L’économie circulaire est un concept essentiel dans la lutte contre le changement climatique. Aujourd’hui, l’extraction et l’utilisation de matériaux représentent 70% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Pour réduire considérablement ces émissions, il est crucial d’analyser les “points chauds” de la consommation et de la production non durables dans des secteurs tels que l’industrie, le bâtiment, la construction et l’agriculture, où leur impact est significatif.
Des études démontrent que l’utilisation efficace et circulaire de seulement quatre matériaux industriels clés (ciment, acier, plastique et aluminium) pourrait réduire les émissions mondiales de GES de 40% d’ici 2050. De plus, si des approches circulaires étaient également adoptées dans le système alimentaire, les émissions mondiales de GES pourraient diminuer de 49%.
Dans le cadre de l’Accord de Paris, les pays ont pris des engagements climatiques appelés Contributions Déterminées au niveau National (CDN) pour réduire les émissions de GES et renforcer la résilience face aux phénomènes météorologiques extrêmes et aux catastrophes naturelles. En intégrant des approches d’économie circulaire à ces engagements, les pays peuvent accélérer la transition vers une économie à faible émission de carbone, protéger l’environnement naturel et créer des emplois verts, décents et durables.
Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), la mise en place d’activités circulaires telles que le recyclage, la réparation, la location et la rénovation pourrait créer 6 millions d’emplois dans le monde d’ici 2030.
Quels sont les défis de la transition vers une économie circulaire ? Pourquoi n’y sommes-nous pas encore parvenus ?
La transition vers une économie plus circulaire est possible, mais elle n’est pas dénuée de défis. Plusieurs obstacles doivent être surmontés.
Le premier défi est le manque de connaissances. Tous les pays ne comprennent pas pleinement le potentiel de l’économie circulaire ou n’ont pas encore mis en place une stratégie en ce sens. Il est donc essentiel de mieux comprendre les avantages et les effets des mesures d’économie circulaire, en particulier pour le climat et la biodiversité.
Les entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises (PME), ainsi que d’autres organisations et acteurs, rencontrent souvent des difficultés pour obtenir un financement adéquat afin de passer d’un modèle commercial linéaire à un modèle circulaire. Par exemple, il faut environ trois ans à un petit agriculteur pour passer de la production traditionnelle de coton à la production de coton biologique. La transition vers des pratiques circulaires et régénératives peut prendre autant de temps, voire plus. Cette transition requiert non seulement des investissements et des financements adéquats, mais aussi le partage de connaissances, le renforcement des communautés et une formation continue.
Même si la mise en œuvre ou l’intégration de pratiques d’économie circulaire était plus facile, évaluer leur impact pourrait être complexe. Par conséquent, le suivi et la communication des progrès réalisés sont souvent difficiles. Par exemple, le suivi des réductions d’émissions de “portée 3” (les émissions indirectes dont une organisation ou une entreprise est responsable tout au long de sa chaîne d’approvisionnement) présente des défis liés à la transparence des chaînes d’approvisionnement, à la liaison avec différents niveaux de fournisseurs et à la complexité de la comptabilité.
En conclusion, l’économie circulaire est essentielle pour la préservation de notre planète et la lutte contre le changement climatique. Cependant, pour parvenir à une transition effective, il est nécessaire de surmonter les défis liés à la connaissance limitée, au financement insuffisant et à la complexité de l’évaluation des progrès. Une fois ces défis relevés, nous pourrons véritablement progresser vers un modèle économique plus durable et respectueux de l’environnement.
