Le paludisme, également appelé “malaria”, est une infection parasitaire qui affecte des millions de personnes à travers le monde. Environ 40% de la population mondiale est exposée à cette maladie, et malheureusement, plus de 400 000 personnes en meurent chaque année.
Malgré les efforts déployés ces dernières années pour combattre cette maladie, aucun vaccin efficace n’a encore été mis au point. De plus, les parasites responsables du paludisme deviennent de plus en plus résistants aux médicaments. Cette situation complexe est encore aggravée par la récente pandémie de coronavirus, qui entrave les campagnes de lutte contre le paludisme.
Heureusement, Vision du Monde est là pour soutenir les populations touchées en mettant en place des mesures de prévention et en facilitant l’accès aux soins de santé, afin de réduire les cas graves de paludisme.
Le paludisme : définition et histoire
Le paludisme est une maladie infectieuse transmise par la piqûre de certains moustiques femelles porteurs du parasite Plasmodium. Il est communément appelé “palu” et se propage principalement dans les zones tropicales, surtout en Afrique subsaharienne.
Les premiers symptômes du paludisme sont apparition de fièvre, de sueurs froides et de tremblements, ainsi que des maux de tête, des courbatures, des vomissements, des diarrhées et de la toux.
Cette maladie est connue depuis l’Antiquité. Des écrits égyptiens et indiens font référence à cette maladie provoquant fièvre et frissons. Cependant, c’est à partir du 16ème siècle, lors des grands échanges maritimes et du commerce triangulaire, que le paludisme s’est beaucoup propagé dans le monde. Enfin, au 17ème siècle, un premier remède a été découvert : la “poudre des jésuites”, issue de l’écorce d’un arbre appelé quinquina, découvert au Pérou.
En 1880, le médecin français Alphonse Laveran a identifié pour la première fois le parasite responsable du paludisme, tandis que le médecin anglais Ronald Ross a confirmé l’hypothèse selon laquelle les moustiques le transmettent.
Aujourd’hui, le paludisme est répandu dans une centaine de pays. Bien que des traitements préventifs existent et que des campagnes de prévention soient menées, la maladie touche toujours plus de 200 millions de personnes par an.
Peut-on guérir du paludisme ?
Heureusement, le paludisme est une maladie dont il est possible de guérir. Un traitement antipaludique doit être administré le plus rapidement possible dès l’apparition des premiers symptômes, afin d’augmenter les chances de guérison et d’éviter les formes graves.
Avant tout, un diagnostic par prélèvement sanguin est réalisé pour confirmer la présence du paludisme et identifier les parasites responsables. Si la maladie n’est pas détectée assez rapidement, elle peut prendre une forme grave et mortelle, ou se transformer en une infection chronique provoquant une anémie, selon le type d’infection.
Comment se transmet le paludisme ?
Le paludisme se transmet par la piqûre d’un moustique femelle du genre Anopheles, s’il est porteur du parasite Plasmodium. Le moustique, en piquant une personne infectée, récupère le parasite avant de le transmettre à une autre personne. Cependant, tous les moustiques ne portent pas le parasite responsable de la maladie et ne transmettent donc pas le paludisme.
De plus, une femme enceinte peut transmettre le paludisme à son enfant à travers le placenta.
Les risques d’être infecté par le paludisme sont plus importants dans les zones tropicales d’Afrique, qui représentent plus de 90% des cas de paludisme. Cependant, le paludisme est également présent dans les zones tropicales d’Asie et d’Amérique latine, là où les moustiques se développent le plus.
Les populations locales sont les plus touchées par le paludisme, et plus de 60% des décès liés à la maladie concernent des enfants de moins de 5 ans. Bien qu’ils utilisent des insecticides et des moustiquaires imprégnées de répulsif, il est difficile d’éviter constamment les piqûres de moustiques.
Au fil du temps, certaines personnes peuvent être régulièrement infectées sans développer les symptômes de la maladie. Ces infections répétées permettent finalement à une partie de la population locale de développer une immunité naturelle contre cette maladie si courante.
Cependant, le danger de transmission est plus élevé pour les populations peu exposées au paludisme qui se déplacent vers des zones fortement infestées.
Quel est le traitement du paludisme ?
Les patients atteints de paludisme doivent être diagnostiqués le plus tôt possible, dès l’apparition des premiers symptômes, qui peuvent survenir jusqu’à un mois après l’infection par le moustique. Un diagnostic par prélèvement sanguin est essentiel avant d’administrer un traitement antipaludique. Idéalement, le traitement doit être administré dans les 24 heures suivant l’apparition de la fièvre, afin d’éliminer tout parasite présent dans le sang et d’éviter les complications.
Malgré les recherches en cours, il n’existe actuellement aucun vaccin disponible. Le meilleur moyen de lutter contre le paludisme est donc de mettre en place des mesures de prévention. Les voyageurs occasionnels se rendant dans des zones tropicales sont ainsi invités à suivre un traitement préventif à base de chloroquine, de quinine ou de méfloquine.
Cependant, ces traitements préventifs ont leurs limites. En plus de leurs effets secondaires indésirables, il n’est pas possible de les prendre à long terme, ce qui limite leur utilité pour les populations locales des zones infestées. Ces populations se protègent donc grâce à des moustiquaires imprégnées de répulsif distribuées par les organisations non gouvernementales.
L’Artemisia, une plante asiatique importée en Afrique, est également fréquemment utilisée sous forme d’infusion pour prévenir le paludisme dans les zones où la maladie est endémique. Les pharmacologues utilisent cette plante dans certains traitements préventifs.
Quel est l’impact de la COVID-19 sur le traitement du paludisme ?
La pandémie de coronavirus a fortement perturbé les efforts déployés pour prévenir et traiter les cas de paludisme. La distribution de nombreux produits essentiels pour lutter contre le paludisme, tels que les moustiquaires imprégnées de répulsif ou les traitements antipaludiques, a été entravée par les mesures de confinement et l’arrêt des échanges commerciaux internationaux.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les mesures prises pour freiner l’épidémie de COVID-19 risquent d’accroître le nombre de décès dus au paludisme pendant cette crise. En effet, l’OMS a déjà constaté une augmentation de la mortalité liée au paludisme lors de précédentes épidémies, notamment lors de l’épidémie d’Ebola en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone.
Il est essentiel de ne pas compromettre tous les efforts réalisés ces dernières décennies dans la lutte contre le paludisme en raison de la pandémie de coronavirus. Il est primordial de continuer à acheminer les traitements antipaludiques, de fournir des tests de diagnostic efficaces et de sensibiliser et soutenir les populations en leur donnant un accès aux soins adapté.