Un arrêt cardiaque, c’est bien plus qu’un simple problème cardiaque. C’est une situation critique où la circulation s’arrête au niveau du cœur. Et sans prise en charge rapide, cela peut entraîner la mort en quelques minutes seulement. Malheureusement, en France, environ 50 000 personnes meurent chaque année prématurément à cause d’un arrêt cardiaque, selon la Fédération Française de Cardiologie. Mais quels sont les premiers signes à surveiller ? Quelles sont les causes ? Comment peut-on sauver une personne victime d’un arrêt cardiaque ? Et surtout, quelles sont les chances de survie ?
Qu’est-ce qu’un arrêt cardiaque ?
L’arrêt cardiaque survient lorsque la circulation du sang est interrompue au niveau du cœur. Cette situation entraîne un manque d’oxygène dans le cerveau, ce qui provoque une perte de conscience, puis un arrêt de la respiration. On l’appelle également “mort subite de l’adulte” ou arrêt cardiorespiratoire. Il s’agit d’une urgence absolue qui nécessite une prise en charge immédiate, notamment par une réanimation cardio-pulmonaire. Malheureusement, plus de 90 % des arrêts cardiaques sont fatals en l’absence de soins immédiats. Et bien que ces situations surviennent généralement devant des témoins, moins de 20 % d’entre eux pratiquent les gestes de premiers secours.
Est-ce la même chose qu’une crise cardiaque ?
Dans le langage courant, on confond souvent arrêt cardiaque et crise cardiaque, mais ce sont deux choses différentes.
Une “crise cardiaque” est un terme non médical utilisé pour décrire un infarctus du myocarde, c’est-à-dire lorsque l’apport sanguin au cœur est interrompu en raison d’une obstruction d’une artère par un caillot de sang.
Un arrêt cardiaque est un problème d’origine électro-physiologique, où la circulation du cœur s’arrête à cause d’un infarctus, d’un malaise cardiaque ou d’une insuffisance cardiaque.
Quelles sont les causes d’un arrêt cardiaque ?
Les causes d’un arrêt cardiaque sont principalement d’ordre électro-physiologique, liées à un dysfonctionnement électrique du rythme cardiaque. La fibrillation ventriculaire est la cause immédiate la plus fréquente. Lors d’un arrêt cardiaque, les battements cardiaques deviennent désynchronisés, ce qui empêche le cœur d’assurer son rôle de pompe et de bien irriguer les organes vitaux. Plusieurs facteurs peuvent provoquer un arrêt cardiaque, tels qu’un infarctus du myocarde, un trouble du rythme cardiaque, des malformations cardiaques, une myocardite aiguë, des cardiopathies congénitales, un traumatisme, une asphyxie, une noyade, une hypothermie, une électrocution, une intoxication, une overdose ou encore une insuffisance respiratoire aiguë.
Schéma d’un infarctus © maniki – stock.adobe.com
Quels sont les premiers signes d’un arrêt cardiaque ?
Si la cause de l’arrêt cardiaque est un infarctus du myocarde, les symptômes avant-coureurs sont généralement spécifiques et surviennent dans les jours ou les heures qui précèdent :
- Une douleur intense et oppressante dans la poitrine, souvent décrite comme une sensation d’étau, qui se manifeste lors d’efforts physiques, d’une activité quotidienne ou même en montant des escaliers. Cette douleur peut également s’étendre vers le cou, la mâchoire, l’épaule, le bras ou le dos.
- Un essoufflement d’effort et des difficultés respiratoires qui s’intensifient progressivement jusqu’à l’arrêt cardiaque.
- Des pertes de connaissance, des étourdissements, des nausées, du hoquet et des sueurs peuvent également être présents.
- Les palpitations et un malaise général peuvent également indiquer un arrêt cardiaque imminent.
Cependant, il est important de noter que dans certains cas, un arrêt cardiaque peut survenir sans aucun signe avant-coureur.
Comment reconnaître une personne victime d’un arrêt cardiaque ?
Il existe certains signes qui permettent de reconnaître une personne victime d’un arrêt cardiaque :
- La personne perd connaissance et tombe.
- Elle ne réagit pas lorsque vous lui parlez ou tentez de la stimuler.
- Elle ne respire pas du tout ou les mouvements respiratoires sont inefficaces, lents, bruyants et anarchiques (on appelle cela les gasps).
Il est crucial d’agir immédiatement lorsque vous constatez ces signes.
Quelles sont les personnes les plus à risque de faire un arrêt cardiaque ?
Certaines personnes présentent un risque plus élevé de faire un arrêt cardiaque :
- Ceux qui ont déjà eu une crise cardiaque (infarctus du myocarde).
- Les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque.
- Les personnes ayant survécu à un arrêt cardiorespiratoire antérieur.
- Les personnes ayant des antécédents familiaux d’arrêt cardiorespiratoire.
