L’Évangile est le message central du christianisme, mais sa signification peut être sujette à débat. Certains le définissent comme la croyance que les pécheurs peuvent être pardonnés de leurs péchés par la repentance et la foi en Jésus-Christ. D’autres estiment qu’il englobe bien plus que cela. Cette discussion a suscité des controverses, avec des accusations de « réduction » de la part de certains, et de « dilution » de la part d’autres. Pourtant, ces deux points de vue répondent en réalité à deux questions différentes, mais toutes deux d’importance biblique.
2 questions, 2 réponses sur l’Évangile
Il est important de distinguer deux questions lorsque l’on parle de l’Évangile:
- Quel est le message qu’une personne doit croire pour être sauvée?
- Quelle est l’entière Bonne Nouvelle du christianisme?
Lorsque des personnes du premier groupe entendent la question, ils la comprennent comme : “Quel est le message qu’une personne doit croire pour être sauvée?” Et ils répondent en évoquant la mort de Christ en substitution des pécheurs, ainsi que la nécessité de se repentir et de croire.
Quant à ceux du second groupe, ils entendent plutôt la question comme : “Quelle est l’entière Bonne Nouvelle du christianisme?” Et ils y répondent en parlant de l’intention de Dieu de renouveler le monde à travers Christ.
Ces deux questions ne sont pas fausses, elles sont toutes deux bibliques. La Bible aborde ces deux questions et y répond. Cependant, il est important de comprendre que la première question porte sur le salut individuel, tandis que la seconde concerne la Bonne Nouvelle dans son ensemble.
Comprendre la relation entre le sens large et le sens étroit
Le Nouveau Testament utilise le terme “Évangile” de deux manières différentes mais intimement liées. Il est parfois employé dans un sens large pour décrire toutes les promesses de Dieu accomplies en Christ. Cela inclut non seulement le pardon des péchés, mais également la nouvelle création, l’établissement du royaume, les nouveaux cieux et la nouvelle terre, etc. Il est également utilisé dans un sens étroit pour désigner spécifiquement la mort expiatoire et la résurrection de Jésus, ainsi que l’appel à la repentance et à la foi en lui.
L’Évangile du royaume inclut nécessairement l’Évangile de la croix. En effet, l’accès aux promesses plus larges du royaume n’est possible qu’à travers le pardon des péchés par la mort de Christ. Ainsi, il est tout à fait approprié d’appeler cette source spécifique de promesse “l’Évangile”. Elle est la passerelle, la source même, à partir de laquelle découle tout le reste.
Implications importantes
Cela soulève plusieurs implications significatives :
- L’Évangile n’est pas seulement la proclamation du royaume, mais également les moyens d’y entrer.
- L’Évangile de la croix est bel et bien l’Évangile, tant que la question est “Quel est le message qu’une personne doit croire pour être sauvée?”
- L’Évangile du royaume n’est pas une version “plus grande” de l’Évangile, mais bel et bien l’Évangile dans son ensemble.
- Le pardon des péchés par la mort de Christ est la passerelle essentielle vers les promesses plus larges du royaume.
- L’accent principal de l’Évangile, de la missiologie et de la pastorale doit être mis sur l’Évangile de la croix, car c’est à travers lui que tout le reste devient accessible.
- Le repentir et la foi en Christ sont les obligations primaires de l’humanité, et doivent donc être la principale emphase de nos prédications.
En conclusion, l’Évangile est à la fois une proclamation du royaume et le moyen d’y entrer. Il est essentiel de comprendre la relation entre l’Évangile du royaume et l’Évangile de la croix. En mettant l’accent sur le pardon des péchés par la mort de Christ, nous pouvons comprendre et partager pleinement la Bonne Nouvelle du christianisme.
