes
La première vérité que Jésus révèle est son lien filial avec le Père, le Dieu de l’Ancien Testament. Il est l’accomplissement des Écritures et le seul fils de Dieu qui réalise le destin créateur de son Père pour l’humanité. Jésus ne tire pas cette vérité de lui-même, mais l’explique en disant : « Je dis ce que moi, j’ai vu auprès de mon Père ». Il est à la fois révélateur et révélé, bouleversant notre compréhension de Dieu en affirmant que Dieu n’est pas inconnaissable. C’est par la médiation du Christ que les hommes peuvent entrer dans la communion filiale qui unit Jésus à son Père. En demeurant dans sa parole, l’homme peut également entrer dans une relation fraternelle avec son prochain, à l’image de la miséricorde manifestée par Jésus envers la femme adultère. Jusque-là, les pharisiens avaient expérimenté une loi qui était plus une contrainte qu’une pédagogie de la liberté.
Pourquoi la vérité de Jésus suscite-t-elle de la violence ?
La vérité enseignée par Jésus finit par provoquer une tentative de lapidation. Corina Combet-Galland, spécialiste de la Bible, explique que cette hostilité découle du fait que Jésus doit d’abord faire comprendre à ses adversaires leur servitude avant de révéler la vérité. Les pharisiens font un quiproquo majeur en interprétant la liberté de manière sociale et politique, alors que Jésus parle de l’esclavage du péché dont seul le Fils peut libérer. Jésus affirme une antécédence à toute histoire, centrée sur une nouvelle naissance qui dépasse la généalogie. La véritable liberté, révélée par Jésus, nous permet de nous découvrir nous-mêmes et de vivre une vie authentique.
Pourquoi Jésus n’exprime-t-il pas la vérité de manière plus directe ?
On peut se demander pourquoi Jésus n’utilise pas un langage plus clair pour révéler la vérité. En réalité, son langage reflète la nature de la vérité qu’il enseigne. Sa parole se propose, mais ne s’impose jamais. Elle demande une adhésion libre et une foi de l’auditeur, qui doit demeurer dans la Parole. Pour pouvoir entendre cette vérité, il est nécessaire de s’ouvrir à la réalité de soi-même, à ses faiblesses, ses dépendances et ses limites. La manière dont la vérité est révélée montre qu’elle est toujours le fruit d’un combat spirituel. Elle doit être accueillie avec les risques que cela comporte, car Dieu nous a créés libres de la refuser.
En conclusion, Jésus enseigne que la vérité est une réalité profonde qui ne peut être saisie que par une adhésion libre et une ouverture à la parole de Jésus. C’est par cette vérité que nous pouvons connaître la liberté véritable et vivre une vie pleine et authentique.
