L’autisme est un trouble complexe et varié qui se manifeste différemment chez chaque individu. Les troubles du spectre autistique (TSA) regroupent une diversité de caractéristiques, ce qui explique pourquoi chaque personne est située à un degré différent sur ce spectre.
La dyade autistique : deux facettes indissociables
Les symptômes de l’autisme peuvent être regroupés en deux types de manifestations, qui forment ce que l’on appelle la dyade autistique :
1. Des difficultés dans la communication et les interactions sociales
Les personnes autistes peuvent présenter peu ou pas de langage, une communication non-verbale inadaptée, des répétitions de mots ou d’expressions, une faible compréhension des sous-entendus, de l’humour, du langage imagé, des difficultés à exprimer leurs émotions et à comprendre celles des autres, ainsi qu’un malaise dans les interactions sociales.
2. Des comportements répétitifs et des intérêts restreints
Les comportements répétitifs ou compulsifs, l’intolérance aux changements ou à l’imprévu, ainsi que les intérêts ou activités obsessionnels, font également partie de la dyade autistique.
Ces signes s’accompagnent souvent d’une hyper- ou d’une hypo-réactivité sensorielle, ce qui signifie que les personnes autistes peuvent réagir de manière intense ou être peu sensibles aux stimuli sensoriels tels que le bruit, la lumière, les odeurs, ou le toucher.
Troubles et maladies associés : les comorbidités
L’autisme est souvent associé à d’autres manifestations, tels que des problèmes de sommeil, des troubles psychiatriques (anxiété, dépression, etc.), des troubles du neurodéveloppement tels que des problèmes d’apprentissage, d’attention (hyperactivité, etc.), ou encore à des pathologies telles que l’épilepsie, certaines maladies génétiques (trisomie 21, syndrome de Rett, syndrome de l’X fragile, etc.). Ces conditions associées sont appelées les “comorbidités”.
Une prise en charge globale pour favoriser le bien-être de chaque individu
En raison des multiples manifestations de l’autisme, la prise en charge doit être globale et pluridisciplinaire. Cela permet de favoriser le bien-être, le développement, l’éducation et la socialisation de chaque individu, en prenant en compte ses particularités.
Quelques chiffres à prendre en compte
- 1 personne sur 100 est concernée par l’autisme en France, soit environ 700 000 personnes, dont 100 000 ont moins de 20 ans (Source : Inserm).
- On compte 3 garçons atteints d’autisme pour 1 fille, mais ce chiffre est à nuancer car les filles peuvent être sous-diagnostiquées. Les premiers signes de l’autisme apparaissent principalement entre 18 et 36 mois (Source : Inserm).
- L’âge moyen au moment du diagnostic est situé entre 3 et 5 ans et 60 à 70 % des enfants autistes ne sont pas scolarisés (Source : Autisme info service).
Les idées reçues à combattre
Il est important de lutter contre les idées reçues concernant l’autisme. Voici quelques vérités à clarifier :
> L’autisme n’est pas une maladie
L’autisme est un trouble du neurodéveloppement et non une maladie mentale. Il englobe des altérations cérébrales qui se développent avant la naissance et qui affectent le langage, la motricité, la perception, les émotions, les interactions sociales, etc. Depuis 1996, l’autisme est officiellement reconnu comme un handicap.
> L’autisme n’est pas toujours associé à un retard mental
Certaines personnes atteintes d’un trouble du spectre autistique ne présentent pas de déficience intellectuelle. Certaines d’entre elles ont même un niveau intellectuel élevé, ce qui est qualifié d’autisme de haut niveau.
> La cause de l’autisme reste inconnue
À ce jour, la cause exacte de l’autisme n’est pas connue. Des études ont montré un lien entre l’autisme et la génétique, mais ce n’est pas la seule explication. Le développement neurologique ainsi que les facteurs environnementaux pourraient également avoir une influence. Les recherches dans ce domaine sont encore très vastes. Une certitude est que l’autisme n’est pas lié à la relation parent-enfant, ni au mode d’éducation.
> L’autisme ne peut pas être guéri
Étant donné que la cause de l’autisme n’est pas connue, il n’existe actuellement aucun traitement médical pour le guérir. Cependant, une prise en charge pluridisciplinaire adaptée aux besoins de chacun permet d’améliorer la qualité de vie des personnes autistes tout au long de leur vie.
> Les personnes autistes perçoivent le monde différemment
Les personnes autistes ont une perception différente du monde, ce qui explique parfois leurs réactions inhabituelles et leurs difficultés dans les relations sociales et la communication. Leur cerveau traite les informations et les perceptions de manière distincte des autres individus.
> La communication avec une personne autiste est possible
Bien que les personnes autistes puissent éprouver des difficultés dans leur communication verbale et non verbale, cela ne signifie pas qu’elles sont incapables de communiquer. Dès la petite enfance, elles développent leur propre mode de communication. Le défi consiste à établir un pont avec leurs modes de communication en utilisant, par exemple, une communication visuelle, en évitant les phrases ambiguës ou imagées, et en simplifiant le message.
> Les personnes autistes peuvent apprendre
Certaines formes sévères d’autisme peuvent être associées à une déficience intellectuelle qui entraîne des difficultés d’apprentissage significatives. Cependant, dans la plupart des cas, la plasticité cérébrale persiste. L’adaptation des méthodes d’apprentissage au fonctionnement cognitif spécifique de la personne autiste peut permettre leur efficacité.
Pour aller plus loin
Si vous souhaitez approfondir vos connaissances sur l’autisme, vous pouvez consulter les ressources suivantes :
- Mieux comprendre l’autisme
- L’autisme en FALC (facile à lire et à comprendre)
- Qu’est-ce que la dyade autistique ?
En complément, vous pouvez également visionner le webinaire “Qu’est-ce que l’autisme ?” sur la chaîne YouTube du CRAIF.
L’autisme est un sujet complexe qui nécessite une compréhension approfondie et une sensibilisation accrue. En gardant à l’esprit l’unicité de chaque individu, nous pouvons contribuer à créer un environnement inclusif et bienveillant pour les personnes autistes.