- Les personnes présentant une fraction d’éjection anormalement basse (proportion de sang éjectée du cœur à chaque battement).
Que faire pour “sauver” une personne victime d’un arrêt cardiaque ?
Il est crucial d’agir immédiatement lorsqu’une personne est victime d’un arrêt cardiaque. Voici les étapes à suivre :
Gestes en cas d’arrêt cardiaque © Fédération française de Cardiologie
APPELER LE 15 (SAMU) : Il est essentiel de prévenir les secours en composant le 15 (SAMU) pour bénéficier d’une prise en charge médicale d’urgence. Soyez prêt à décrire la situation et l’état de la victime, à répondre aux questions posées, à donner l’adresse précise du lieu où se trouve la victime, et à expliquer les gestes déjà effectués.
MASSER : Commencez immédiatement le massage cardiaque en effectuant 120 compressions par minute, soit environ 2 compressions par seconde. Allongez la victime sur le dos, placez vos mains l’une sur l’autre au milieu du thorax et appuyez de tout votre poids enfonçant les mains de 5 à 6 cm dans la poitrine. Continuez les compressions régulièrement jusqu’à l’arrivée des secours ou jusqu’à ce que le défibrillateur vous indique d’arrêter.
DEFIBRILLER : Si d’autres personnes sont présentes, demandez-leur de s’informer sur la présence d’un défibrillateur à proximité. Si un défibrillateur automatisé externe est disponible, utilisez-le immédiatement en suivant les instructions vocales. Si aucun défibrillateur n’est disponible, continuez le massage cardiaque jusqu’à l’arrivée des secours.
Il est important de rappeler qu’une minute gagnée augmente les chances de survie de 10 %.
Une fois les secours sur place, ils prendront en charge la réanimation pendant le transport de la victime vers un service de réanimation ou de soins intensifs en cardiologie. Différents tests seront effectués pour déterminer la cause de l’arrêt cardiaque, tels qu’un électrocardiogramme (ECG) et un échocardiogramme.
Comment pose-t-on le diagnostic d’un arrêt cardiaque ?
L’électrocardiogramme (ECG) est un test qui permet d’étudier le fonctionnement du cœur en mesurant son activité électrique. En cas d’arrêt cardiaque, l’ECG montre un tracé plat, indiquant l’absence d’activité électrique et donc l’absence de battements cardiaques. D’autres examens tels que l’échocardiogramme, la radiographie thoracique et l’épreuve d’effort peuvent également permettre de déterminer le risque d’arrêt cardiorespiratoire.
Quelles sont les séquelles d’un arrêt cardiaque ?
Lorsqu’une fibrillation ventriculaire survient, le cerveau souffre rapidement d’un manque d’oxygène en raison de l’arrêt de la circulation sanguine. Au-delà de 5 minutes d’arrêt cardiaque sans réanimation, des lésions cérébrales irréversibles surviennent, entraînant le décès. Les séquelles après un arrêt cardiaque dépendent de la cause de l’arrêt et du délai de prise en charge. Elles peuvent inclure des séquelles neurologiques et un risque d’état végétatif chronique. Des séquelles traumatiques, comme des côtes cassées, peuvent également survenir en fonction de l’intensité des manœuvres de réanimation.
Quelles sont les chances de survie après un arrêt cardiaque ?
Il est essentiel de savoir que si aucune réanimation n’est pratiquée dans les huit minutes suivant un arrêt cardiaque, les chances de survie sont quasiment nulles. En France, le taux de survie à un arrêt cardiaque est de seulement 5 %. Cependant, ce taux peut être jusqu’à 4 à 5 fois plus élevé dans les pays où les lieux publics sont équipés de défibrillateurs automatisés externes et où la population est formée aux gestes de premiers secours. Depuis mai 2007, la loi permet à tout citoyen d’utiliser un défibrillateur.
Comment prévenir les rechutes d’arrêt cardiaque ?
Il existe plusieurs mesures pour prévenir les rechutes d’arrêt cardiaque :
- Faites des contrôles réguliers auprès de votre cardiologue pour surveiller votre cœur.
- Respectez les traitements prescrits par votre médecin pour traiter les facteurs de risque tels que le diabète, l’obésité, le cholestérol et l’hypertension artérielle.
- Adoptez une bonne hygiène de vie en évitant de fumer, en limitant la consommation d’alcool, en adoptant une alimentation équilibrée et en pratiquant une activité physique régulière (avec l’avis de votre médecin).
- Encouragez les membres de votre famille à se faire dépister, en particulier en cas d’antécédents familiaux de maladies cardiaques.
- Adoptez le tiercé gagnant pour votre cœur : 0 cigarette, 5 fruits et légumes par jour et 30 minutes d’activité physique quotidienne.
Sources : Fédération française de cardiologie / Société française de cardiologie.