Lorsqu’une femme en âge d’être réglée ne présente pas d’écoulement menstruel, on parle d’aménorrhée. Il s’agit d’un trouble du cycle menstruel pouvant être classifié en deux types : l’aménorrhée primaire et l’aménorrhée secondaire.
C’est quoi l’aménorrhée ?
L’aménorrhée primaire se réfère à l’absence de premières menstruations chez une jeune fille dont le cycle menstruel n’est pas encore régulier (entre 13 et 16 ans en moyenne). Parfois, la puberté est déjà terminée ou presque : la poitrine s’est formée, les poils pubiens ont poussé, mais les règles ne viennent pas.
D’autre part, l’aménorrhée secondaire correspond à l’interruption des règles chez une femme qui a déjà eu ses menstruations.
L’aménorrhée, un symptôme important à prendre en compte
Sur le papier, ne pas avoir ses règles peut sembler plutôt agréable. On évite les poussées d’acné, les maux de ventre, la ficelle du tampon qui dépasse à la piscine, les tâches de sang sur le pantalon blanc, les sautes d’humeur et les autres désagréments. Sur le plan économique, c’est également avantageux, car plus besoin d’acheter des protections hygiéniques.
Pourtant, les règles sont un phénomène naturel qui fait partie intégrante de la vie d’une femme. L’aménorrhée est un dysfonctionnement qui peut être le symptôme de pathologies plus graves. Ne pas avoir ses règles n’est pas normal, à moins d’être enceinte ou ménopausée. En cas d’aménorrhée primaire ou d’interruption des règles pendant plus de 4 mois, il est important de consulter un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme.
Quelles sont les causes de l’absence de règles ?
Les causes de l’aménorrhée primaire
Les raisons expliquant l’absence de règles chez une fille de 16 ans peuvent être multiples. Il peut s’agir de problèmes physiques ou psychologiques. Voici les causes les plus courantes d’aménorrhée primaire :
- Un retard pubertaire : il s’agit d’un cas très courant. Le corps de la jeune fille est simplement en retard par rapport à ses pairs ; sa croissance et sa puberté surviendront naturellement, y compris les premières règles.
- Une malformation de l’utérus ou du vagin : ces anomalies peuvent être détectées grâce à un examen clinique ou une échographie pelvienne. Parfois, une intervention chirurgicale est nécessaire pour traiter ces malformations.
- Une anomalie génétique : certaines jeunes filles présentent des caractéristiques génétiques masculines, avec un taux de testostérone très élevé qui bloque l’arrivée des menstruations.
- La tuberculose génitale : cette maladie se manifeste par une destruction de l’endomètre, la muqueuse qui tapisse l’utérus et qui est évacuée pendant les règles. Sans endomètre, il n’y a rien à évacuer, donc pas de menstruation. La tuberculose génitale peut être traitée par un traitement antibiotique spécifique.
- Un entraînement sportif trop intensif : selon une étude américaine publiée dans la revue “La Lettre du Gynécologue”, plus le volume et l’intensité des entraînements sont importants chez une jeune athlète, plus elle risque de développer une aménorrhée. Par exemple, 90 % des gymnastes de moins de 18 ans évoluant en compétition internationale présentent une absence de règles. Toutefois, la pratique régulière d’une activité physique a également des effets bénéfiques sur les douleurs menstruelles et est généralement recommandée pour prendre soin de son corps. Cette cessation des règles n’aurait pas d’effets indésirables ou dangereux sur la santé menstruelle.
- Des causes psychologiques : un traumatisme, un stress intense ou certaines pathologies psychologiques telles que la dépression mentale ou l’anorexie peuvent être à l’origine de l’aménorrhée.
Les causes de l’aménorrhée secondaire
Tout comme pour l’aménorrhée primaire, les causes pouvant entraîner une absence de règles chez une femme sont multiples. Voici les principales raisons qui peuvent conduire à une interruption du flux menstruel :
- Une grossesse : la première chose à faire lorsque l’on constate une absence soudaine de règles est de faire un test de grossesse, même si l’on utilise une contraception.
- L’arrivée de la ménopause : à l’approche de la ménopause, la production d’œstrogènes diminue progressivement. Les règles deviennent de plus en plus irrégulières avant de disparaître complètement.
- La prise ou l’arrêt d’une contraception : la pilule, l’implant ou le stérilet peuvent avoir des effets différents sur le corps de chaque femme. Parfois, la prise ou l’arrêt de ces contraceptions perturbent les cycles menstruels et peuvent entraîner l’interruption des règles, sans gravité.
- La prise de certains médicaments tels que les corticoïdes, les antidépresseurs ou la chimiothérapie peut entraîner une aménorrhée temporaire ou permanente.
- Une sécrétion excessive de prolactine : cette hormone, qui favorise la lactation et la croissance des glandes mammaires, peut provoquer une aménorrhée lorsqu’elle est produite en excès par le cerveau.
- Le stress : un coup de stress intense ou une anxiété prolongée peuvent avoir un impact sur le corps au point d’interrompre les saignements menstruels.
Le diagnostic de l’aménorrhée
La plupart du temps, l’absence de règles n’a pas de conséquences graves. Cependant, si l’aménorrhée s’accompagne d’autres symptômes ou si les menstruations sont absentes pendant plus de 3 mois, il est préférable de consulter un gynécologue.
Ceci est particulièrement vrai dans le cas de l’aménorrhée primaire, où les anomalies génétiques sont plus fréquentes.
Si l’aménorrhée est secondaire, le médecin peut procéder à un test aux progestatifs.
Si aucune cause n’est identifiée, une enquête nutritionnelle est nécessaire, en particulier si l’indice de masse corporelle est inférieur à 22.
Les traitements de l’aménorrhée
Parfois, la nature résout le problème d’elle-même après quelques semaines ou quelques mois. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas. En fonction des causes de votre aménorrhée, les médecins pourront alors vous proposer différentes options :
- Un traitement hormonal : certains médicaments permettent de déclencher artificiellement les règles. Cette option est souvent utilisée pour traiter les aménorrhées primaires. D’autres traitements hormonaux sont également très efficaces pour réguler la sécrétion de prolactine, parfois à l’origine de l’interruption des règles.
- La chirurgie : il est possible de corriger les malformations anatomiques responsables de l’absence de règles grâce à une intervention chirurgicale. Cette solution est très efficace pour les déformations de l’utérus et du vagin.
- La psychothérapie : lorsque l’aménorrhée est causée par un traumatisme psychologique (viol, deuil, etc.), des troubles psychiques ou une maladie mentale, la psychothérapie est la solution de référence. Au fil des séances, les blocages psychologiques à l’origine de l’interruption des règles devraient se dissiper et les saignements devraient reprendre progressivement.
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